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La Diva des miniatures

La Diva des miniatures.

A la fin de sa vie, Maria Callas s’épancha auprès d’un journaliste sur certaines attaques de la presse à son encontre. Elle les avait vécues comme des injustices.

Une partie de la presse lui reprochait certains caprices, comme celui d’avoir interrompu une représentation de Tosca. La Callas expliquait qu’elle avait sûrement annulé moins de prestations que la plupart de ses collègues, mais que, comme tout un chacun, elle avait eu des jours « sans ». Elle trouvait en revanche que la presse ne parlait jamais de ses éblouissantes prestations, préférant souligner ses défaillances.

Elle qui avait tant travaillé pour arriver où elle était, disait qu’une « Prima Donna » devait être respectée pour tous les sacrifices qu’elle avait consentis.

Maria Callas la Diva !
Maria Callas la Diva !

Ces déclarations de la Diva et l’attitude de la presse à son égard montrent bien que le personnage de la Callas était hors norme, c’était une icône dont l’aura dépassait largement le cadre du monde lyrique.

On ne peut en parler qu’en utilisant des superlatifs. C’est peut être aussi cela une Diva.

Des superlatifs, le modèle que je vais vous présenter ce jour en mérite également. Les experts de certaines salles des ventes aux enchères ayant déjà tendance à s’enflammer pour le plus banal modèle, je n’ose imaginer le qualificatif qu’ils choisiraient pour ce jouet tellement exceptionnel.

Ce modèle produit par DC, en France, est le fruit d’un bricolage, d’un arrangement à des fins d’amortissement de moule, comme il en a existé beaucoup, particulièrement chez les petits fabricants hexagonaux.

DC avait créé, pour la promotion de la société « Persil », un tracteur Panhard équipé d’une double cabine et d’une remorque tôlée à un essieu . (voir le blog consacré à ce véhicule). La reproduction était fort fidèle. A partir de ce moule elle a décliné une autre version arborant son nom commercial : « Jouets DC ».

DC avait très peu de modèles à son catalogue. Elle avait produit également deux très belles Renault Vivasport, un coupé et une berline. Il lui vint naturellement l’idée qu’avec un investissement assez modeste, celui nécessaire à la réalisation d’une remorque en tôle pliée, elle pouvait étoffer son catalogue grâce à un semi-remorque porte-autos.

Il est fort possible qu’elle ait sous-traité la remorque à un autre petit fabricant, plus familier avec l’utilisation de la tôle. Cela se faisait beaucoup juste avant-guerre.

De très nombreuses petites officines de ferblanterie coexistaient dans l’Est parisien et faisaient de la sous-traitance de modèles, d’accessoires ou de mécanismes à remontage à clef.

La remorque a naturellement été conçue en fonction de la longueur des autos. C’est là que réside le caractère exceptionnel de l’ensemble. DC avait conçu sa Vivasport à une échelle avoisinant le 1/43. Les pointilleux prendront un pied à coulisse et les cotes de la vraie voiture pour déterminer l’echelle exacte. Mais à mes yeux cela n’a pas tellement d’importance, en effet, nous sommes dans le domaine du jouet et non de la maquette.

Il faut cependant signaler que l’échelle de reproduction du tracteur est inférieure à celle des autos. Ces Vivasport mesurent 11cm chacune. Bout à bout sur la remorque cela se traduit par une longueur hors du commun pour un jouet français d’avant guerre 45 cm !

DC a créé pour son ensemble un boîtage de toute splendeur. Le graphisme évoque bien l’insouciance des années 30. Il est ancré dans le monde de l’enfance .

Si le dessin de la boîte est assez naïf, DC a reproduit un type d’attelage qui a existé dans la réalité.

Au fil de mes recherches, et grâce à François Laurent, j’ai trouvé un tracteur Latil d’avant-guerre, équipé d’un châssis surbaissé tractant ce type de remorque porte-autos. Comme pour le jouet, sur le catalogue Latil, trois voitures reposent sur la remorque plateau.

Ce type d’objet est familier à ceux qui collectionnent les jouets «made in USA». On peut imaginer qu’un employé de chez DC a eu entre les mains un des camions Mack produits par Tootsietoys ou Hubley.

Si le modèle produit est hors norme au niveau de ses caractéristiques techniques, la façon dont j’ai pu en obtenir trois exemplaires est au diapason.

Ce camion j’en avais beaucoup entendu parler sans jamais en avoir vu un seul, même en photo. Mais un samedi, au marché Vernaison, un confrère m’en montra un exemplaire. Il m’indiqua qu’il avait renoncé à l’acquérir en vue de sa revente car le prix demandé lui paraissait excessif. En voyant ma réaction, il réalisa qu’il pouvait finalement tirer un substantiel bénéfice de cette affaire, notamment avec un autre amateur, M Chabanes, qui a l’époque monopolisait ce marché bien particulier. J’ai été fort déçu de ne pas avoir acquis ce modèle car j’étais vraiment tombé sous le charme ce cet incroyable ensemble.

J’ai attendu dix ans avant qu’un autre confrère me contacte pour un autre exemplaire. Il s’agissait d’un invendu de magasin, stocké pendant 70 ans, une version plus tardive, équipée de trois Peugeot 202. Heureusement, l’affaire se passa cette fois normalement. Mieux, mon vendeur réussit à me procurer deux exemplaires.

Lorsque la collection de M. Chabannes a été dispersée aux enchères, je tenais vraiment à récupérer le camion qui m’avait échappé, équipé des ses Renault Vivasport. Seulement, comme cela arrive bien souvent dans la mise en vente d’ importantes collections les lots ont été constitués à la hâte et les autos dépareillées.

Il a fallu acheter plusieurs lots pour reconstituer « le » modèle qui m’avait filé entre les doigts de longues années auparavant. A l’issue de la vente j’ai finalement pu reconstituer deux autres  ensembles complets.

Il est bien évident que je ne me serais pas autant investi pour reconstituer un modèle classique. Pas de doute, ce modèle est une « diva ».

 

Bons baisers de Bort-les-Orgues

Cette année, nous avons choisi l’Auvergne comme destination. Quel plaisir de se retrouver au milieu de la verdure. L’année dernière, à Saint-Tropez, la chaleur étouffante et le sans-gêne des touristes avaient contrarié nos vacances. Ici, nous apprécions la nature et le sens de l’accueil des autochtones.

embouteillage de Celluloïd !
embouteillage de Celluloïd !

S’il fait relativement frais le matin, la température monte vite dès les premiers rayons de soleil. Nous avons été rejoints par nos amis allemands, dont nous avions fait la connaissance il y a quelques années, en Forêt-Noire, à Kaiserslautern. Sans critiquer cette belle destination, il faut reconnaître que les quelques degrés supplémentaires dont nous bénéficions ici rendent les vacances plus riantes.

Nous avons profité du 15 août pour aller en excursion à Rocamadour. Nous avons eu également à cœur de faire découvrir la gastronomie locale à nos amis d’outre-Rhin : nous avons donc festoyé d’un choux farci et nous nous sommes régalés en dessert d’une fougnarde. Malheureusement, nos amis allemands ont été un peu incommodés lors du retour sur Bort. Je ne sais s’il faut imputer ce malaise à la chaleur du jour, pas moins de 35 degrés, à la route sinueuse ou au repas un peu riche qu’ils ont apprécié sans modération.

Après cette excursion, nous sommes restés au bord du lac pour une partie de pêche à la ligne. Nous goûtions avec beaucoup de bonheur ce moment de tranquillité quand des parisiens sont arrivés en voiture de sport avec un canot de course à moteur. Ils ont troublé la quiétude du lac et fait fuir le poisson. Le bruit assourdissant du moteur nous a contraints à replier les cannes.

Nous avons également profité de notre séjour pour aller au marché de Brive-la-Gaillarde. C’est un marché haut en couleurs. Nous avons assisté à une échauffourée entre des marchandes des quatre-saisons et les gendarmes : spectacle garanti. Il faut avouer que Dame Nature a donné à ces mégères des formes et un caractère qui inspirent le respect : l’Auvergnate est solide. Il est bien certain que ces furies n’auraient pas battu en retraite devant les parisiens et leur hors-bord et qu’ils auraient eu maille à partir avec elles. Il va être l’heure de vous quitter, nous rentrons prochainement car nos vacances s’achèvent bientôt.

PS: les modèles présentés ont certainement été produits par la firme française RM. La matière retenue est le celluloïd. Ce sont presque tous des Renault : Renault Vivasport cabriolet avec sa caravane, faux cabriolet (jaune),camion brasseur et superbe autocar aérodynamique. Enfin, le roadster photographié avec le canot constitue l’exception. C’est une une Peugeot 301.