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Dinky Toys Land Rover

Grosse bagnole … épisode 1

Voici une drôle d’histoire qui m’a servi  de prétexte pour vous présenter la Dinky Toys Land Rover pick-up.

nuances de couleur sur le premier modèle (intérieur de couleurs bleu)
nuances de couleur sur le premier modèle (intérieur de couleurs bleu)

Il y a déjà fort longtemps que je me déplace dans Paris en vélo. Près de 25 ans, été comme hiver. Je conviens que c’est un choix dangereux. Il faut avouer que dans la capitale, la cohabitation entre les différents moyens de se déplacer est devenue tendue, pour ne pas dire plus. Chacun rejette la faute sur l’autre, et oublie simplement qu’en fonction de l’heure de la journée et du déplacement, il a vocation à passer d’une catégorie à l’autre.

Dernièrement j’ai été pris, dans un gigantesque embouteillage dans le cœur de Paris. Même en vélo, pas moyen de se dégager. Il fallait patienter, mettre pied à terre et attendre une petite brèche où s’infiltrer pour repartir. Devant moi se trouvait un autre cycliste. Ce dernier paraissait bien frêle coincé à côté d’une grosse auto du genre «  tout terrain urbain ».

Arrivé à hauteur du conducteur, il décocha à son encontre cette petite maxime : « grosse bagnole petite quéquette ! ». Je restais pantois devant le côté moqueur et enfantin de l’invective. Dans la jungle urbaine les échanges d’amabilités prennent rarement cette forme.

Notre cycliste n’hésita pas, deux minutes plus loin, à récidiver. L’incongruité de la situation tenait aussi au personnage.   Il s’agissait d’un monsieur d’âge mûr, qu’aucun signe extérieur ne distinguait. Il y avait de l’humour potache dans son comportement. Cette petite scène m’a réjoui et depuis, à chaque embouteillage parisien, à la vue des grosses autos engluées dans la circulation je ne peux m’empêcher de penser à ce cycliste.

Il faut bien dire que les constructeurs proposent des autos de plus en plus volumineuses. Les motos, les scooters mais aussi les poids lourds semblent soumis aux même lois du marché : toujours plus gros. C’est un paradoxe au moment où il y a de moins en moins de place !

Enfant je rêvais de Land Rover. C’était le rêve d’un enfant qui avait lu « Le lion » de Joseph Kessel ou qui regardait les aventures de Daktari à la télévison. Ces autos étaient rares dans le parc automobile français.

A la campagne, quelques professionnels de chez nous utilisaient ces engins, notamment les gardes forestiers de la forêt de Compiègne. Mais de là à imaginer que quarante ans plus tard les versions urbaines de ces engins seraient à la mode, il y avait un monde.

 

Je vous propose donc une petite étude de ce joli modèle que Dinky Toys a créé pour sa série agricole, la série 27. Tracteurs, remorques, accessoires de travaux des champs et même un break Woody constituent cet ensemble fort plaisant. Le succès de cette série ne s’est jamais démenti, au point qu’en bon gestionnaire, la firme de Binns Road les garda fort longtemps au catalogue. Il faut aussi avouer qu’un tracteur ou une remorque d’épandage se démodent moins vite qu’une monoplace ! Comme cette dernière, la série agricole connaitra des jantes en plastique du milieu de années soixante !

Notre Land Rover est donc sortie en 1950 sous la référence 27 D. Elle fut distribuée par boîte de 6. Dès le départ l’auto est disponible en deux teintes primaires qui évolueront chacune au gré de la production.

La première est de dominante orange et la seconde de dominante verte. Commençons par l’orange. La première série est de couleur brique (très différent de l’orange classique). Dans cette finition de carrosserie, les sièges sont peints en bleu marine. Plus tard la couleur de la carrosserie s’éclaircira nettement et l’intérieur sera de couleur vert foncé. En fin de production de cette version apparaitront les jantes en plastique en place de celles en zamac peintes. Enfin, l’auto recevra une robe de couleur rouge avec intérieur de couleur jaune. En toute fin de production, sans doute pour des raisons d’économie, ce dernier ne recevra même plus ce voile de peinture jaune.

La série à dominante verte aura une carrière plus courte. Les premiers exemplaires seront proposés en vert très pâle avec intérieur de couleur crème. Au fil de la production, le vert prendra des tonalités plus franches. A ma connaissance la série de couleur verte ne recevra jamais de jantes en plastique, cette déclinaison de couleur étant arrêtée prématurément. Les amateurs de variantes ont avec cette auto matière à collectionner. Fort logiquement, compte tenu de la durée de production, le moule a subi des retouches et des aménagements, notamment dans les parties échancrées. Les photos permettent d’apprécier l’évolution des pare- chocs avant. C’est un parfait exemple de ce que l’on peut appeler « simplification dans le temps ».