La Cantate du café
« Ah qu’il m’enchante le doux café, plus délectable que mille baisers, plus suave que du vin de Muscat.
Café ! Café c’est mon seul désir et si l’on veut me faire plaisir ah! Que l’on me verse du café »
Ainsi parle Lieschen, la fille de M. Schlendrian dans un texte de Christian Friedrich Henrici (Picander). Le texte est connu sous le nom de « Cantate du café ». Plusieurs compositeurs l’ont mis en musique. La version la plus connue est celle de Jean Sébastien Bach. Cette version recevra d’ailleurs une partie finale dont on ne peut établir si elle est de la main Jean Sébastien Bach ou non.
Il s’agit dune cantate profane. La partie ajoutée est délicieuse et pleine d’humour. Parions qu’elle est de la main de Bach, cela rend le cantor de Leizig moins austère et plus humain.
L’histoire raconte les déboires d’un père avec sa fille. Il lui reproche son addiction au café, problème effectif à cette époque. Le père n’accepte pas que sa fille ait des goûts différents des siens. Il a l’impression que tous les efforts consentis pour son éducation sont demeurés vains.
La fille se range finalement à la volonté du père et consent à renoncer au café, en échange de la promesse d’un mari. Mais elle contourne l’interdiction : pleine de malice, elle fera signer à son prétendant un contrat qui lui garantit son café quotidien. Bach finit sur cette phrase :
« Les souris font la joie du chat, le café ravit les demoiselles. «
Cette cantate du café est savoureuse comme un expresso italien.
Ayant deux enfants, je me suis un peu identifié à M. Schlendrian. Souvent, les gens me demandent si mes enfants sont intéressés par les petites voitures et s’ils vont reprendre la collection. Connaissant mon histoire, sachant combien la collection fut une passion commune entre mon père et moi, ils imaginent sans doute avec plaisir une suite à l’histoire. Je n’ai jamais forcé mes enfants à s’intéresser à la collection. J’ai laissé faire le temps. Ils viennent voir parfois, posent une question. Une passion n’est pas forcément héréditaire. J‘ai toujours essayé de ne pas mélanger vie familiale et vie professionnelle, mais si je n’en avais pas fait mon métier, je n’aurais peut être pas continué la collection avec une telle assiduité. J’ai pu mettre à profit mes déplacements professionnels pour enrichir ma collection.
Lors de la naissance de mon fils en 1986, j’ai profité de l’achat d’une collection de Mathcbox pour la boutique, pour lui constituer un embryon de collection, un peu comme on ouvre un livret de caisse d’épargne. Je l’ai complétée au fil des ans. Je lui montrais les nouvelles acquisitions, et même s’il les regardait, j’ai vite compris qu’il n’était pas intéressé. Je vous rassure, il n’a pas reçu de brimades, il n’a pas non plus était privé de Flanby (son dessert préféré)
En fait, je lui imposais cette collection. J’ai fini par comprendre que je collectionnais ces Matchbox pour mon propre plaisir. Je lui remettrai sa petite collection prochainement pour son mariage, sans condition, et s’il veut la vendre, je n’en serai pas affecté.
Pour faire le lien avec notre passion commune, celle des miniatures, je vais vous présenter quelques modèles qui ont pour support une marque de café. Tout naturellement je suis resté dans l’Europe du Nord, celle de Jean Sébastien Bach.
J’ai choisi le Danemark car je me suis souvenu d’un coffret promotionnel réalisé pour une marque de café danoise, « Christgau ». Le modèle est un Ford Taunus Transit assez commun. Par contre, le coffret réalisé pour la promotion des cafés de ce torréfacteur est rare. C’est un étui qui coulisse avec le fourgon et une feuille de papier enroulée vantant les produits de la gamme.
A cette occasion, je me suis aperçu que la firme « Salling » faisait partie du même groupe que le café « Christgau ». Or, à la même époque Tekno a également reproduit un Ford Taunus portant cette marque. Il doit sûrement y avoir un lien entre toutes ces fabrications qui sont contemporaines.
Tekno a aussi reproduit un superbe Volvo N88 Titan ridelles bâché aux couleurs de la marque de café « Kob Kaffen hos Kobmanden ». Il est fort réussi. J’aime beaucoup ces miniatures, même si cette version est vraisemblablement la plus fréquente de la série.
C’est l’émission Musicopolis de France Musique d’Anne -Charlotte Remond qui m’a inspiré pour cette chronique.