Une petite Cooper1,5 L… voici un modèle bien commun et il n’y a aucune difficulté à s’en procurer une. Au plan commercial, ce modèle fut un grand succès pour Solido.
Mais cette petite auto a une grande histoire… Cette histoire concerne à la fois la véritable voiture et le fabricant de jouets qui en proposa une reproduction. Dans les deux cas il s’agit de petites révolutions.
Commençons par la monoplace. La seconde moitié des années 50 voit apparaître de nouvelles règles dans le monde du sport automobile qui autorisent les formules 2 à concourir avec les formules 1. La différence tient essentiellement dans la cylindrée des moteurs, celle des formules 2 ne pouvant excéder 1500cc. Les constructeurs britanniques ont eu l’ingéniosité de tirer partie du faible encombrement de ces blocs moteurs pour les faire passer d’une position devant le pilote à une position derrière celui ci. Ce déplacement du bloc moteur a eu pour principal avantage d’abaisser le centre de gravité de la voiture.
Malgré leur évident manque de puissance dû à leur petite cylindrée, incontestablement plus légères et plus maniables, les petites monoplaces ont eu très rapidement des résultats fort encourageants.
Dès leur deuxième saison en 1958 elles créent la surprise générale en s’imposant aux deux premiers Grands prix (Grand prix d’Argentine avec Moss au volant et grand prix de Monaco avec notre pilote national Maurice Trintignant). Elles tirent également leur épingle du jeu sur des circuits exigeants en matière de tenue de route ou d’agilité, tel le Nürburgring où elles occupent les seconde et troisième places derrière une Vanwall. Sur les circuits rapides, légion à l’époque (Reims, Monza, Spa) la différence de puissance ne peut compenser l’excellente tenue de route de ces autos.
C’est cette version de 1958 que Solido va reproduire, la version 1,5 L (l’année suivante les Cooper adopteront un moteur 2,5 L
Alliant un bon moteur et une conception révolutionnaire, les petites Cooper survolent les deux saisons suivantes et permettent à Jack Brabham de remporter la couronne mondiale à deux reprises. Les Ferrari sont irrémédiablement distancées. En ayant intelligemment transféré le bloc moteur en position centrale arrière Lotus et Cooper ont révolutionné la formule 1. La physionomie des monoplaces est à jamais bouleversée. Il est intéressant de voir sur les clichés d’époque la cohabitation des imposantes Ferrari qui semblent prêtes à avaler les petites Cooper…
Ferrari s’entêtera en essayant de compenser son handicap de tenue de route par un surcroît de puissance. En vain, les Anglais ont été les plus forts !