Du Devon au Sommerset

Quelle bonne idée a eu la firme Austin de donner à sa gamme automobile le nom de régions anglaises! L’Austin Sommerset est apparue dans la gamme Dinky Toys en 1954 sous la référence 40J. C’est la dernière série 40. Il y a fort à parier que les premiers exemplaires sous cette référence ne furent livrés qu’en conditionnement par 6 avant de recevoir, sous la référence 161, un étui individuel.

Austin Austin Sommerset reprenant la couleur de l'Austin Devon. Rare !
Austin Sommerset reprenant la couleur de l’Austin Devon. Rare !

L’Austin Sommerset a d’abord adopté des couleurs classiques : bleu pâle ou rouge. Il faut cependant signaler que pendant une très courte période, la version bleu pâle a été équipée de jantes de couleur crème et qu’elle est beaucoup moins fréquente avec cette caractéristique. Il a également existé une nuance bleu foncé qui elle aussi est plus rare.

Ultérieurement, à l’instar d’autres modèles de l’ex série 40, les Austin Sommerset ont reçu une finition bicolore. Comme pour les Austin Devon, les teintes retenues ne laissent pas insensibles.

En effet, en comparaison de son nouveau concurrent qu’est Corgi Toys, et qui présente aussi des autos dotées de cette finition bicolore, il est certain que le fabricant de Liverpool a utilisé une gamme de couleurs très tranchées. Si j’ai actuellement un regard bienveillant sur ces autos, je ne suis pas certain que cela fut le cas pour les acheteurs potentiels de l’époque. Il est probable que les tons plus sourds adoptés par le fabricant de Swansea ont eu la préférence des consommateurs.

Enfin, il me faut vous présenter un essai de couleur intéressant en ce qu’il emprunte la finition bleu et jaune finalement retenue par l’Austin Devon. Cela m’amène à avancer une hypothèse. Dans la fiche sur l’Austin Devon, j’avais fait observer que le bureau d’étude avait sans doute dû déployer des trésors de persuasion pour convaincre la direction. On peut imaginer que pour parvenir à son but le bureau d’étude proposa une palette de couleurs très étendu pour la finition de ces autos miniatures bicolores. Cet exemplaire pourrait en être la preuve. On peut donc penser qu’il y a eu aussi une Austin Sommerset fuchsia et vert « Harrod’s ». Ainsi, imaginons qu’une fois définies les harmonies de couleur, les gens du bureau d’étude les ont appliquées sur les modèles destinés à recevoir cette finition bicolore. Malheureusement, il semble que la version bleu et jaune que nous possédons soit le seul survivant de ces essais.

Signalons pour les amateurs que cette auto possède un châssis dépourvu d’inscription et une finition au pochoir des plus classiques. Nous découvrirons peut-être un jour d’autres essais de cette fantastique série.

Oxford Circus

C’est le nom d’une station de métro située à l’intersection d’Oxford Street et de Regent Street, incontournable pour les amateurs de shopping.

Mais Oxford, c’est avant tout une célèbre ville universitaire, berceau de la firme Morris, ce qui explique que la marque ait choisi ce nom pour sa petite berline.

Morris Oxford
Morris Oxford

De quoi donner à l’auto une renommée internationale. La voiture aura une carrière assez longue. Binns Road ne pouvait passer à côté d’un tel modèle, qui symbolise si bien l’automobile d’outre-Manche.

Nous vous présentons le prototype en bois qui servit aux dirigeants à situer cette auto dans la gamme de la série 40.

Le modèle est de taille légèrement supérieure au modèle définitif. Les deux teintes choisies pour son lancement, vert foncé et mastic, sont assez représentatives de l’Angleterre d’après guerre. C’est sobre. Cela manque un peu de gaieté. Le vert foncé s’éclaircira avec le temps. La version mastic est connue avec trois variantes de couleurs de jante. Ultérieurement, deux autres couleurs ont complété cette gamme : un bleu (nuance du fourgon Bedford Ovaltine) et un caramel. Issues d’une diffusion restreinte, ces versions ont peut être été créées afin de satisfaire une demande particulière. Ce sont les couleurs rares de la série.

Un dimanche au terrain d’aviation de Tegel

Chers amis français,

Avions Ernest Plank
Avions Ernest Plank

Afin d’oublier la pesante atmosphère de cet été 1914, nous avons emprunté le bus, en famille, pour rejoindre le terrain d’aviation de Tegel. Nous sommes restés admiratifs devant ces fous volants qui, dans leurs machines, défient les lois de la pesanteur. Les avions Blériot nous ont particulièrement laissés sans voix.
Comment font- ils pour défier les éléments ? Cela semble si facile pour eux. Ces as ont de plus toutes les audaces : ils n’hésitent pas à virevolter et à slalomer entre des mâts dressés sur le terrain. Quelle insouciance !
De retour à la maison, les enfants se prenaient pour des valeureux aviateurs, ils couraient à travers l’appartement en imitant le bruit de ces drôles de machines. Quel beau dimanche avons-nous passé !

Etes-vous déjà allés sur le terrain du Bourget ?

Donnez-nous vite de vos nouvelles.
Hansel und Gretel

les modèles présentés sont tous des productions Plank.

Un Metro chez les Amish

Lancaster, Pennsylvanie. A moins de deux heures de la mégalopole de New York, le contraste est saisissant. C’est la pleine campagne et nous sommes loin de l’agitation de la grande ville. Pour tout dire, nous sommes en pays Amish.

Pays Amish
Pays Amish

Cette communauté originaire de la ville alsacienne de Sainte-Marie-les-Mines qui continue de parler un dialecte allemand vit de façon simple, en retrait de la société de consommation. La vie de ses membres est basée sur la lecture et la mise en œuvre du Nouveau Testament.

Dans les années 1990, la communauté a connu une scission avec l’émergence du courant « new order amish » qui accepte quelques marques du progrès technique, comme l’électricité ou les autos à essence.

Le symbole du pays amish est bien sûr la carriole dite « Buggy ». Il y a quelques années, l’Etat de Pennsylvanie a dû intervenir afin d’obliger les propriétaires de ces Buggy à équiper ceux-ci d’un marquage de couleur rouge afin d’éviter des accidents nocturnes. De nombreux panneaux de signalisation balisent les routes et sensibilisent les usagers à la présence de ces carrioles qui circulent en nombre, surtout le dimanche.

Si la branche moderniste a accepté que les membres de la communauté s’équipent de véhicules à moteur, elle n’a rien cédé sur la couleur : ils sont uniformément de couleur noire. Les modèles, souvent très anciens, sont toujours en excellent état et témoignent du soin et du respect des propriétaires à l’égard de leurs machines. J’ai ainsi croisé dans cette région de superbes autos des années 70, en contraste total avec les critères de design des véhicules américains actuels.

J’ai eu l’occasion de dormir à Lancaster, siège le l’ancienne usine Hubley lors de mon premier séjour en Pennsylvanie, à l’occasion de la bourse d’Allentown. Si j’avais avant mon départ programmé les deux premières journées et réservé les chambres d’hôtel en conséquence, ne sachant pas comment j’allais progresser dans mes visites de marchands et d’antiquaires, je n’avais rien prévu pour la troisième journée. Sinistre imprévision ! Le pays n’a rien de touristique, les hôtels sont rares et connaissent finalement un taux d’occupation élevé. C’est ainsi que j’ai dû, un soir, à Reading, me rabattre sur un hôtel de routiers. Dès 4 heures du matin, j’ai été réveillé par le départ des camions garés devant les chambres du motel. A Lancaster, l’hôtel était certes de meilleur standing, mais l’accueil fut très froid, bien différent de l’ambiance délirante de Las Vegas ! La mentalité amish se faisait sentir. La présence d’un étranger de surcroît ne finissait pas d’intriguer. Comment imaginer qu’on puisse traverser l’Atlantique dans le seul but de dénicher quelques miniatures automobiles !

J’aurais peut être dû entamer la conversation et parler de la grande entreprise que fut Hubley. Car Hubley est bien une des firmes majeures de l’industrie du jouet aux USA, au même titre qu’Arcade ou Tootsietoys.

En qualité de collectionneur français, j’ai ressenti de l’émotion en séjournant dans cette petite ville, berceau de la firme créée en 1894, par John E.Hubley. Elle est demeurée à Lancaster jusqu’en 1966, date à laquelle elle a été reprise par Gabriel Industries dont elle est devenue une des branches. En 1978, Gabriel Industries a cédé Hubley à « The Columbia Broadcasting System » CBS.

Les bâtiments situés à l’angle d’Elizabeth Avenue et de Plum Street existent toujours, malgré un incendie qui a sévi il y a quelques années. Sur ces derniers, aucune trace de la présence ancienne d’Hubley n’est visible. Les bâtiments sont désormais occupés par diverses sociétés. Seul subsiste, à quelques centaines de mètres, un bâtiment sur le fronton duquel on lit l’inscription « Hubley Social Club ». Cette association à caractère social et récréatif, créée en 1934 par les ouvriers de la firme, est toujours active aujourd’hui.