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L’énigme de la cabine avancée Citroën T-U-B

Les modèles présentés sont assez mystérieux pour bon nombre d’amateurs. La France des années 1940 est encore largement rurale et la conception du Citroën T-U-B répond parfaitement à cette caractéristique.

rares Citroën T-U-B
rares Citroën T-U-B

Mais parallèlement, l’industrie se développe. Citroën est une firme conquérante qui n’hésite pas à diversifier son activité. Ainsi, dans les années trente, elle n’a pas hésité à développer des lignes de taxis et de cars. Elle ne peut pas, dans sa stratégie, ignorer le développement du marché du poids lourd qui accompagne l’essor de l’industrie.

Les jouets Citroën illustrent parfaitement cette soif de développement. Les reproductions en plastiline des Citroën C4, Rosalie et P45 sont là pour nous le rappeler. Une grande diversité de carrosseries sera proposée aux enfants sur la base des modèles précités.

Les modèles proposés ce jour dans notre chronique sont bien plus délicats à démasquer. Leur période de production, juste avant la guerre, fut des plus troublée. La carrosserie type « cabine avancée » qui les équipe est un principe moderne apparu au milieu des années trente. Il faut avouer que l’apparence est assez révolutionnaire et Renault en produisit de superbes exemples. Il est fort probable que ce type de carrosserie soit le produit d’études menées sur la conception des autocars car il permet un gain de surface disponible. Les « longs capots » auront néanmoins la vie dure !

Ainsi, à la même époque, Citroën ne présenta pas de carrosserie type « cabine avancée » à son catalogue. Mais Currus, carrossier qui travailla souvent pour la maison du quai de Javel proposa, lui, ce type de carrosserie sur la base de châssis de type 23 et de Rosalie. J’ai trouvé un cliché d’une carrosserie en cours d’habillage qui ne fait aucun doute. Le radiateur, très caractéristique est bien présent, et le carrossage des ailes prouve bien qu’il s’agit d’une cabine avancée.

Mon ami François Laurent m’a aidé dans mes recherches. Grand spécialiste du poids lourd français, amateur de catalogues, de photos, de documentation et bien sûr de miniatures, il m’a été d’une aide précieuse pour cette petite chronique.

Il m’a notamment conforté dans mes recherches en trouvant un autre cliché de fourgon. Le fait qu’il y ait si peu de photos en circulation démontre que le nombre de ces véhicules a été très restreint. L’hypothèse selon laquelle les miniatures présentées seraient des T-U-B recarrossés en camions doit être écartée. La conception technique du T-U-B ne le permettrait pas. Nous ne connaissons pas d’autres versions en plastiline que ces quatre modèles certainement produits par JRD pour les Jouets Citroën, mais sans aucune certitude.

On ne peut s’empêcher de penser en voyant ces véhicules chargés de denrées que dans quelques mois, elles allaient cruellement faire défaut.