Solido est une firme que j’affectionne particulièrement. Enfant, j’ai passé des heures à monter et démonter les camions composant le coffret PL4. Je me souviens que mon père me l’avait offert à Lyon. Je me revois déambulant au mois d’août, chargé de cette grande boîte, dans les rues étouffantes de la capitale des Gaules.
J’ai donc un faible pour ces coffrets de montage. Messieurs de Vazeilles, père puis fils, avaient comme philosophie de créer des jouets transformables et solides. Dès la création de la branche jouet automobile, Solido proposa des coffrets de montage. Plusieurs générations ont eu entre les mains les fameuses petites clefs de démontage, qui, bien sûr, ont évolué avec le temps. Les coffrets étaient transmis de génération en génération. L’enfant qui créait un modèle un peu original avait le sentiment d’avoir réalisé un chef-d’œuvre. Mais l’imagination reprenait vite ses droits et le modèle à peine fini, on pensait déjà à une nouvelle création.
Une rapide analyse prouve que jusqu’à la cession de son entreprise au milieu des années 60, Monsieur de Vazeilles proposera des coffrets de montage. Aux coffrets Major des années 70 succèderont les coffrets poids lourds remis au goût du jour avec le Saviem SM300 et le Berliet TR300. Les coffrets existent en plusieurs tailles selon le nombre d’accessoires. Le coffret caravaning présent au catalogue des années 50 y figure encore dans les années 70. C’est bien la preuve du maintien de l’intérêt du public.
Après vous avoir présenté dans la fiche 224 le trolleybus Chausson, je me devais de vous faire découvrir mon coffret Solido favori. J’ai le souvenir d’avoir acquis le premier coffret en septembre 1979.
Sur ce type de coffret, l’enfant n’avait pas un très grand choix de variantes et les créations laissant libre court à l’imagination étaient restreintes. Les variations s’opèrent sur les pavillons et le jeu consiste à permuter les accessoires qui y sont positionnés.
L’alignement des trois carrosseries de car est superbe. C’est d’ailleurs émouvant de voir les carrosseries encore attachées à leur socle avec la ficelle d’origine. Le lecteur facétieux appréciera les quatre pneus blancs à positionner soi-même ! Plus tard, mon père a acquis un autre coffret, motivé dans son achat par la variante du car interurbain. Bien plus tard encore, un troisième coffret se présenta à nous que nous avons acquis en raison d’une nuance de couleur sur le trolleybus.
Le collectionneur est ainsi fait. Lorsqu’un objet plait, la moindre variante peut être prétexte à l’acquérir. Sur ce dernier achat, je me souviens que pour se justifier mon père avait fait valoir qu’il servirait un jour pour un échange. Quarante ans après il est toujours dans nos vitrines avec les deux autres !