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les rois du béton

Les rois du béton.

Le message d’un lecteur allemand, M. Herman Hirsch m’a conduit à imaginer une suite au blog sur les camions toupie.

Il m’a fait parvenir une vidéo consacrée à la construction du pavillon Le Corbusier à Zürich où l’on aperçoit les beaux camions Scania qui ont participé à sa réalisation. Il avait rapproché ces images de celles du blog que j’avais consacrée à ces camions, et leur site de prédilection : les chantiers (voir le blog consacré aux Scania ). Il faut dire que, par sa profession M. Hirsch est un familier des chantiers.

Le béton que les camions toupies/malaxeurs permettent de transporter jusqu’aux chantiers de construction est fabriqué dans des centrales qui utilisent comme liant du ciment. Ces centrales à béton sont ravitaillées par des camions dont les cuves peuvent adopter différentes formes. Les camions de transport de ciment à deux cuves sphériques semblent avoir été particulièrement populaires en Scandinavie dans les années cinquante.

Le fabricant danois Vilmer est le premier à offrir aux enfants une reproduction de ce type de véhicule. Cela semble confirmer l’intérêt des enfants  celui-ci.

Vilmer a probablement été motivé par la volonté de s’approprier une nouveauté ainsi que par l’originalité du véhicule. Le côté ludique de la toupie a disparu. Vilmer a réutilisé les deux camions qu’il avait auparavant équipés d’une toupie : le Chevrolet et le Bedford.  Ce choix donne au jouet une touche de modernité.

Tekno va lui emboîter le pas quelques années plus tard avec son superbe Scania 76. Il faut dire que ce camion semble aussi à l’aise sur les parcours internationaux que sur les chantiers.

Dans ses campagnes publicitaires, Scania associera cette image des chantiers à celle de son camion : benne, ridelles, transport de poutres de béton et bien sûr transport de béton.

Tekno va astucieusement adapter son châssis existant, en créant quelques accessoires, deux boules, une petite échelle, un compresseur et le tour est joué. Elle concevra ses cuves en deux parties, afin d’installer un système de vidange monté sur ressort. La dimension du véhicule (sa hauteur) la contraindra cependant à réaliser un boîtage particulier.

Scania se servira de ce jouet pour son usage promotionnel. Le nom du constructeur apparaît sur les cuves. Il existe plusieurs finitions de couleurs. Celle avec les cuves orange est peu fréquente.

La version la plus commune, « InterConsult », présente une harmonie de couleurs très réussie.

Deux déclinaisons sont nettement plus rares et semblent, dans un premier temps tout du moins, avoir été destinées à un usage promotionnel. C’est le cas du « Dansk cement central » de couleur grise et du très beau « Gulhogens » suédois et sa finition jaune d’or et argent.

Ce type de véhicule semble avoir passionné nos amis danois. Il faut croire que les ventes étaient au rendez-vous.

Vilmer va surenchérir et proposer une reproduction d’un autre moyen de transport du béton « frais » : des cuves ouvertes montées sur vérin pour la vidange. C’est la simplicité du montage qui a dû encourager Vilmer dans cette réalisation. Or cette simplicité est relative : Vilmer a utilisé un châssis nu de Volvo N88 sur lequel le bureau d’étude a greffé un ensemble constitué d’un bac monté sur deux vérins. L’ensemble est fort harmonieux et les belles décorations finissent de crédibiliser le montage.

Il y a peu, j’ai fait une découverte fort intéressante. Une remorque sur laquelle était installé ce même système de transport de béton et qui était destinée à la version « Cro Beton » à Koge au Danemark. Elle est d’origine sans aucun doute. Vilmer avait pour habitude de proposer sur sa série de Volvo une remorque pour certaines déclinaisons (bâché,citerne, plateau…) . L’ensemble a belle allure.

Aucun pays producteur de miniatures ne proposera autant de véhicules dédiés au transport de béton et de ciment. Ils sont peu fréquents chez nos fabricant hexagonaux (Norev, France Jouet, C-I-J …) .

Et pour rendre un juste hommage à Herman Hirsch signalons que ce dernier avait été à l’origine d’un autre blog il y a quelques années. (voir le blog « Viele Dank »)

 

C’était au temps où…

C’était au temps où…

En cette matinée du 20 juillet 1980, il faisait déjà très chaud. Il est vrai qu’il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il fasse chaud à Marseille, en plein été.

Notre visite dans la ville de la Bonne Mère commençait toujours par un repas dans une brasserie du Cours Julien dont j’ai oublié le nom mais pas la saveur du gratin dauphinois. Cette brasserie était située à deux pas de la boutique XVM de Xavier de Vaublanc. Sa toute première boutique, située dans un petit passage, dans un quartier de brocanteurs.

Marseille
Marseille

Nous avions déjà entamé la collection depuis quelques années, et dès 1978 nous n’hésitions plus à faire des « crochets » de 300 km pour visiter une boutique. D’ailleurs, à Marseille, il y avait un autre lieu incontournable, la boutique « La Provence » de Robert Patin. Cela méritera un autre blog.

Je me souviens très bien de cette visite chez XVM. Il nous avait gardé quelques Tekno, dont un splendide Scania 76 tracteur semi-remorque citerne « Gulf » qui avait justifié à lui seul ce déplacement. Pourtant c’est bien d’un autre modèle que je vais vous parler ce jour. Un modèle bien insignifiant, à l’époque, une Alfa Romeo 2600 de chez Dalia Solido, de couleur mauve.

Outre la couleur, c’est l’emplacement où était relégué le modèle dans la boutique qui m’avait marqué : dans une cagette, à même le sol, juste après la porte d’entrée. Une petite pancarte indiquait le prix unitaire des modèles de la cagette : 100 Fr (15 euros). La miniature nous fut cédée pour 80 Fr (12 euros).

Il est intéressant de s’arrêter de temps en temps et d’analyser le marché. Xavier de Vaublanc était parfaitement au courant des prix. Simplement, en 1980, on pouvait encore trouver le modèle dans les commerces spécialisés, chez Manou, au Mans, ou à la boutique « Projet » à Paris.

Il figurait d’ailleurs au catalogue de 1976. De plus, en Espagne, il en restait encore dans les boutiques. L’important stock de Michel Claverie qui a été propsé en salle des ventes le prouve.

Il y a eu une forte envolée des prix due à une demande internationale pour ce type de produits. C’est la loi du marché, le jeu de l’offre et de  la demande. Il y a cependant de fausses raretés que seule l’expérience aide à débusquer.

Nous avons mis 40 ans à nous procurer la Ford Thunderbird diplomatique neuve en boîte. Durant ces mêmes 40 ans, nous avons accumulé 18 Alfa Romeo 2600 Dalia Solido. Cela se passe de commentaires.

La première version avec les phares moulés est peu fréquente. Dalia a donc commencé à produire ce modèle assez tôt. Il est identique au modèle français : les phares moulés et le châssis serti indiquent que nous sommes bien en présence du premier moule.

Lorsqu’il incorpore cette Alfa Romeo dans son coffret caravaning, Solido modifie logiquement son système de fixation du châssis. Il sera dès lors vissé.

Dalia héritera de cette variante en même temps que des phares en strass. Sa production, à l’instar de la version caravaning sera longue, d’où de multiples variantes de couleurs et de jantes.

Les dernières productions vendues en boîte vitrine sont peintes dans des couleurs criardes et équipées de jantes à rayons. Les finitions sont simplifiées. Les châssis reçoivent une finition chromée. Cette fameuse « mauve » de Marseille fait partie de cette ultime série.

L’énigme brésilienne

On peut juste se poser une question. On sait que le moule de l’ Alfa Romeo 2600 sera envoyé au Brésil.

Par voie de conséquence Solido remplace donc son Alfa Romeo par l’Aston Martin dans son coffret caravaning.

Dès lors la firme française ne pouvait plus envoyer d’Alfa Romeo en Espagne chez Dalia où elles étaient peintes et assemblées. On ne sait pas si Dalia a arrêté sa production d’Alfa Romeo ou si des stocks avaient été constitués afin de tenir quelque temps, et attendre que le bail de location au Brésil ait cessé.

La version Brésilienne est, elle, sertie. Elle reçoit une gravure spécifique sur le châssis indiquant son pays de production.

Mais la version la moins fréquente est bien celle qui a été produite en Argentine par Buby suite à un accord commercial avec Solido.

Les modèles reçoivent des jantes spécifiques, qui n’appartiennent qu’à Buby et qui ont été créées pour sa Porsche Carrera 6. Ces modèles étaient assemblés et peints sur place à Buenos-Aires. Ce sont de vraies raretés.

Quarante ans après, seuls les anciens collectionneurs peuvent regarder la cote des Dalia Solido avec un petit sourire. A chaque fois qu’est proposée une Alfa Romeo 2600 de chez Dalia Solido je ne peux m’enpêcher de repenser à cet exemplaire qui n’intéressait pas grand monde en 1980.

Le Voyage de Junior en province

Le Voyage de Junior en province.

Il y a quelques jours, alors que j’étais à la bourse d’échange de Mulhouse, un collectionneur amateur de Dinky Toys m’a vertement reproché de favoriser les collectionneurs parisiens qui venaient à la boutique, et même de mépriser les collectionneurs de province au motif que je ne leur proposais pas les pièces vendues à la boutique lors du déballage du mardi.

Il est vrai que certains collectionneurs aiment passer le mardi à la boutique, surtout lorsque que je rentre de voyage, de province ou de l’étranger.

C’est le charme du déballage en boutique. Certaines pièces sont à peine sorties des cartons qu’elles rejoignent une collection sans avoir le temps de séjourner dans les vitrines de l’Auto Jaune.

Je m’astreins cependant à garder de belles pièces à présenter sur le site durant la semaine afin de contenter tout le monde. Mais trouver l’équilibre entre le site et la vente sur place est un exercice difficile.

Le collectionneur est ainsi fait. C’est toujours le modèle qu’il a manqué qui est le plus intéressant, rarement celui qu’il vient d’acquérir. Il l’a déjà oublié.

Je n’ai pas aimé cette réflexion. Je viens de la province, je n’ai pas le sentiment d’être « parisien » ni de discriminer mes clients qui ne le sont pas.
Afin de prouver mon attachement à la grande province, je vais profiter de mon déplacement à la bourse de Toulouse le dimanche 3 avril 2016 pour présenter quelques prototypes Dinky Toys, Solido et Tekno.

Après le Louvre Lens après le centre Beaubourg à Metz il y aura l’espace d’un week-end l’Auto Jaune Junior à Toulouse ! Vive la décentralisation !

A cette occasion, fait exceptionnel, mon épouse et moi avons pris une table pour diffuser des produits provenant du site de l’Auto Jaune Junior.

J’ai acquis spécialement pour cette manifestation une petite vitrine dans laquelle je vais exposer quelques prototypes en bois, en acier et en zamac que peu de gens ont eu l’occasion de voir.

Ces pièces n’ont jamais été exposées à la boutique à Paris. Les amateurs toulousains pourront ainsi découvrir le prototype Tekno de la Chevrolet Corvette au 1/20 ainsi qu’une coque en zamac de cette même Corvette mais au 1/43. On peut encore voir la carotte d’injection qui atteste que le moule a bien été conçu.
Jusqu’à présent, personne n’avait entendu parler de modèles Tekno à l’échelle du 1/25. Nul doute qu’inspiré par le fabricant italien Polistil, Tekno avait envisagé de produire une gamme au 1/25 environ. Deux modèles au moins ont été programmés à cette échelle puisque j’ai également récupéré le capot d’une Camaro SS.

Je vous  présente en photo d’autres prototypes, dont quelques Dinky Toys en bois, qui seront visibles à la bourse Tounefeuille.
Tous à Toulouse !

 

Échange au long cours

Échange au long cours

Il y a longtemps (blog numéro 213 Tekno / Scania Vabis), je vous avais présenté mes amis Gunnar et Lennart. Outre leur nationalité, ils ont comme point commun avec M. Odvik que je vous ai présenté dans le blog de la semaine dernière la passion pour les miniatures de qualité. Ils savent apprécier les belles pièces et faire partager leurs découvertes.

Tekno Auto-Transport
Tekno Auto-Transport

Lennart collectionne principalement Dinky Toys et Tekno. A l’intérieur de ces firmes, certains modèles ont sa préférence : les américaines, les allemandes, et bien sûr les autos françaises, particulièrement celles des marques Peugeot et Citroën.

Il possède une qualité peu fréquente chez les collectionneurs : il peut sacrifier un modèle qui lui tient à cœur pour un autre qui le fait encore davantage rêver. Pour cela il faut avoir une certaine ouverture d’esprit. Il faut savoir s’attacher uniquement au plaisir de l’objet acquis qui doit remplacer avantageusement celui qui part, oublier les considérations financières. Il ne faut voir que l’opportunité de faire rentrer dans ses vitrines une pièce rare. J’aime beaucoup cette façon de procéder. Elle permet, de manière intelligente, de constituer une collection de bonne tenue, sans avoir forcément des moyens financiers importants.

Il y a quelque temps, Lennart m’a envoyé les clichés d’un coffret Tekno réalisé pour Scania Vabis en Suède. Tout le monde connaît la version porte-autos ayant pour tracteur le Volvo N88 Titan. Mais lorsque cette même remorque a pour tracteur un Scania, c’est un modèle rare. De plus, jusqu’à ce jour, personne n’avait connaissance d’un coffret cadeau produit par Tekno mettant en scène un camions et des autos. Certainement pour des raisons pratiques, Tekno a conservé pour la version du Scania la combinaison de couleurs du Volvo, vert et jaune.

Lors de la parution du premier ouvrage sur la firme Tekno au milieu des années quatre-vingt, ce Scania apparaît sur la couverture du livre, sans que l’on sache s’il s’agit ou non d’un prototype. Il faut dire que j’ai attendu 25 ans avant de pouvoir en acquérir un malgré mes nombreux voyages en Scandinavie. La découverte de ce coffret m’a enfin donné la clef de l’énigme. Lennart avait des informations sur cette version. Il s’agit en fait d’un modèle réalisé pour la firme Scania Vabis en Suède. Mais me direz-vous, pourquoi avoir inclus quatre Volkswagen dans le coffret ? Certes, il est évident que Scania n’allait pas équiper son porte-autos de quatre Volvo. Pourquoi ce choix ? Revenons juste après la guerre. A la reprise des activités économiques Scania a voulu diversifier sa production. A cette fin, en 1948, après trois ans de discussions, la firme suédoise a signé un contrat d’importation avec Volkswagen. Les premières autos arrivèrent par la route puis prirent le ferry jusqu’à Helsingborg. Là, des chauffeurs de chez Scania les amenaient, par la route jusqu’au siège, à Södertälje. Le trajet prenait 48 heures, de quoi roder les autos ! Dans les années cinquante (1953-1956) Volkswagen était numéro un en Suède pour la vente des autos et devançait Volvo. Puis Scania a commencé à progresser sur le marché du poids lourd, tant au niveau national qu’à l’exportation. Au même moment, les ventes de Volkswagen ont nettement fléchi. L’arrivée de la 1500 n’a pas eu d’effet sur la baisse des ventes. Petit à petit, Scania, très occupé par la production de ses camions, a délaissé les autos particulières. En 1969, Scania a cédé l’importation à une entité nouvelle, « Svenska Volkswagen », séparation qui débouchera sur la fusion « Saab Scania Les Volkswagen présentes dans le coffret ne sont donc pas dues au hasard : elles témoignent de l’union entre les deux firmes.
C’est donc une pièce assez exceptionnelle que Lennart a choisi de m’échanger contre le coffret Dinky Toys France qui a trouvé place chez lui

(voir le blog consacré aux versions Scania Vabis citernes)

Tekno Volkswagen Kombi

Les plats réchauffés

J’aime la ville de Rome. J’aime aussi la pagaille organisée qui régit la ville. J’ai eu la chance de m’y rendre plusieurs fois, j’ai appris à mieux la connaître et à apprécier sa gastronomie.

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Volkswagen par Tekno. Belle harmonie de couleur

La cuisine romaine est une cuisine mitonnée, elle fait beaucoup avec peu, elle ne rechigne pas à accomoder les restes. J’y ai beaucoup pensé en analysant les modèles que je vous présente aujourd’hui.

Ainsi, il n’y pas que dans le sud que l’on sait accommoder les restes. La firme danoise Tekno est passée maître dans cet exercice.

Cela n’a été possible qu’en raison de la conception des miniatures danoises. En effet les camionnettes et les camions ont été conçus pour permettre une finition bicolore, voire tricolore, sans devoir recourir à des caches de peinture.

La cabine d’un Scania ou d’un Volvo est composée de trois éléments distincts injectés en zamac. Par comparaison, la cabine d’un poids lourd Dinky toys est composée d’un moulage monobloc et d’un châssis en tôle.

Notre Volkswagen du jour est également composé de trois parties. Tekno s’est bien sûr servi de l’architecture du Kombi : la partie supérieure a la face avant en V et la partie inférieure est évidée pour s’emboîter. Les ajustements sont approximatifs et la qualité d’assemblage laisse à désirer. C’est le talon d’Achille de cette miniature. Elle est identique pour toutes les versions proposées par Tekno (van, minibus et pick-up). Enfin un petit châssis en zamac peint de couleur argent permet de maintenir les axes de roues en place.

à suivre