Voici l’histoire peu commune d’un camion Berliet que l’on peut attribuer à deux fabricants Mont-Blanc et Miniature Je ne connais pas d’autre situation de cette nature. Ce jouet est le fruit d’une association de 2 firmes ayant comme point commun la localisation dans les Alpes.
Mont-Blanc basé à Rumilly (74) produisit un superbe Berliet GLR à une échelle supérieure à celle du modèle présenté. Berliet fut séduit par cette superbe reproduction
Il est fort possible que la firme Lyonnaise s’adressa à Mont-Blanc pour étudier la réalisation d’un modèle similaire, mais de taille inférieure, pour d’évidentes raisons de coûts de fabrication.
Le choix se porta sur une association de 2 matériaux le plastique et la tôle. le plastique utilisé pour la cabine et le châssis facile d’utilisation permet de reproduire fidèlement les lignes particulières (courbures délicates) de ce superbe camion. La tôle lithographiée, technique fort utilisée avant la guerre montre ici ses limites : s’il est possible de réaliser une benne avec un résultat satisfaisant, la citerne qui nécessite des pliages plus complexes est moins convaincante.
Pour des raisons que j’ignore, Mont-Blanc s’adressa à Minialuxe pour fournir les parties injectés en plastique ce qui est paradoxal puisque Mont-Blanc deviendra, quelques années plus tard un spécialiste de l’injection en plastique, reconnus par les professionnels de l’automobile (Citroën notamment).
Minialuxe, localisé à Oyonnax, produisit l’ensemble cabine et châssis. Le plastique utilisé n’est pas d’une très grande qualité. Il est cassant. La gravure est bonne mais pas exceptionnelle comparé avec ce que Wiking proposait en Allemagne à la même époque pour le même type d’objets. Il est possible, comme très souvent à cette époque que ces véhicules aient été assemblés à domicile, par des personnes payés à la pièce.
La finition laisse à désirer : souvent, des traces de colle apparaissent sur la cabine. La reproduction est agréable de prime abord. Un regard critique conduit cependant à relever le manque d’homogénéité entre les matériaux entrant dans la composition de ce jouet.
On voit clairement que le véhicule provient de deux unités de fabrication différentes, voire de deux conceptions différentes. Au final, demeure un superbe camion en harmonie avec sa livrée Shell.
Ces firmes proposèrent aussi une version ridelles et une autre en benne (il s’agit en fait la même pièce articulée à l’extrémité du châssis). Une version pour Berliet, arbore la célèbre locomotive sur les flancs et à l’intérieur de la benne.
Signalons pour finir la dernière particularité de ces modèles : sur les boîtes figure d’un côté au niveau de la languette le nom Minialuxe, et sur la languette opposée le nom de Mont-Blanc