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L’hypothèse improbable

L’hypothèse improbable.

Est-il bleu ou vert ? C’est la question que je posai à mon interlocuteur lors du salon des « Belles Champenoises ». Je complétai en riant : « Ou alors, il est de couleur rouge mais dans ce cas je ne l’ai jamais vu  » .

Mon interlocuteur c’était Fabrice Hot qui venait de m’informer qu’il souhaitait vendre son Berliet GBO fardier de chez Quiralu. Il marqua un temps de réflexion puis me répondit que le fardier était dans un carton et qu’il ne se souvenait plus de la couleur.

Pour moi il ne pouvait être que bleu ou vert. J’ai compris plus tard que mon affirmation avait troublé sa mémoire.

Rouge, pair et gagne

Le salon passé, je lui téléphonai pour lui reparler de son fardier. Il m’expliqua son embarras : son camion était rouge, avec les ranchers de couleur assortie, couleur inconnue jusqu’ici. J’avais évoqué cette teinte comme une boutade lors de notre premier entretien.

J’étais bien attrapé. Ayant désormais pleinement conscience de la rareté de l’objet, Fabrice Hot fort gentiment me le céda, sachant que le camion irait intégrer ma vitrine.

Ce qui est fort intéressant dans l’histoire c’est la logique de fabrication révèlée par cette version inconnue jusque là. La couleur rouge est celle qui a été le plus souvent utilisée sur la version bâchée. Il est donc logique de la trouver en version benne Marrel, et aussi en fardier comme le prouve ce modèle.

Finalement, Quiralu a utilisé 4 couleurs pour peindre son camion, rouge, beige, bleu et vert et il existe trois déclinaisons, bâché, benne Marrel et fardier. Cela nous donne donc 12 possibilités de combinaisons.(voir l’article consacré aux Berliet GBO de chez Quiralu)

A ce jour, seuls ceux peints de couleur rouge ou verte ont connu les trois carrosseries. Celui fini en bleu ne semble pas exister en version bâchée. Enfin, la version finie de couleur beige n’aurait existé qu’en bâché. Mes pages vous sont ouvertes si vous possédez ces versions inconnues.

Rouge !

On peut faire le rapprochement avec une autre firme qui s’est également distinguée par une absence totale de stratégie dans l’utilisation des couleurs avec pour conséquence la découverte de temps en temps de variantes de teintes des plus surprenantes

Il ne s’agit pas de  Mercury, j’ai déjà eu l’occasion d’aborder dans un blog précédent ce type de production (voir le blog consacré à Mercury).

Aujourd’hui, c’est de Spot-On dont je vais parler et qui n’a rien à envier à Mercury dans la multiplicité des variantes.

Ces variantes ont une logique chronologique. Il serait intéressant de connaître les dates d’utilisation de chaque couleur car Spot-On a très régulièrement renouvelé sa palette.

Pourquoi ? Je l’ignore. Si l’on se réfère au magnifique ouvrage sorti il y a quelques temps chez « In house publication », « The ultimate book of Spot-On models LTD », on constate l’existence d’innombrables couleurs. Collectionner cette marque en recherchant les variantes est un chalenge qui risque de prendre plus d’une vie !

Bien avant la publication de cet ouvrage, j’avais été fort surpris de trouver une déclinaison de couleur bleu pâle du camion Austin 503 Artic tracteur semi-remorque plateau avec caisse contenant la fameuse MG »A » au lieu de la traditionnelle couleur bleu soutenu.

La présence de tous les accessoires habituels et notamment la fameuse ridelle amovible de la même couleur située à l’avant de la remorque ne pouvait que confirmer l’authenticité. Idem pour la décoration. Et puis cette couleur est familière aux amateurs de camions Spot-On car elle habille la version semi-remorque ridelle qui est plus fréquente.

J’avais donc acquis ce beau véhicule neuf en boîte et quand plus tard je trouvai une version déclinée de couleur rouge ce fut la stupéfaction.

La couleur bleu pâle pouvait être interprétée comme une déclinaison du bleu soutenu, mais quelle était la logique de la couleur rouge? Aucune !

Mieux. Cette association de couleurs, rouge clair (cabine et remorque) et gris (châssis) l’amateur de Spot On que je suis l’a retrouvée sur plusieurs cabriolets de la marque.

Pour l’instant ce beau camion est donc répertorié en 3 couleurs mais je ne serais pas surpris de le voir en orange par exemple, teinte qui fut aussi utilisée sur la version semi-remorque ridelles. Ce n’est bien sûr qu’une hypothèse.

D’ailleurs j’en ai profité pour vous photographier les couleurs de mes MG « A » . Surprise. J’ai une  version orange qui n’est pas dans le livre pourtant fort bien documenté.

Cela prouve bien qu’avec cette firme beaucoup de choses sont encore à découvrir et c’est tant mieux.

 

 

 

Des MG Gardner du monde entier

Des MG Gardner du monde entier
Après vous avoir présenté une curieuse MG Gardner germano-italienne (Blog What is it ? )  je vous présente aujourd’hui d’autres reproductions en miniature de cette auto qui aura eu un destin contrarié par le conflit de 1939-1945.

Dinky Toys a eu le temps de proposer une version avant le début du conflit. Cette version se différencie de celle proposée après guerre par sa décoration. Comme la vraie voiture, elle présente une bande de couleur blanche sur ses flancs. Après la guerre, pour des raisons d’économies mais aussi par volonté de simplification elle perdra cette élégante décoration réalisée au pochoir. Elle sera alors distribuée en boîte de six pièces alors qu’avant guerre elle était vendue dans une boîte individuelle.

Plus intrigante est la version qu’a fournie JRD. Elle a également été proposée à la vente avant le début du conflit. Et si elle intrigue, c’est parce qu’elle n’a aucun lien  avec les précédents choix du fabricant de Montreuil.

Jusqu’ici la gamme JRD était cantonnée aux autos françaises, qu’elles soient routières (Citroën, Peugeot) ou de compétition (Bugatti, Delahaye). Le choix du fabricant français peut s’expliquer par le souhait de diversifier sa gamme. Peut-être était-elle destinée à des marchés étrangers, tentative stoppée net par le conflit. Cette auto n’a jamais été exportée. La présence de pneumatiques gravés « Michelin » atteste bien que nous sommes sur une production d’avant guerre. Si l’on regarde les dates des records de la vraie voiture et la date de mise en vente de ce jouet, 1939-1940, on comprend que la production a été de très courte durée. Cela explique sa rareté.
Le logo MG n’apparait pas sur le capot.

Le modèle semble avoir été réalisé à la va-vite, la reproduction en souffre. Si les autres JRD en composition dites « plastiline » dans les catalogues d’époque sont harmonieuses et relativement fidèles, ce n’est pas du tout le cas de cette MG Gardner. Je vous en présente deux exemplaires : l’un de couleur verte et l’autre de couleur bleu métallisé. Il existe cependant d’autres couleurs.

 

La version due à Nigam en Italie constitue une autre rareté. Elle mesure 14 cm. L’échelle est proche du 1/40. Elle est injectée en zamac. On sait assez peu de choses de ce fabricant italien. Il s’agit d’une création. C’est un jouet rare, même en Italie. Elle est assez réussie.

Enfin, encore plus rare est la production argentine proposée  par Aguara. Elle porte un numéro « 1 » gravé sous le châssis que l’on peut interpréter comme un numéro de catalogue. On s’interroge donc sur l’existence d’autres numéros.
L’auto est reproduite au 1/50 environ. Elle est en plomb. Finement injectée et possédant une belle gravure pour un jouet en plomb, la miniature est de belle facture. De plus la peinture est de qualité et le fabricant Aguara n’a pas hésité à recourir à une finition au pochoir de couleur argent. Il ne s’agit pas d’une copie du modèle Dinky Toys.
Finalement, hormis la Dinky Toys, les reproductions de la MG Gardner sont difficiles à se procurer et il vous faudra de la patience pour réunir ces modèles.

Le bonbon le plus rapide du monde – 2

Quelques autres clichés des différentes déclinaisons de cette MG EX 135 de record reproduite par Dinky Toys. Il y a trois découpes de peinture :

  • A rayures, type « Humbug », numérotée de 7 à 12
  • Type fuseau qui s’évase au niveau du cockpit, numérotée de 1 à 6
  • Avec un triangle numérotée de 7 à 12
  • Chaque numéro possède ses propres couleurs.
MG EX 135 Dinky Toys
MG EX 135 Dinky Toys

Les autos n’ont jamais eu d’étuis individuels. Elles étaient bien sûr vendues en boîte de six. Voici deux types de boîtages (avant et après guerre). Le second possède même la double référence. Il fallait un peu d’ingéniosité pour pouvoir mettre les six dans la boîte, qui avait été calculée au plus juste !

Une Fairlady à la conquête des Amériques

Régulièrement, les habitants de la paisible bourgade d’Esher en Grande-Bretagne, assistent à un étrange ballet : dès 6 heures du matin, affluent vers le champ de courses local, Sandown Park, des autos, des breaks et camionnettes chargés d’étranges denrées, des milliers de jouets. La queue s’étend au-delà du portail de l’entrée du site, obligeant les organisateurs de l’événement à se faire épauler par un service d’ordre bon enfant.

rare boîte de Fairlady
rare boîte de Fairlady

Les gens qui n’exposent pas, comme moi, sont parqués sur une autre aire. Lorsque je franchis l’entrée, j’ai toujours les yeux rivés vers le haut du parking. Je cherche du regard un ami collectionneur belge. Il arrive toujours dans la nuit et attend patiemment l’ouverture des portes. Le rituel de cette rencontre est rassurant. Toujours garés à la même place, nous nous saluons et échangeons quelques mots.

Lors de mon dernier voyage, il m’annonce que, connaissant mon intérêt pour les jouets en plastique, il a décidé de céder quelques pièces lui appartenant. Il a dans la malle de son auto un carton avec plusieurs jouets. Je suis navré de constater que je les possède déjà, lorsqu’au fond du carton, j’aperçois une dernière petite boîte. Celle-ci n’évoque rien pour moi.

Lui-même ne connaît pas ce modèle. Il me dit que ce doit être une MG ou autre petite anglaise. A l’ouverture de l’étui, j’ai moins de doutes sur son identification. Je crois reconnaître une Nissan. Le jouet est superbe, il ne ressemble à rien de connu.

Je fais tout de suite le lien avec les productions de jouets japonais du début des années 60. Les informations écrites sur la boîte sont en anglais, ce qui me fait penser à un produit destiné au marché américain. Le nom du fabricant, Grand Toys m’est inconnu. Une fois l’auto acquise, j’en parle à quelques autres amis collectionneurs présents sur place. Ils me confirment que c’est bien une Nissan mais aucun n’a entendu parler de ce jouet.

Mon ami Clive Chick, grand spécialiste des autos japonaises ouvre des yeux éberlués. Il se rend très régulièrement au pays du soleil levant, mais jamais il n’a croisé ce jouet. Un détail nous fait rire. Comme souvent chez les fabricants de Hong-Kong, la numérotation est totalement fantaisiste. Ainsi, ce petit fabricant n’a pas hésité, afin de donner un peu de crédibilité à sa série à numéroter ce modèle 671. Par expérience, on peut imaginer qu’il y a au moins une 670. En effet, une série de deux est bien le minimum. C’est souvent par paires que les petits fabricants opèrent. De plus, la logique voudrait que la numérotation commence avec une décimale.

Curieux, j’ai cherché des renseignements sur l’auto. D’après mes recherches, ce petit modèle en plastique, au 1/43, serait une S211 de 1959 dont il aurait été produit 20 exemplaires.

Elle débute la célèbre lignée des « Fairlady ». Ce nom aurait été donné en rapport avec la comédie musicale très en vogue à l’époque sur Broadway « My Fair Lady ».

C’est en effet pour le marché américain que Nissan avait programmé cette auto. D’après les amateurs de la marque japonaise, c’est bien d’une MG que se serait inspiré Nissan. Cela renvoie finalement à ce que mon ami belge avait cru identifier en me présentant sa miniature. Nissan a commencé à s’implanter aux USA à la fin des années 50. Le chemin qui mène à la reconnaissance sera long. Les débuts sont très modestes, il n’y a que 10 revendeurs dans le pays dont un, selon les dires d’un spécialiste de la marque, tenait également une entreprise de pompes-funèbres. Peut être faut il y voir une complémentarité avec le comportement sportif de l’auto !

Mais vaille que vaille Nissan, comme les autres fabricants Japonais, saura se montrer patient. La marque tissera sa toile sur tout le continent américain pour devenir un des leaders mondiaux. J’ai profité de l’occasion pour sortir de mes vitrines d’autres modèles de « Fairlady ». La première est produite par Cherryca Phenix. Elle se singularise par un troisième siège placé transversalement à l’arrière. Ce détail m’a toujours intrigué. Les modèles produits par Diapet sont des millésimes 1966-1967. Ils ressemblent furieusement à la MG « B ». Diapet reprendra quelques moules de Cherryca Phenix, les derniers, souvent en les améliorant (parties ouvrantes par exemple). Mais pour ce qui est de la Fairlady, c’est bien d’un moule nouveau qu’il s’agit.

N’hésitez pas à me contacter si vous avez d’autres informations sur la petite marque Grand Toys.

Le bonbon le plus rapide du monde

A l’origine, MG (Morris Garages) est un concessionnaire de la marque Morris implanté à Oxford. Le garage est très actif. A partir de 1923-1924, le directeur, Cecil Kimber, entreprend de transformer des Morris en voitures de sport. MG se lance alors dans la compétition pour promouvoir sa marque. En mal de reconnaissance, MG trouve dans l’initiative de Georges Eyston un bon moyen de se faire de la publicité. Ce dernier envisage de battre des records. A cette fin, il fait transformer une auto de course Magnette K3 : empattement rallongé, abaissement de la position du pilote et carrosserie profilée. Cette auto est surnommée « Magic Midget ».

MG Gardner Dinky Toys
MG Gardner Dinky Toys et boîte d’avant guerre

Dans la littérature consacrée aux modèles réduits cette auto est souvent surnommée « Hamburg ». Je me suis demandé pourquoi et je pense, aujourd’hui, avoir la réponse.

Au départ, il y a confusion. Outre « Magic Midget », l’auto a un second surnom : « Humbug », sans « R » et avec deux « U ». Humbug est le nom d’un bonbon anglais à la menthe de couleur crème rayé de brun. Notre auto, lors de ses tentatives de record, arborait une décoration crème à filets bruns qui l’a naturellement fait surnommer « Humbug ». D’autre part, comme nous le verrons plus loin, elle a battu bon nombre de ces records sur une « autobahn » allemande. D’où, probablement, la confusion, d’autant que « Hamburg » et « humbug » sonnent de façon assez proche en anglais !. Ces couleurs reprenaient les couleurs officielles de la marque MG. Dinky Toys gardera la décoration avec des filets mais ne proposera pas la déclinaison de couleurs initiale, mais six autres, reprenant les teintes que le fabricant de Liverpool utilisait à l’époque pour sa gamme. On comprend bien que cette décoration assez compliquée à réaliser sera vite abandonnée pour une découpe bicolore plus simple. Dinky Toys conservera les mêmes associations de couleurs que sur ses versions « Humbug ».

L’auto battra de nombreux records de vitesse dans sa classe (G). Elle remportera aussi la course du « British Empire Trophy ». Après ses records et cette victoire MG décide d’arrêter la compétition. L’auto est alors vendue à un amateur de vitesse avant d’être rachetée deux ans plus tard par Georges Eyston, son ancien propriétaire. Avec l’aide de Reid Railton, ce dernier transforme l’auto et la dote d’une carrosserie enveloppante. Le moteur est modifié et un compresseur Centric lui permet d’être la première auto de la classe F (1100 cc à 1500 cc) à dépasser la vitesse de 200 mph. Cette auto est plus connue sous le nom de MG Gardner. Elle battra de nombreux records juste avant la seconde guerre mondiale sur les autoroutes allemandes. Après guerre, avec des motorisations différentes elle remportera de nombreux records de catégorie. Elle sera bien reproduite par Dinky Toys !

Il est intéressant que Dinky Toys ait reproduit les autos nées du châssis K135. Fort différentes esthétiquement et même mécaniquement, elles sont pourtant une et une seule.

PS : ma source d’information provient d’un excellent article de monsieur JP Donnay parut sur le site MG Modèles Anciens.