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Bons baisers des Grands Lacs

Après une interminable traversée de l’Atlantique dans le Constellation, nous sommes arrivés à bon port à Chicago. Quelle sensation formidable que de retrouver le plancher des vaches !

panneau Lionel
panneau Lionel

Après avoir loué une belle Ford, dernier modèle, nous somme partis vers les Grands Lacs. Le paysage est impressionnant. La nature est superbe. C’est bien simple, on croirait évoluer dans le décor d’un film et on s’attend à tout moment à voir surgir John Wayne ou à se trouver au détour d’une forêt nez à nez avec des indiens Algonquins. Comme eux, grâce à la caravane, nous sommes nomades. Ce moyen de couchage nous procure une grande mobilité.

Pour les repas nous avons découvert la gastronomie locale qui se résume à ce qu’ils appellent un hamburger. Il s’agit de deux tranches de pain rond, à la saveur briochée dont la mie est dense, molle et un peu collante à la langue. A l’intérieur de ces tranches de pain, ils glissent un steak haché et de la sauce tomate, sucrée. Cela déroute un peu au début, et puis on s’y fait. On peut à son gré ajouter des ingrédients : de la mayonnaise ou du fromage par exemple. Les enfants adorent. On mange cela perché sur de hauts tabourets. Ils ont tout de même de drôles d’habitudes.

Le premier soir, le serveur nous a donné une boîte pour emporter ce que les enfants n’avaient pas fini ! Quel dommage de ne pas avoir emmené le chien. Pour ma part, ces hamburgers, qui ne sont finalement que des sandwichs améliorés, il m’en faut au moins deux. Cela se mange sans faim, d’autant qu’il n’y a pas de vin, mais uniquement des sodas. Nous avons peut être pris quelques kilos, car mes vêtement me serrent un peu … Il y a une chaîne de restaurant où ils ne vendent que cela.

Dans l’auto, les enfants guettent de loin les belles enseignes rouges et jaunes. Moi, ce sont les stations Texaco que je guette. Leur logo, une belle étoile, m’indique la bonne route.

Grâce au programme de fidélité, au bout du troisième plein d’essence, nous avons gagné une superbe carte routière et un porte-clefs ! Je n’ose imaginer un tel programme en France, où après plusieurs pleins dans ma station Azur, proche de chez nous, on m’offrirait une miniature en plastique. Quel pays ! L’heure du retour vers la France approche, je suis finalement impatient de retrouver notre gastronomie. Je mangerais bien un bœuf bourguignon !

PS: les modèles présentés ont été produits par la firme américaine « Thomas Toys ». L’échelle de reproduction est environ le 1/43.

J’attire votre attention sur l’intitulé du coffret « For girls and boys » ( pour filles et garçons)! Un avant- gout d’égalité des sexes !

De l’Ontario à la Pennsylvanie …

…  la route est longue !

Les réponses fournies par les courageux participants au concours de décembre dernier, au sujet de l’identification de ce modèle m’ont fait plaisir. Une grande majorité des participants a su éviter le piège. Si l’identification du fabricant du modèle était facile, Real Toys, son pays d’origine l’était beaucoup moins.

Real Types : très peu fréquentes versions canadiennes
Real Types : très peu fréquentes versions canadiennes

Je vous propose de revenir en arrière, et de tenter de comprendre l’origine de cette série de miniatures. La gamme à laquelle appartiennent notre camionnette International Metro et les autos présentées ce jour est dénommée par Hubley : « Real Toys ».

Dans son ouvrage consacré à la firme « Hubley Toy Vehicles : 1946- 1965 », Steve Butler n’hésite pas à comparer cette gamme avec les « Corgi et autres Dinky ». Il a raison.

Si des firmes américaines comme Tootsietoys, avant guerre, avaient pu rivaliser en qualité avec leurs concurrents européens, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, ce n’est plus le cas. Leur objectif est désormais la production de masse à moindre coût. Pour y parvenir, les détails sont négligés et les accessoires rapportés inexistants. Au fil des ans, l’écart ne fera que s’accentuer par rapport aux modèles européens qui bénéficient de nombreuses innovations.

A l’aube des années 60, l’apparition des Real Toys dont la gamme est équipée de vitres, de jantes chromées et de calandres rapportées, fera l’effet d’une petite bombe.

De nombreux collectionneurs européens se lanceront dans la recherche de ces miniatures en utilisant leurs correspondants d’outre-Atlantique dès leur sortie.

En fait les véhicules de la gamme « Real Toys » viennent du Canada. Ils ont été créés et produits par Burslem Industries Limited, société située 1339 Martin Grove Road, Rexdale, Ontario, Canada. Il n’y a aucun catalogue concernant cette gamme. Il semble qu’Hubley implantée à Lancaster (Pennsylvanie) se soit contentée d’assembler et de peindre des carrosseries injectées au Canada, probablement pour des raisons douanières. Cette circonstance explique la présence de châssis « Real Types » made in Canada, puis made in USA avant l’apparition de la mention « Real Toys ». Il suffit d’agir par déduction. Les premiers modèles portant le logo « Real type » n’ont pas de vitrage et possèdent des roues monobloc en zamac. Ils sont rares et bien antérieurs à ceux équipés de vitrage et de jantes chromées. Il se pourrait que Hubley séduit par ce concurrent Canadien, ait signé un contrat de sous-traitance afin de moderniser sa gamme. Cette hypothèse se trouve confortée par le fait qu’à la même époque Hubley lance une autre gamme de véhicules de qualité, à une échelle assez proche de celle des Real Toys baptisée « Tinytoys ». Celle-ci était composée d’utilitaires, plus particulièrement d’engins de travaux publics. La gamme en provenance du Canada était complémentaire.

Les modèles présentés ce jour ont un grand intérêt. Ils appartiennent à la première génération et sont bien plus difficiles à se procurer que leurs homologues américains. Il faut distinguer les modèles du début, sans vitres et équipés de jantes moulées en zamac et ceux venant ensuite, avec vitrage et jantes chromées. La première référence RT10, est celle de la Dodge Royal. C’est un modèle très rare. Il en est de même de la référence suivante, RT20 qui est celle de la Ford Fairlane. Ces deux modèles ne seront pas repris aux USA. La Ford Fairlane sera produite ensuite dans une version voiture de police (RT150) et dans une version Taxi (RT180). Ces deux versions, par contre, seront reprises à Lancaster, et à cette occasion, la version Taxi troquera sa belle robe rouge et noire pour le traditionnel jaune des cabs new-yorkais. Une dernière version verra le jour sur la base de la Ford Fairlane, toujours au Canada, sous la référence RT150 : il s’agit d’une « accident squad car », de couleur jaune qui possède un projecteur sur le pavillon emprunté à la version ambulance de la Chevrolet.

Les autres modèles photographiés sont tous des versions canadiennes, reconnaissables outre leurs caractéristiques techniques décrites précédemment par des couleurs de carrosserie différentes. A ma connaissance, seule la GMC Firebird III possède la même couleur dans les deux gammes. Enfin, le rare coffret de panneaux (RT70) portant l’appellation « canadian traffic signs » est très intéressant. Il confirme la provenance et le marché auquel est destiné ce modèle. Ce coffret, bien sûr ne sera pas repris aux USA.

Cette gamme est passionnante. Nous continuerons dans les semaines à venir à vous la faire découvrir, et nous vous promettons d’autres surprises !…

De l’usine aux champs

Les fabricants usent parfois de certains artifices afin d’écouler des modèles un peu boudés. C’est ainsi que Matchbox utilisa comme support le Ford D800 pour y placer trois tracteurs, bien évidemment de la marque Ford. Pour cette occasion le fabricant créa une remorque plateau sur laquelle prirent place les trois tracteurs.

L’idée de répétition est assez judicieuse. Une jolie boîte fut spécialement créée. J’étais encore enfant quand on m’a offert ce modèle. Le graphisme de la boîte m’a enthousiasmé.

Matcbox Ford semi remorque porte tracteurs
Matcbox Ford semi remorque porte tracteurs

Aujourd’hui, j’ai encore beaucoup de plaisir à la regarder. Le modèle est fréquent et rien ne semble justifier qu’il fasse l’objet d’une rubrique. Sa présence ici s’explique par la récente découverte que j’ai faite.

La découverte en question est un véhicule de la marque Merehall de Hong Kong. Les productions de cette firme sont peu courantes ; elle est de plus d’avantage connue pour des reproductions de jouets à une échelle supérieure au 1/43. Cependant, notre camion Ford est bien au 1/43. La filiation avec le modèle produit par Matchbox est évidente : les tracteurs bien que de taille supérieure, sont identiques. Il en est de même du système de fixation. Mais la cabine tracteur elle-même? Ne vous dit-elle rien ? Bien sûr, il s’agit d’une copie du Ford produit par Corgi Toys, concurrent de Matchbox !

Elle a été légèrement simplifiée. Merehall l’a débarrassée de ses fragiles rétroviseurs mais a gardé la cabine basculante qui s’ouvre sur un moteur à friction. L’ensemble est de qualité. Quant à la remorque plateau, elle est également empruntée à Corgi Toys. C’est la plate-forme de la caisse fourgon du Corgi Toys. Cette remorque sera utilisée dans la version du cirque Chipperfield, avec trois cages et des fauves. La Merehall était destinée au marché anglais : la décoration de la boîte fait vraiment penser à une autoroute anglaise.

Ce jouet est très peu fréquent. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais dans l’article suivant, vous allez voir que non.

Grand Prix au pays du Soleil-Levant

La vision de la grille de départ du premier Grand Prix du Japon en 1963, sur le tout nouveau circuit de Suzuka, propriété de Honda, est éloquente : elle révèle le fossé qui existe entre les productions nippones et les autos occidentales.

Départ du Grand Prix du Japon (boîtes Cherryca Phenix)
Départ du Grand Prix du Japon (boîtes Cherryca Phenix)

A partir du moment où Honda s’est aventuré en formule 1, les autres constructeurs japonais ont eu un réel besoin de montrer leur savoir faire. Un parallèle peut être fait avec l’engagement de Ford pour la conquête de la victoire en terre mancelle. Les Japonais apprendront très vite. Comme Ford, ils auront rapidement recours à des châssis européens qu’ils équiperont de mécaniques performantes « made in Japan ». Si Ford emprunta à Lola son châssis, Prince choisira un châssis Brabham, et dominera pendant un temps ses adversaires.

Entre les constructeurs nippons, l’émulation pour la conquête de la victoire est vive. Elle aura pour effet d’accélérer leur apprentissage. Très vite, les lourdes berlines qui s’alignaient sur la grille de départ sont remplacées par des prototypes performants. Comme pour Ford, l’enjeu de la domination est celui des retombées publicitaires.

Les modèles que je vous présente sont ceux du deuxième Grand Prix du Japon, disputé en 1964.

Sur la première ligne figure une Porsche 904, fine et racée. A ses côtés des berlines, pataudes ou à l’allure citadine. L’alignement fait davantage penser à une course de club qu’à un Grand Prix national. Cependant, au-delà des apparences, au baisser du drapeau, la Porsche aura bien du mal à se défaire des Prince et des Toyota. Les mécaniques nippones sont redoutables et donneront bien du fil à retordre à la voiture de Stuttgart. Les berlines sont surtout handicapées par leur poids qui rend la tenue de route aléatoire : glissades et dérapages se multiplient aux quatre coins du beau circuit. Finalement, la Porsche s’imposera devant cinq Prince.

Dans la catégorie inférieure ce sont les Toyota qui vaincront. La marque tirera une excellente publicité de ce succès national. Ce sera le point de départ d’une course à la puissance et à la modernité : dès 1966 apparaissent les premiers prototypes (l’édition de 1965 a été annulée). Le règlement inspiré de la fameuse Can-Am (Groupe 7) engendre de véritables monstres. Pour preuve, en 1969, David Piper sur sa toute nouvelle Porsche 917 ne peut que s’incliner face aux productions locales.

Cherryca Phenix n’aura aucun mal à reproduire les quatre autos ayant participé au Grand Prix de 1964 : elles existaient déjà à son catalogue, sous la forme de paisibles routières.

Un jeu de décalcomanies approprié, se composant des numéros de course et des plaques correspondant à leur homologation, élément indispensable pour donner aux modèles un côté compétition. Si le fabricant s’est appliqué pour apposer les bons numéros, il n’a eu aucun souci de fidélité quant aux couleurs des autos reproduites. Ainsi, certains modèles existent en plus de deux couleurs.

Ce Grand Prix avait été divisé en deux courses, ce qui explique la présence du même numéro sur deux autos. Les boîtes sont excessivement intéressantes. Elles représentent les autos en action pendant ce fameux Grand Prix. A l’intérieur de chacune d’elles, un prospectus écrit en japonais vante les mérites de la gamme, et, on le suppose, les brillants résultats de chacune des voitures.

Enfin, pour finir, je me dois de vous rapporter une petite anecdote concernant l’acquisition de la dernière auto. Nous possédions les trois premières depuis 25 ans. Ces autos sont peu fréquentes en France et même en Europe. Il y a 3 mois, par le biais du site, j’ai été contacté par un client Japonais. Il m’a proposé de me céder la Prince. Sachant que ces autos sont onéreuses au Japon, je lui ai répondu que je devais d’abord vérifier s’il s’agissait bien du modèle qui me manquait. Il m’a répondu du tac au tac qu’il en était certain car il possédait des photos de nos vitrines qu’un ami japonais avait photographiées il y a plus de 20 ans !

Ainsi, il connaissait mieux que nous notre collection. Nous avons conclu l’affaire par un échange qui fut satisfaisant pour chacun d’entre nous. Nous pouvons ainsi vous présenter aujourd’hui les quatre modèles.

PS : remerciements particuliers à Adrien qui a apporté son concours technique au blog et nous permet ainsi de visionner le Grand Prix de 1964. Si le début de la vidéo révèle surtout le manque de maîtrise du caméraman, le tournage gagne en assurance au fil des tours. Ne ratez pas la chasse au lapin en bonus dans la seconde course, ni la cérémonie du drapeau à damiers toute empreinte de tradition nipponne.

Rubber Company Ford Firestone 1936

Souvenir de Cleveland 1936

  • Ford berline Firestone 1935
  • référence FA03
  • 12,5 cm
  • jantes en bois peint de couleur rouge avec pneus à crampons de couleur blanche, avec marquage « Firestone » modèle monobloc injecté en caoutchouc.
Ford Firestone telle que l'on pouvait l'acquérir en 1936 lors de l'exposition
Ford Firestone telle que l’on pouvait l’acquérir en 1936 lors de l’exposition

Dès 1930, Firestone et Good-year se livraient à une compétition publicitaire à travers la diffusion d’objets vantant leur marque. Cette compétition se prolongea sur les circuits automobiles jusque dans les années 1970. Notre modèle a été distribué à l’occasion de l’exposition des « great lakes » qui s’est tenue à Cleveland dans l’Ohio du 27 juin au 4 octobre 1936. Firestone a su opportunément promouvoir ses produits en s’ associant avec les organisateurs de l’ exposition, moyennant certainement une contrepartie financière. Ce jouet a été fabriqué par « Rubber company ». Pour ce même événement, il a été réalisé au moins 3 décalques très différents, ce qui est considérable ! Il est particulièrement intéressant de remarquer l’ inscription « Firestone »; sur les pneumatiques, ce qui constitue une innovation.

Le modèle existe aussi en jaune, et en bleu (présentés dans l’ouvrage de Dave Léopard), mais il n’est pas exclu qu’il ait été produit dans d’autres couleurs ?

Cette Ford berline Firestone  et ce concept ont été réutilisés à titre de promotion à l’occasion des foires de San Diego, de l’international California Pacific et celle du Texas à Dallas. Il est difficile de trouver ce modèle en bon état.