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Solido Porsche Formule 2

Solido Porsche Formule 2

Porsche « made in France »

Solido Porsche F2 avec premier type de boîte et pins "Stirling Moss" je drive à la Stirling Moss !
Solido Porsche F2 avec premier type de boîte et pins « Stirling Moss » je drive à la Stirling Moss !

Dans le blog précédent nous avons pu voir dans quelles conditions la maison Porsche avait participé au championnat du monde de Formule 1.

C’est également par opportunité que de nombreux fabricants de miniatures ont inscrit la reproduction de cette 718 monoplace à leur catalogue.
En analysant l’histoire des fabricants de miniatures un constat s’impose. Les fabricants de jouets ont reproduit à des périodes distinctes une partie du plateau des monoplaces de Grand Prix.

Quand au milieu des années cinquante Dinky Toys propose sa série « 23 », Crescent Toys, Charbens et Corgi Toys agissent par mimétisme et reproduisent aussi des monoplaces.

Le passage du moteur à l’arrière entraine une nouvelle vague de reproductions. C’est à cette époque qu’apparaît notre Porsche. Elle sera intégrée dans les gammes des fabricants de jouets de la seconde vague. Au début des années soixante, Politoys, Ingap, Clé, Solido, et quelques autres fabrications de Hong Kong font partie des fabricants désireux de proposer à leur jeune clientèle des formule 1.

En fait, ce phénomène doit davantage au besoin des fabricants d’étoffer leur catalogue qu’au succès de l’auto sur les circuits !

Solido Porsche F2 couleurs peu fréquentes
Solido Porsche F2 couleurs peu fréquentes

En 1957 Solido est à l’origine de la seconde vague de reproductions de monoplaces et de voitures de course. Sans chauvinisme aucun, force est de constater qu’aucun fabricant de miniatures durant cette période ne sera capable d’offrir aux enfants et aux collectionneurs des bolides de cette qualité.

 La Ferrari 156, parue peu de temps après la Porsche, et la Ford GT40 constituent deux modèles pour lesquels Solido est passé complètement à côté de son sujet

Mais revenons à la Porsche 718 de chez Solido. Elle est superbe. Elle possède des formes justes et la gravure est de belle qualité.

On apprécie les deux grilles moteur et surtout le travail effectué par le mouliste pour restituer le pot d’échappement bien particulier de cette auto.

Elle connaitra comme toutes les monoplaces Solido une carrière assez longue au cours de laquelle elle sera équipée de jantes en acier puis en 1965, des fameuses jantes en zamac moulées dites « Standard ».
La version finie dans la couleur argent est fréquente. Dans cette déclinaison, les deux grilles moteur sont peintes de couleur noire ou rouge. Les modèles arborant la couleur verte ou noire sont moins fréquents. En 1965, Solido a éprouvé le besoin de redynamiser sa gamme. L’opération s’est concrétisée par l’apparition d’une « série luxe » dans laquelle les modèles sont équipés des fameuses jantes « Standart » et reçoivent chacun une décalcomanie particulière.

Ainsi la Porsche est ornée d’une bande tricolore (rouge, noir et jaune) symbolisant les couleurs allemandes. Il est surprenant de constater que lors d’une seconde édition de ce décalcomanie la couleur jaune de la bande est remplacée par la couleur blanche.

Hasard ou volonté de ne pas afficher les couleurs allemandes ? Je me souviens avoir entendu dans mon enfance des remarques de mes parents et grands-parents montrant que les plaies de la dernière guerre n’étaient toujours pas refermées.

Signalons que ce même décalcomanie servait aussi sur l’autre Porsche disponible à la l’époque, la GT 8 cylindres.
Enfin, un petit papier imprimé « série luxe » accolé sur une face de la boîte finit de convaincre l’acheteur qu’il vient de faire une acquisition de qualité.

Cette auto connut bien entendu une très longue carrière en Espagne, à Barcelone, chez Dalia. Je vous laisse découvrir les couleurs, ou tout du moins celles que je connais, car chez Dalia, il est toujours difficile de lister ces dernières sans en oublier.

(voir l’autre article consacré à la Porsche F2)

Porsche F2

Porsche F2

La belle opportuniste

La firme Porsche est née juste après la seconde guerre mondiale. Dans cette période troublée, le pari consistant à proposer des autos à vocation sportive pouvait paraître risqué. Le succès ne s’est pourtant pas fait attendre. La firme de Züffenhausen a bien évidemment choisi le vecteur de la compétition automobile pour promouvoir ses produits. La 356 s’est très rapidement forgé un palmarès qui mettait en lumière ses qualités routières.

cendrier humoristique BP avec Porsche 718
cendrier humoristique BP avec Porsche 718

Porsche a donc inscrit son coupé dans les grandes compétitions automobiles de l’époque. La direction avait compris que ce choix constituait le moyen le plus efficace pour faire connaître ses produits auprès du grand public. A l’origine l’usine préparait des 356 allégées qui remportèrent de beaux succès dans la catégorie où elles étaient engagées, notamment aux 24 heures du Mans.
Puis, très vite, la firme de Stuttgart s’est enhardie et a développé un modèle destiné à la compétition, la 550 (voir blog précédent).

Dans le domaine de la compétition automobile, Porsche  a su faire preuve d’un bel opportunisme.

En 1956, les règlements de la commission sportive internationale (CSI) ont instauré pour la formule 2 des moteurs de 1,5l de cylindrée. Porsche y a vu l’occasion de concourir dans une nouvelle catégorie à peu de frais. Elle a donc engagé dans la catégorie » Sport », avec ce type de motorisation, le modèle 718.

Pour les courses de Formule 2, le règlement de l’époque autorisait encore les monoplaces avec des carrosseries couvrant les roues, comme les voitures de sport dont le modèle 718 faisait parti.

Il suffisait donc aux ingénieurs de supprimer un des deux baquets, d’installer la colonne direction au centre et le tour était joué.

Ces autos s’illustrèrent surtout sur le circuit de l’Avus à Berlin. A partir de 1958, ce type de carrosserie couvrant fut interdit. Qu’à cela ne tienne, Porsche adapta son nouveau châssis de 718 millésime 1958 à la Formule 2. L’empattement fut conservé, identique à celui du modèle sport. Pour réaliser cette monoplace, il a suffi à Porsche d’installer le poste de conduite au centre et de réduire la voie. On fabriqua ensuite une vraie carrosserie de monoplace répondant aux nouveaux règlements, avec les roues découvertes.

La Porsche 718 monoplace n’est donc qu’un dérivé d’un modèle « Sport » et non une monoplace conçue à partir d’une feuille blanche comme les Cooper ou Lotus. Cela se ressentira dans les performances.(voir l’histoire des Cooper).

Les règlements internationaux évoluèrent. Ainsi une formule 2 année 1959 (monoplace équipée d’un moteur de 1,5l ) devient en 1961 rien moins qu’une Formule 1 ! En effet pour la catégorie reine des monoplaces, la CSI n’admit que des moteurs de 1,5l. Notre Porsche 718 concourut ainsi en Formule 1. Mais le quatre cylindres devenait vraiment trop juste pour pouvoir lutter avec les autres modèles.

Commence alors une escalade à la puissance. Porsche se décide à créer un 8 cylindres et l’adapte aux modèles « Sport”, en faisant passer la cylindrée à deux litres.

De l’opportunisme du départ qui avait consisté à transformer son modèle « Sport « , Porsche s’est trouvé entrainé dans une course à la dépense, afin de rester compétitif dans un domaine où Ferrari et les Anglais possédaient une bien meilleure expérience. Dans son livre « Les années Clark » qui m’a servi de support pour étayer mes propos, Gérard Crombac explique que durant la saison 1961,Porsche a dépensé dans ce cadre 3% de son chiffre d’affaires, une somme élevée et bien supérieure à celle des autres écuries. Le succès n’a pas couronné cet effort financier, et Porsche a jeté l’éponge.

Pour illustrer cette première partie, voici des reproductions qui sont contemporaines de l’engagement de cette auto en compétition. Cette partie première est consacrée aux firmes Clé, Ingap, Politoys et à d’autres firmes de Hong Kong. Dans une seconde partie nous verrons la reproduction offerte par Solido et ses dérivés.

La Lancia Flaminia de chez Solido

La Lancia Flaminia de chez Solido

La Lancia de Bertrand

La Lancia Flaminia de chez Solido était un des modèles favoris de Bertrand Azéma. Dans son ouvrage, il souligne l’affection qu’il porte à la dernière variante, celle équipée de jantes standard et de phares rapportés.

Solido lancia Flaminia coque brut
Solido lancia Flaminia coque brut

Pendant longtemps la Lancia Flaminia n’a été pour moi qu’une auto parmi les autres de la série 100. Et comme pour les autres références de cette série, nous avons essayé de rassembler les  différentes teintes. Bien souvent, le collectionneur commence ainsi. L’appétit vient en mangeant, il se met ensuite à collectionner les variantes de jantes, de moules, de couleur d’intérieur. Là, il s’arrête car sa maison est trop petite.

Nous avons commencé cette collection bien avant la sortie du premier livre. C’est d’ailleurs dans le cadre de ce livre que nous avons rencontré Bertrand Azéma. En effet, il avait entendu parler de mon père qui était collectionneur Solido et l’avait contacté en vue de la publication de son premier ouvrage.

Lors de sa sortie nous étions restés sur notre faim. Alors que nous recherchions les variantes de couleurs, les listes qui les répertoriaient nous semblaient confuses : en effet, Bertrand avait répertorié les couleurs au fur et à mesure, sans s’équiper d’un nuancier permettant une identification rigoureuse. Il faut reconnaître que la tâche était bien plus ardue qu’elle ne l’aurait été chez la plupart des autres fabricants.

Il aurait sans doute été judicieux de chercher dans les archives les teintes utilisées chaque année, de les répertorier, puis de croiser cela avec les modèles fabriqués durant ces mêmes années. On pouvait ainsi retracer l’évolution des couleurs disponibles pour chaque modèle. Prenons justement l’exemple de la Lancia Flaminia de couleur vert pâle. Cette teinte est rare sur ce modèle.

Solido Porsche F2 couleurs peu fréquentes
Solido Porsche F2 couleurs peu fréquentes

Elle est similaire à celle appliquée sur la Porsche Formule 2 qui, de cette couleur, est aussi beaucoup moins fréquente que dans la couleur argent. On comprend dans cet exemple comment Solido a profité de l’application de cette teinte sur la monoplace pour la tester sur la Lancia. Le résultat ne dut pas convaincre et Solido passa à une autre teinte. L’histoire des miniatures Solido est emplie de cas similaires.

C’est pourquoi la rédaction d’un ouvrage sur cette firme si attachante est des plus compliquée. Bertrand Azéma avait bien du courage de  s’attaquer à pareille tâche.

Pour rendre hommage à son travail je vais essayer de décrire mes Lancia Flaminia de manière chronologique. Je n’ai cependant pas été aussi loin que lui dans la recherche. Je pense d’ailleurs que les collectionneurs de Solido ne sont pas aussi intéressés que ceux de Dinky Toys par la subtilité des variantes. Cependant, le jour où j’ai pris conscience de l’importance de cette auto, j’ai étudié le sujet de manière plus approfondie.

On distingue quatre étapes majeures.

L’auto possède d’abord des phares moulés, des jantes en acier et un volant à trois branches. Pour les amateurs pointus, signalons que dans les premiers exemplaires le châssis ne comporte pas de mention concernant la licence des portes ouvrantes.

La version suivante est identique mais le volant passe à deux branches.

Les modifications de la troisième version sont plus conséquentes. Les phares deviennent rapportés. Cette variante ainsi équipée n’est pas la  plus fréquente.

Enfin, sur la quatrième, les jantes équipant le modèle sont du type « standard » (appellation brevetée Bertrand Azéma et acceptée par tous). Ce sont de belles jantes injectées en zamac brut. L’aspect visuel est des plus heureux. Elles annoncent un événement futur. Bientôt Solido se servira de cette technique maîtrisée pour proposer pour chaque nouveauté une reproduction fidèle des jantes. Ces jantes « standard » correspondent chez Solido à l’appellation « série luxe » lancée en 1965.

Si l’on ajoute les combinaisons de couleur d’intérieur, le collectionneur peut vite arriver à 30 exemplaires. C’est là qu’il envisage  de repousser les murs de sa maison.

A suivre.

(voir l’article sur la Lancia Flaminia Dalia Solido)

Solido BRM V8

Le V8 aux étincelles

Dans l’histoire de l’automobile, certaines autos sont devenues célèbres pour un simple détail esthétique ou technique. Ce détail permet de les identifier au premier regard. Il en est ainsi de l’aileron stabilisateur de la Chaparral 2F, du capot avant de la Ferrari 156 monoplace de 1961, ou de la dérive verticale de la Jaguar type D.

BRM Solido
BRM Solido et catalogue BRM

La monoplace que nous vous présentons ce jour possède également une particularité qui lui permet d’être à coup sûr identifiée : ses sorties d’échappement, courtes et verticales. Il est bien évident que pour un fabricant de miniatures, ce genre de détails a son importance car il permet à l’acheteur de repérer tout de suite la miniature convoitée. Il la recherche, il en a vu des photos dans les revues mensuelles « Sport Auto » et « Virage Auto » ; il a lu le récit des champions qui en ont pris le volant. La reproduction en miniature de l’auto permettra à tous les champions en herbe de s’identifier à leur idole.

Rendons grâce à Solido d’avoir su proposer toute cette série de monoplaces du début des années soixante. Toutes ne seront pas de la même qualité.

Ainsi, la Ferrari 156, et plus tard la Ford GT 40 resteront une énigme par la médiocrité de leur réalisation. Je doute que ce soit la même personne qui ait conçu la Ferrari 156 et la Porsche F2, la BRM ou la Lola V8 Climax. Les fabricants ont compris l’importance de proposer une série.

En effet, une monoplace proposée, seule, au milieu de véhicules de tourisme aurait eu peu de chances de rencontrer le succès. Au début des années soixante, Dinky Toys, Solido, Politoys, Pilen, Majorette, Injectaplastique et Clé, ont proposé des monoplaces. Ils ont tous utilisé le concept de la série. Elles furent assez inégales.

Toutes ces marques ont reproduit la BRM, rendue célèbre par son succès au championnat du monde de 1962, alors qu’elle était pilotée par Graham Hill. Mais ce n’est sûrement pas la seule raison. La marque Pilen, qui s’est lancée après ses principaux concurrents dans l’édification d’une gamme de formule 1 a cru bon, en 1966, de reproduire cette auto de 1962. Pourquoi ? J’avance ici mon analyse personnelle. Le fabricant de miniatures qui se lance dans la production de monoplaces se trouve confronté à un problème, celui de l’identification par l’acheteur de la voiture dans la vitrine du marchand de jouets. Une Dauphine, une DS, une Versailles, l’enfant les voit tous les jours dans les rues et les reconnaît sans difficulté. Mais s’il s’agit d’une Lotus, une BRM, une Lola, comment les différencier l’une de l’autre ? Nous n’étions pas encore dans les années soixante-dix quand les publicitaires ont commencé à équiper les voitures de couleurs les rendant aisément identifiables. Ainsi, dès 68, on reconnaissait la Lotus à sa robe rouge et or qui devint par la suite noire et or. Il n’y avait pas non plus les retransmissions télévisées. Seules les revues permettaient de se tenir informé. Dans ce contexte, il est bien évident que les fabricants cherchaient les monoplaces ayant un palmarès, et si possible dotées de caractéristiques spécifiques permettant une identification simple.

BRM Solido
BRM Solido, le fameux pot d’échappement

Pour notre BRM, ce furent les pots d’échappement. Ainsi pour étoffer son catalogue, Pilen ne trouvera rien de mieux que de réaliser cette monoplace, que l’on identifie uniquement par ce détail, tant la reproduction de la carrosserie est fausse. Il en est de même avec le modèle Politoys. C’est bien le seul détail qui permet de dire que l’on a devant les yeux une BRM ! Nos amis italiens de chez Politoys ont lancé une conséquente série de monoplaces inaugurée par la Maserati 250F et la Vanwall. Cette série ne se distingua pas par l’exactitude de reproduction des formes. Malgré le fait qu’il ait pu traiter de manière aussi superficielle les autos de course, Politoys a créé de très jolis véhicules dans sa gamme en plastique. Avec le temps, j’ai fini par éprouver de la sympathie pour cette série. Il faut savoir la regarder avec un autre œil que celui du puriste. C’est avant tout le témoignage d’une époque.

Durant cette saison 1962, aidées par des ingénieurs de la Shell, les motoristes firent évoluer le moteur de la BRM. Avec un moteur plus performant, Graham Hill réussit à prendre le dessus sur la Lotus de Jim Clark qui n’était pas encore très fiable. Ces évolutions de moteur ont eu pour conséquence de faire disparaître ces étranges pots d’échappement verticaux. A partir de cet instant, elle domina un temps le plateau. Pourtant, c’est dans sa configuration du début de saison, avec ses échappements verticaux, qu’elle est majoritairement reproduite.

Dinky Toys se distinguera en optant pour la version sans échappements verticaux, plus difficile à identifier ainsi.