Bons baisers de Marie-Chantal, à l’île de Wight
Cette année, nous avons décidé de modifier radicalement le choix de notre destination estivale.
Il faut dire que nos dernières vacances sur la Côte d’Azur ont été éprouvantes. Le camping, certes tout confort, était coincé entre la voie ferrée et la route nationale. De plus, notre vie de malheureux touristes était rythmée par le ballet incessant des avions en phase d’atterrissage sur l’aéroport de Nice.
Cette année donc, nous avons choisi le grand calme : empruntant le chemin inverse des juilletistes, nous sommes remontés vers le nord, en direction de la Grande-Bretagne, précisément de l’île de Wight. Après avoir débarqué à Douvres, nous avons emprunté la petite route côtière en direction de Brighton. Nous avons pu apprécier le fair-play de nos amis anglais. Le convoi que nous formions avec notre camionnette Ford et sa caravane sur la route étroite et sinueuse a dû être un véritable calvaire pour les autochtones contraints de nous suivre. Cependant, aucun coup de klaxon ne vînt jamais révéler de mauvaise humeur à l’encontre de notre lente progression : nous étions vraiment arrivés en Grande-Bretagne !
Nous avons débarqué en Ford Cortina et sa caravane sur l’île de Whight le 15 août. Le camping est magnifique.
Tous les matins, la sonnette du marchand de lait nous appelle au ravitaillement. L’après-midi, c’est le marchand de glaces qui fait retentir sa caractéristique sonnette électrique pour appeler tous les gourmands. Bien qu’il ne fasse pas très chaud pour un mois d’août, il est difficile de résister au plaisir de déguster des crèmes glacées de toutes les couleurs.
Il n’y a qu’un bémol. Depuis le 27, sont arrivés successivement des camionnettes de télévision, des journalistes, et enfin des hordes de jeunes gens. Dans un premier temps, nous sommes tombés des nues. Ajoutons à cela qu’ils sont peu vêtus, ce qui s’explique peut être par la légère hausse de température qui a accompagné leur arrivée. Les policiers regardent tout cela d’un œil bon enfant, que j’attribue encore au flegme britannique. On a fini par nous expliquer qu’allait se dérouler un grand festival de musique. Pour des vacances tranquilles, ce n’est pas vraiment réussi.
Depuis le début de ce festival, le rythme endiablé des chanteurs nous arrache à notre douce torpeur. Bien que la musique soit entraînante, quelques personnes ont précipitamment quitté le camping. Un couple de français, très sensible au bon gout britannique, est reparti illico à bord de son MG, horrifié à la vue de ces jeunes débraillés. Ils n’avaient qu’un mot à la bouche : « Cela nous promet une belle pagaille ». Dans un sens, je les comprends. Ils tiennent une boutique de confection à Versailles, « Au bon chic Versaillais » et c’est vrai que pour un commerçant en confection, la vue de ces jeunes gens aux tenues excentriques et légères n’augure pas un avenir prospère.
En ce qui nous concerne, nous avons fait contre mauvaise fortune bon cœur et finalement nous avons eu bien du plaisir à découvrir cette musique. Cela nous change beaucoup de l’opérette. Nous essaierons d’acheter le disque du concert en rentrant pour avoir un souvenir.
Les jeunes gens sont en fait très sympathiques ; ils ont redécoré notre roulotte dans un grand élan de créativité. Elle arbore désormais des fleurs de multiples couleurs. C’est un peu surprenant, mais c’est très gai et cela se marie à merveille avec le gazon anglais.
PS : pour illustrer ce texte, nous avons choisi un petit ensemble produit par « TNS » de Hong Kong, très symbolique de la période « pop ». Le Ford Transit avec la caméra provient du même fabricant. Le Ford transit « Daily Express » provient lui de chez Lincoln. Le camion laitier (inspiré du modèle produit par Spot-On) et le Commer camion de vente ambulante (inspiré du modèle produit par Corgi Toys) ont été produits par TAT de Hong Kong. L’Austin A105 et son hors-bord, librement inspirés par celui de Dinky Toys ont été proposés par Blue Box, également de Hong Kong. La MG « A » sort de chez Packing Case, firme également implantée en Asie. Enfin, le petit coffret avec la Ford Cortina et le hors-bord a été réalisé pour le marché américain. Aucune trace de fabricant n’apparaît.