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Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Avez-vous déjà aperçu des éléphants en ville ? Depuis Hannibal, cet animal n’est plus utilisé dans nos contrées, sauf dans les zoos et les cirques où il continue à faire recette.

Dans les années cinquante, les cirques qui arrivaient dans les villes où se tenaient les représentations n’hésitaient pas à parader avec chars et animaux pour annoncer leur spectacle. Les éléphants remportaient évidemment un franc succès.

Le pachyderme impressionne le plus blasé des spectateurs. Sur les affiches de cirque, cet animal est donc très souvent représenté.

La ville de Nice a régulièrement accueilli les plus grands cirques. Après la seconde guerre mondiale, la cavalcade du cirque Pinder marqua les esprits. En plus de ses superbes chars, le cirque n’hésita pas à faire remonter la Promenade des Anglais à ses éléphants au milieu de la circulation automobile.

Sur certains clichés, on voit les pachydermes en désordre et le cornac qui essaie de les remettre dans le droit chemin.

On sent que l’animal est plus familier avec la brousse, qu’avec la ville. Il lui manque l’espace, la liberté.

Plus tard, dans les années soixante-dix le cirque Jean Richard fit de même. J’ai capté ces images appartenant à l’INA et diffusées en boucle lors de la splendide exposition consacrée au monde du cirque du docteur Frère à Nice.

Une jeune femme promène son éléphanteau dans Nice. L’animal avale quelques fruits Cours Saleya, se désaltère à la fontaine de la place Massena et n’hésite pas à rentrer dans un magasin d’articles de vaisselle devenant l’illustration même de l’expression « un éléphant dans un magasin de porcelaine ».

La nonchalance de l’animal, sa masse tranquille le rend sympathique, si gauche au milieu des automobiles.

 

Cela me fait penser aux gros 4×4 ou aux SUV qui aujourd’hui essaient de se de frayer un chemin en ville. Comme les éléphants, ils ne sont pas dans leur élément, coincés dans la circulation urbaine.

Il faut dire que désormais, en ville, même avec une auto de petite taille, il est parfois délicat de se mouvoir : entre les bus, les camions, les vélos et les trottinettes, la largeur des voies disponibles pour les autos n’a cessé de diminuer.

Paradoxalement, au même moment, les utilisateurs choisissent des autos de plus en plus imposantes. Cette même tendance, toujours plus gros, se constate pour les motos, les scooters et désormais même pour les vélos. Cela ne passe plus : nous sommes tous en ville comme ces éléphants dans un magasin de porcelaine.

Les éléphants du cirque Pinder en balade dans Nice (archives INA)
Les éléphants du cirque Pinder en balade dans Nice (archives INA)

J’aime beaucoup la photographie prise sur le quai des Etats-Unis à Nice. Les éléphants sont majestueux au milieu des Renault 4cv, des tractions, et des Simca Aronde. Ces autos semblent bien modestes, leurs dimensions sont raisonnables. Elle représentent une grande partie du parc automobile de l’époque.

Dans les années cinquante, les 4×4 en milieu urbain sont très rares. Il existait cependant une auto très chic produite par le constructeur Willys, celui qui se fit connaitre en fabricant la fameuse Jeep.

Il s’agit de la Willys break woody. Une « sorte » de véhicule tout terrain urbain. Je dis une sorte, car dans la réalité, seule la version tôlée était réellement équipée d’une transmission intégrale. La version Woody se contentait d’une transmission simple.

Peu importe, à l’époque, c’était déjà l’image qui primait. Perchée sur de grandes roues, sa taille était imposante.

Cette auto a eu un étrange destin en miniature. Quelques fabricants, dont certains étaient célèbres se sont intéressés à elle. Pourtant elle manque à de nombreux collectionneurs.

Il y a eu la version américaine de Wannatoy. Ce fabricant a proposé un modèle en plastique fort sympathique. Celui-ci n’est pas très rare. Sa fabrication en trois parties a permis de reproduire la caisse « façon bois » de manière convaincante. Je connais au moins deux combinaisons de couleurs. Celle que j’ai gardée est rouge et jaune. Il en existe une bleue et jaune.

La plus connue est celle que Gasquy a proposé en Belgique. Les Belges ont toujours eut des liens étroits avec l’industrie automobile américaine. Le modèle Gasquy est superbe. Le pare-chocs est fragile. C’est la seule Gasquy a ne pas être équipée des fameux pneus belges « Englebert ».

La firme liègoise a dû adapter un pneu de section plus grande que celui qui équipait ses modèles de base pour que le rendu visuel soit conforme à la réalité. Il existe de nombreuses déclinaisons de couleurs. Laquelle choisir ? J’aime celle de couleur bordeaux et chamois.

La Mercury est une énigme pour moi. Le modèle appartient à la série classique. C’est ce que laisse supposer sa numérotation. Pourtant, l’échelle choisie par le fabricant turinois se situe au 1/25. Le modèle est un brin pataud. Il existe deux variantes qui ne peuvent se deviner sur les photos. Le modèle a été injecté en zamac ou en aluminium. Le modèle en aluminium est plus rare. Malgré l’échelle de reproduction, bon nombre d’amateurs recherchent cette miniature. Elle constitue pour beaucoup d’entre-nous une exception dans les collections dites de 1/43. (voir le blog consacré  au modèle Mercury)

La troisième vient d’Amérique du Sud, continent très friand de ce type d’automobiles, surtout lorsqu’elles sont équipées en 4×4. C’est Buby, la célèbre firme argentine qui l’a reproduite. Elle est très rare. Quand M. Dufour m’avait expliqué qu’il avait eu connaissance de trois variantes, les bras m’en sont presque tombés. En trouver une relève déjà de l’exploit.

J’ai mis trente ans à trouver deux variantes. Elles diffèrent au niveau  du châssis mais aussi de la carrosserie et du traitement  de la face avant. En comparant les deux variantes, on pourrait penser qu’il y a eu deux moules.

De petits fabricants locaux se sont librement inspirés du modèle Buby.

Je ne peux finir ce texte sans citer les superbes versions de Gamda. La firme israélienne n’a pourtant pas réalisé de version civile.

A ma connaissance et jusqu’à preuve contraire, le break vitré n’a été fait qu’en version de la police israélienne. Il existe deux variantes : avec ou sans sirène sur le pavillon. Une version pick-up de l’armée israélienne et une version utilitaire tôlée ont été également produites.

PS: voir le blog consacré à l’histoire du cirque et à la collection du Docteur Frère.L’arrivée du cirque en ville.