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L’Amérique rurale

L’Amérique rurale

Je rentrais à mon hôtel situé dans les faubourgs d’Allentown en Pennsylvanie. Comme je traversais le hall, j’ai été attiré par une affiche placardée entre les ascenseurs : elle souhaitait la bienvenue aux participants du rodéo programmé ce week-end.

J’ai l’habitude de venir en Pennsylvanie. Cet Etat n’est pas réputé pour ce genre de manifestation, bien au contraire.

Il est plutôt connu pour sa forte concentration d’Amish, communauté religieuse, plutôt austère et discrète.

Le lendemain matin, au petit déjeuner, j’ai vu la salle se remplir d’une horde de jeunes gens encadrés de personnes plus âgées. Chacun portait les couleurs de son club. Ils étaient encore très jeunes, disons entre 14 et 18 ans. Garçons et filles se préparaient à l’événement dans une ambiance très conviviale. Loin des clichés habituels sur les Américains, ils étaient habillés de manière classique fort sobrement. Autre détail, aucun n’était atteint d’obésité, fléau touchant pourtant de nombreux jeunes Américains.

L’un des cadres arborait un blouson aux couleurs de Santa Fe dans l’état du Nouveau-Mexique. Pas de doute, ils venaient de loin pour cette manifestation itinérante.

J’ai vu dans cette jeunesse une image de l’Amérique, bien éloignée des idées reçues que l’on a en Europe. Les USA sont un patchwork. On oublie vite l’Amérique rurale et sa culture issue des premiers immigrants : la musique folk, les rodéos,  mais aussi les armes à feu.

J’avoue avoir été touché par l’ambiance bon enfant qui régnait. Aucun de ces jeunes n’avait en main un téléphone portable ou une  tablette. Aucun n’est resté rivé devant l’écran de télévision géant installé dans la salle du petit déjeuner. Aucun ne portait de vêtement extravagant ou provocant. Non, il n’y avait que des jeunes gens bien dans leur peau.

Je vais donc vous proposer des véhicules américains ayant pour thème la campagne américaine, des véhicules polyvalents servant de liaison entre la campagne et la ville. Les « pick-up » en sont un parfait exemple.

J’ai aussi rajouté quelques camions à ridelles ajourées, encore moins fréquents que les pick-up. Tous les modèles présentés sont des National Products, une firme basée à  Chicago. (voir l’article sur National Product). Ces modèles ont été créés à la demande des constructeurs automobiles afin de promouvoir leurs véhicules.

On imagine bien la scène lorsque, dans la concession Ford ou GMC, le père de famille qui venait de commander un véhicule se voyait offrir par le vendeur la réplique de sa commande, souvent d’ailleurs dans la couleur choisie.

On constate en effet que sur certains modèles le nom officiel de la teinte est indiqué sur le pavillon.

Ces véhicules sont superbes. Certes, ce n’est pas mon échelle favorite (Ils sont reproduits à des échelles allant du 1/40 au 1/32 environ), mais je les regardais depuis mes premiers voyages aux USA et j’ai finalement  sauté le pas !

Sur la route de Madison

La participation chaque année à la bourse d’Allentown en Pennsylvanie m’a conduit à emprunter les nombreux « antiques » qui jalonnent la route reliant l’aéroport de Philadelphie à la ville d’Allentown. Ces bâtiments, souvent très spacieux, sont érigés sur d’anciennes structures industrielles. Ils abritent des centaines de petits stands, souvent aménagés avec goût, que des gens louent, afin de proposer tout ce dont ils ne veulent plus.

pont couvert
pont couvert

La gestion de l’ensemble relève d’une personne qui a accès aux vitrines des stands de l’ensemble du bâtiment. Il faut du temps et de la patience pour arpenter ces labyrinthes.

Mais un bon chineur, tout excité par sa prochaine trouvaille, ne compte pas les kilomètres.

C’est dans ces conditions, qu’un jour j’ai découvert ce pont couvert en fonte. Ayant vu le film de Clint Eastwood : « Sur la route de Madison », je me souvenais parfaitement de l’architecture inhabituel ce ces ponts couverts enjambant de petites rivières. Je n’ai pas été réellement surpris puisque je me trouvais dans l’Etat de l’Iowa ou est censé se dérouler le film. La curiosité m’a d’ailleurs conduit à localiser précisément cette petite bourgade.

L’objet en question est en fait une tirelire à l’échelle du 1/60 environ. Compte tenu du matériau utilisé, il s’agit de fonte (cast iron), nous pouvons sans nous tromper dater l’objet d’avant guerre. Ces ponts, très caractéristiques, sont uniquement attachés à cette région et leur reproduction constituait sans nul doute un souvenir pour les visiteurs de cet Etat. J’ai acquis ce petit pont sans hésitation : les accessoires sont très importants à nos yeux, ce sont les âmes de nos vitrines…

Dans le film, le héros qui fait un reportage photographique sur ces fameux ponts est équipé d’un pick-up. Nous vous présentons donc, pour cette petite mise en scène, un pick-up Londontoy qui est également réduit à une échelle similaire.

Il s’agit de la reproduction d’une Studebaker issue de la production canadienne de cette firme dont les modèles sont moins courants que ceux issus de la production américaine. L’intérêt du modèle présenté est dû à la présence d’un curieux mécanisme qui a nécessité de la part du fabricant la perforation de la porte avant gauche pour maintenir en place celui-ci. Cette version est peu fréquente. Le succès escompté par ses concepteurs n’a certainement pas dû être au rendez vous. Les versions dépourvues de mécanisme sont par contre beaucoup plus faciles à se procurer.

Nous profitons cette fenêtre sur les Londontoy pour vous présenter également une autre création Canadienne de cette firme. Le coffret avec la station service « Esso Imperial » : un des intérêts de ce coffret est la présence du logo Esso impérial, logo que l’on trouvait sur le réseau Canadien uniquement. Nous vous présenterons plus tard un autre coffret Canadien. Enfin, je ne peux fermer cette page sans une pensée pour mon épouse, admiratrice de Clint Eastwood. C’est grâce à sa patience et ses talents de correctrice que vous pouvez lire ces modestes lignes.

Mercury Willys station wagon

La Mercury Willys station wagon ou comment transformer une auto tout terrain en un objet chic et de bon goût !

Mon père a toujours eu un faible pour la firme Mercury. Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’indiquer, cela tient notamment au talent déployé par la firme turinoise dans le mélange des couleurs.

Mes parents avaient une activité liée à la mode, je les ai fréquemment entendus louer les Italiens pour leur sens des couleurs et leur habileté à les marier.

Mercury est un peu passé de mode en Italie. Il y a trente ans c’était la marque préférée des collectionneurs. La roue a tourné. Les générations qui ont joué avec des Mebetoys et des Edil Toys sont désormais en âge de collectionner. Elles n’ont connu que la fin de Mercury, qui ne fut pas une période heureuse pour la firme de Turin. Pour ces collectionneurs, ce sont les Mebetoys, Politoys, ICIS ou Edil Toys qui comptent.

Pour moi, l’Italie reste et restera attachée pour toujours à Mercury.

couleurs de Mercury Willys
couleurs de Mercury Willys

Je suis particulièrement intéressé par la période qui s’étale de l’après-guerre aux années soixante. Bien que je n’aie pas joué avec ces autos, je suis sensible à la poésie qui s’en dégage. De plus, elles sont très bien fabriquées, peut-être trop bien : ce sont davantage des maquettes que des jouets. En effet, au milieu des années soixante la demande imposait ce type de fabrication sophistiquée.
La gamme Mercury invite à se plonger dans la production automobile italienne. Aucune  auto populaire produite dans la péninsule vers le milieu des années cinquante ne manque. Lancia, Fiat, Alfa Romeo ou Innocenti, elles ont toutes été reproduites. L’échelle choisie, pas vraiment standard, était le 1/45. Cette série faisait suite à la première gamme qui proposait des autos plus près du 1/40.

Il y a cependant une exception notable : la fameuse numéro 8 reproduite au 1/25 environ. Elle est rare et manque encore à beaucoup de collectionneurs.

Curieux destin que celui de cette miniature qui connaitra deux matériaux différents. Une partie de la production sera injectée en zamac, l’autre en aluminium. Il faut tenir le modèle en main pour sentir la différence, aucun signe extérieur n’aide à l’identification. Mercury a peut-être voulu alléger le modèle en vue de son l’exportation. La technique ne sera plus réutilisée à Turin.
Une rapide analyse de la gamme Mercury démontre que c’est le marché américain qui était visé. Au delà des marques italiennes et d’une Volkswagen allemande, la production Mercury est consacrée aux autos américaines : Lincoln, Studebaker, Willys, Cadillac. Il faut dire que la colonie italienne était très nombreuse en Amérique. L’achat d’une petite Mercury au fils devait constituer pour le père comme un lien avec sa patrie d’origine et peut-être un moyen de l’éduquer au bon goût.

couleurs de Mercury Willys
couleurs de Mercury Willys

Cette belle Willys avait tout pour plaire : une caisse bois, une finition bicolore, une allure atypique et l’aventure au coin de la rue. Nos actuels bureaux d’étude ne renieraient pas cette tout terrain chic et de bon goût. Elle était peut-être trop en avance.
Gasquy livrera également une très belle reproduction de ce modèle, au 1/43 en zamac. Comme la Mercury, elle est peu fréquente.

Dialogue de Buicks … suite

Les deux autres sont signées Wittrock. Elles sont en plastique. La plus grande, de couleur bordeaux est au 1/32 et la rouge au 1/38 environ. Les boîtes sont évocatrices. Celle de la plus petite est clairement destinée au marché américain « The New Dollar Dream ».

Buick chocolat Kemmel
Buick chocolat Kemmel

L’annotation n’appelle pas de commentaires. La finition est simple, voire simpliste par rapport à celle du grand modèle et montre clairement que le fabricant a dû tirer sur la qualité afin d’abaisser son coût de fabrication et d’être compétitif sur le marché américain. Bien qu’en plastique, celle de couleur bordeaux est peinte et bénéficie d’une finition au pochoir pour toutes les parties de couleur argent. Le résultat est superbe. Ces deux modèles peuvent cohabiter sans souci.

Voilà donc deux ensembles constitués. Les plus observateurs d’entre vous auront remarqué un étrange détail commun sur ces quatre miniatures. Outre le fait qu’elles sont censées reproduire une auto similaire, de millésime différent : toutes sont équipées de jantes siglées « W », pour Wittrock ! Il y a donc un lien entres ces productions. Il est possible que Stentorp qui ne travaillait que le zamac ait sous-traité chez son concurrent les jantes pour ses modèles. Mais les autres modèles Stentorp en ma possession (Lancia, Studebaker) ont des jantes en zamac.

Il y a donc sûrement eu un lien plus étroit entre ces firmes, d’où l’intérêt de les faire dialoguer entre elles ! On peut enfin s’interroger sur le besoin de reproduire la même auto, même si la Buick fut dans les années cinquante une référence esthétique.

Oostende

C’est dans une manifestation en province que j’ai découvert par hasard cet ensemble de musiciens. Le marchand qui le proposait à la vente l’avait installé fièrement dans une petite vitrine à l’abri des manipulations. Cet espace était consacré aux pièces rares ou fragiles. A l’annonce de son prix, j’ai remis l’objet en vitrine, malgré intérêt que j’avais pour lui. C’est alors qu’un autre objet figurant dans la même vitrine attira mon attention. Le marchand me proposa alors une réduction substantielle pour l’acquisition des deux pièces et c’est ainsi que j’entrais en possession de ce petit objet dont j’avais dès le départ pressenti tout l’intérêt qu’il représentait pour mon blog.

L'ensemble de musiciens
L’ensemble de musiciens

Qu’elle était la fonction de ce petit coffret ? En quittant le port le matelot l’emmenait-il avec lui en souvenir de son escale ? Le coffret est estampillé Oostende, port belge, mais il a pu exister avec d’autres noms de villes ouvertes sur l’océan, des villes qui vivent la nuit au rythme des chants des marins. On imagine bien la barrique portant le nom d’Amsterdam, d’Anvers ou de Hambourg ! C’est bien là le pouvoir de ces objets, ils nous racontent des histoires. Ainsi, j’aime à imaginer la vie nocturne des ports, endroits propices à l’aventure qui ont inspiré nombre d’écrivains.

Pour rester en Belgique, pays qui nous accueille, j’ai choisi de vous présenter des modèles de la marque Gasquy. Nous avons déjà eu l’occasion de parler de cette firme originaire de la banlieue de Liège (Herstal). Outre ses Studebaker et ses classiques Chevrolet Styleline, cette firme liégeoise avait mis à son catalogue cette bien surprenante et mystérieuse voiture tchèque. Il faut avouer que cette carrosserie atypique avait de quoi séduire les fabricants de jouets en quête de modèles originaux. Cette Tatra 600 est l’évolution logique du modèle apparu avant la seconde guerre mondiale. Ses principales caractéristiques sont le moteur à l’arrière et une carrosserie aérodynamique. Présentée en 1947 à Prague, elle prendra le nom de Tatraplan en raison de la planification organisée de l’économie socialiste. La Belgique a importé cette auto, ce qui peut expliquer le choix de Gasquy de l’avoir inscrite à son catalogue. Présentée au salon à Paris à partir de 1948, elle ne rencontrera aucun succès. Dans les rues des années cinquante, la Tatraplan ne devait pas passer inaperçue. De plus, venue de l’autre côté du rideau de fer fraichement érigé, son origine lui donnait une connotation politique assez marquée. Imaginons ce type d’auto circulant dans les rues du port d’Oostende ou d’Anvers…de là à identifier les occupants comme étant des agents de l’est, il n’y a qu’un pas !

Gasquy, firme qui a disparu trop vite, nous a proposé une belle reproduction de cette Tatraplan. En dehors de firmes tchèques comme Smer, seul Solido proposera cette originale auto, dans sa série Junior démontable. L’échelle de reproduction est différente. Le modèle belge est superbe. Ce n’est pas la plus rare des Gasquy. Elle rencontra un succès mérité auprès des amateurs de l’époque, dû notamment à l’originalité et à la qualité de la reproduction. La couleur la plus répandue est le rouge. Les couleurs jaune ou bordeaux sont rares. Enfin, le petit détail qui finit cette miniature est la présence de la marque Englebert sur le flanc des pneus. Gasquy, par ce choix avait tenu à mettre en avant une autre firme belge, de renommée internationale, Englebert.