Tony Vandervell : le dernier des dinosaures

Tony Vandervell est un industriel britannique qui a bâti une fortune conséquente en ayant acheté aux USA le brevet des coussinets de vilebrequin adaptables.

Dinky Toys (Indes) Monoplace Vanwall
Dinky Toys (Indes) Monoplace Vanwall

Passionné de compétition automobile, comme grand nombre de ses compatriotes d’outre-Manche, il rêvait de voir le succès de monoplaces courant sous ses couleurs. Or, au milieu des années 50, les victoires en grands prix sont réservées à Mercedes, Ferrari ou Maserati alors qu’en sport ce sont les Jaguar qui brillent.

Grâce à ses importants moyens, Tony Vandervell décide de se lancer dans l’aventure. Cooper lui fabrique un châssis, équipé de suspensions de Ferrari. Cela donne la Thin Wall special. Les résultats sont modestes. Les motoristes maisons s’aperçoivent bien vite que cela vient principalement du châssis. David Yorke, le team manager fait alors appel à Colin Chapman, celui-là même qui vient de créer la marque, Lotus ; autrement dit, c’est un des constructeurs qui marquera l’histoire des monoplaces.

Epaulé par Frank Costin, célèbre aérodynamicien, issu de l’aviation, les deux compères vont créer la Vanwall.

Le moteur est en fait un bloc Norton Manx (moto) amélioré par les soins de l’équipe de Vandervell. Dès 1957, lors de la deuxième saison, Moss devient le pilote numéro 1. L’année précédente, sous contrat avec Maserati, il n’a pu courir sur Vanwall que dans les courses où l’équipe Maserati était absente. Brooks rejoint bientôt l’écurie. Moss remporte le grand prix de Grande Bretagne : c’est la première fois qu’il est remporté par une auto britannique. Il remporte également le Grand prix d’Italie.

En 1958, le titre constructeur est attribué à Vanwall. Moss échoue pour un point au titre des pilotes. Le dernier Grand prix de la saison a lieu au Maroc.

C’est Stirling Moss qui le remporte, mais Mike Hawthorn, autre sujet de sa Majesté, second à l’arrivée, conserve son avance mathématique. Alors qu’Hawthorn met cette année là un terme à sa carrière sportive, il aura la malchance de trouver la mort quelques temps plus tard dans un accident de la circulation.

Une anecdote rapportée par Gérard Crombac dans son excellent ouvrage « Les années Clark » en dit long sur cette époque : comme il n’existait pas de vols réguliers entre Londres et Casanblanca, Tony Vandervell avait affrété son propre Vickers pour transporter son équipe ; il eut alors la courtoisie d’inviter l’adversaire de Moss, Mike Hawthorn ainsi que le directeur de Jaguar Lofty England. Le Grand prix fut endeuillé par le décès du pilote Vanwall, Lewis Evans, protégé de Tony Vanderwell qui ne se releva jamais de ce fait tragique.

Ainsi, l’année 1959 vit le retrait cette écurie. Pour tous les passionnés de l’histoire des Grands prix, nous ne pouvons que conseiller la lecture des superbes ouvrages de Gérard Crombac : « 50 ans de Formule 1 »