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Lego Chevrolet  » panel van »

Lego Chevrolet  » panel van »

L’industrie automobile américaine a connu son apogée entre les deux guerres.  Elle a cherché à étendre son influence partout dans le monde,  s’engouffrant dans la moindre brèche pour conquérir de nouveaux marchés.

En Europe,  notamment en Belgique, aux Pays-Bas et dans  les pays scandinaves,  l’absence d’industrie automobile locale permit aux constructeurs américains  de pénétrer  facilement les marchés.

En toute logique, ce phénomène eut des répercussions chez les fabricants de jouets scandinaves notamment dans le choix des véhicules à reproduire.

Prenons la firme  danoise Tekno.  A ses débuts,  elle ne proposera à sa jeune clientèle  que  des Packard, des Buick, des Dodge, des Mercury, des Ford et des Harley-Davidson. On observe la même tendance chez Vilmer avec des Dodge et des Chevrolet. Lego n’échappera pas à la règle,  avec une petite particularité.

Bien souvent les véhicules industriels américains étaient livrés  en Europe châssis nus. Ils recevaient sur place chez un carrossier local un équipement spécifique. Ainsi la Packard  reproduite par Tekno a reçu une carrosserie  scandinave, tout comme les camions Ford, avec leurs bennes équipées de volets rabattables typiquement scandinaves.

Lego quant à lui optera pour la reproduction d’une carrosserie franchement américaine, dénommée aux Etats-Unis « panel van » (que l’on peut traduire par fourgon tôlé). La forme est bien particulière, simple et efficace, en un mot taillée à la serpe.

Elle est conçue à moindre coût et permet un chargement facile sans perte de place. Le seul lien avec la Scandinavie se trouve dans les publicités apposées sur ces fourgons : « Lys Kraft » (compagnie électrique), « Maelk  Flode» (laitier), « Brod Kager » (boulangerie) et autres dénominations nordiques. Le choix de Lego peut paraître curieux dans la mesure où cette camionnette n’entre pas dans la logique ludique de la marque qui consiste à offrir aux enfants la possibilité de permuter des éléments. Cette camionnette est de fabrication monobloc. Le seul côté ludique consiste dans l’ajout sur certaines versions d’une petite friction, comme cela se faisait beaucoup à l’époque. Signalons que ce type de gadget n’a jamais fait l’unanimité chez les enfants.

La friction se révèle très vite encrassée ce qui a pour effet de bloquer totalement la miniature. C’est un comble pour un accessoire qui devait lui permettre un meilleur roulement !

Sa courte existence explique sa rareté. Les décalcomanies sont très fragiles. C’est un très beau jouet, désormais difficile à se procurer.

RW Ziss : le Ford Transit

Cette semaine attachons-nous à découvrir un autre modèle fort intéressant produit par RW Ziss, le Ford Transit : une réussite.

A la vue de cette camionnette Ford et de l’Hanomag Henschel https://autojauneblog.fr/2015/10/18/rw-hanomag-henschel/ on se dit que ce fabricant avait les capacités pour nous proposer d’autres beaux modèles intéressants.

Le paysage automobile allemand n’en manque pas, c’est le moins que l’on puisse dire.

Cette miniature a eu une curieuse carrière. Il semble bien que ce véhicule ait été fabriqué comme support promotionnel. Trouver des entreprises qui souhaitaient apposer leur publicité sur cette fourgonnette fort répandue outre-Rhin aurait dû être chose facile pour RW Ziss. Bien exécutée, très détaillée, la miniature méritait un beau succès.

Les éventuels commanditaires ont pu être rebutés par un tarif élevé justifié par le coût de revient du modèle.

Il serait fort instructif de savoir à quel prix ces miniatures étaient proposées aux entreprises et surtout de comparer avec les prix pratiqués par Tekno qui avait à son catalogue un Volkswagen et un Ford Taunus. De ce fait, le modèle fut distribué discrètement en boutique.

Le fabricant de peinture Spies Hecker Lack passera commande à RW Ziss d’une reproduction du Ford Transit à ses couleurs. Pour mémoire, quelques années auparavant, ce même industriel avait commandé un Volkswagen et un Ford Taunus à Tekno. Ces deux derniers sont rares. Le Transit RW Ziss me semble encore plus rare. Je n’en ai croisé qu’un seul. A la vue de la finition, au pochoir, on se rend compte que RW Ziss a rencontré des soucis lors de la fabrication, surtout pour peindre le pavillon qui est en plastique. Pour sa part, Tekno, choisira d’appliquer une grande décalcomanie. Le résultat est net et sans bavures, ce qui n’est pas le cas du RW Ziss.

Cette série de Ford Transit possède un charme particulier. Ephémère, elle n’a pas rencontré auprès des entreprises un succès équivalent à celui des fourgons de chez Tekno.

Gageons qu’il y a encore d’autres découvertes à faire dans cette série.

Dinky Toys Ford entrepreneur

Ou comment étoffer un catalogue à peu de frais !

Cette semaine, continuons notre étude sur la série 25 après-guerre, avec le Dinky Toys Ford entrepreneur. 

Crochet moulé
Crochet moulé

Injecté d’une pièce, y compris, au départ, le crochet d’attelage, on peut considérer cette version comme le modèle de base de la série 25.
Comme beaucoup de fabricants, avant ou aprés-guerre, petits ou grands, Dinky Toys utilisera l’astuce consistant à créer deux références au catalogue avec un seul moule. L’adjonction d’une bâche en tôle sert à différencier deux versions.

Dinky Toys ira encore plus loin avec ce camion Ford Poissy (voir le Ford bâché) .Livré au départ sans publicité, Meccano multipliera les références à son catalogue en décorant la bâche de publicités : Calberson, SNCF puis Grands Moulins de Paris. Cela permit d’ offrir aux enfants des variantes faciles à réaliser et du plus bel effet graphique. Plus tard, reprenant l’idée vue sur le Studebaker dès 1949, Dinky Toys installera une grue en tôle permettant une variante supplémentaire sur la base de ce camion ridelles.

Le 25 I, référence que Dinky Toys donna à ce modèle, connaitra les trois variantes de moule (voir le Ford brasseur). Cette semaine nous nous attarderons sur la première, équipée de roues en zamac monobloc peintes de couleur noire. Pour les puristes, signalons que cette première version connaît elle-même deux sous-variantes.

Dès le départ, le moule reçut une petite modification afin de renforcer le pare-chocs avant qui était trop fragile. Les premiers exemplaires sont dépourvus de ce renfort, visible aisément en retournant le modèle.

variante de moule
variante de moule
Dinky Toys Ford entrepreneur vert
Dinky Toys Ford entrepreneur vert

Sur le plat du pare-chocs apparaît une barre : elle était peut être destinée à faciliter la diffusion du zamac lors de l’injection. Enfin signalons une rare couleur produite uniquement sur les premiers exemplaires.

Un splendide vert cru, couleur empruntée aux camions croisillons d’après-guerre, donc logiquement contemporain de ces camions Ford ! Il faut enfin signaler de nombreuses nuances. Ainsi, les couleurs grise et bleue connaissent des nuances assez nettes de teinte. Durant cette période , il semble que Dinky Toys ait utilisé des peintures plus ou moins chargées en vernis. Peut-être ont-ils eu recours à deux fabricants de peinture différents. Ou alors c’est la qualité de cette dernière qui a évolué.

Dinky Toys Ford entrepreneur nuance de gris
Dinky Toys Ford entrepreneur nuance de gris

 

 

Le Panhard de Tokyo

Nos amis allemands usent et abusent de la mention « Made in Germany », même sur des produits fabriqués dans des ex-pays satellites de l’URSS, quand ce n’est pas plus loin. Les Minichamps allemandes comme les Norev ou les Solido sont toutes fabriquées en Chine, ce qui peut entraîner pour les collectionneurs des surprises désagréables.

Tracteur Panhard
Tracteur Panhard

Je me rappelle fort bien il y a quelques années la déception de ces derniers s’apercevant que leurs Norev datant de deux ans à peine, étaient déjà atteintes de métal fatigue. A l’époque le fabricant lyonnais évoqua un lot de zamac de qualité douteuse acheté dans un pays en voie de développement. Pour l’image de la firme ce n’est pas idéal !

Il faut cependant se garder de conclure hâtivement que tout ce qui est fabriqué en Chine est de qualité médiocre. Loin de là. Les chinois fabriquent ce que les occidentaux leur demandent, avec un niveau de qualité déterminé par le commanditaire. De nombreux produits chinois ont des niveaux de qualité élevés. Il est quasiment sûr que dans peu de temps, on parlera des produits chinois comme on parle aujourd’hui des produits japonais, synonymes de qualité. Pourtant, dans les années soixante-dix, ces derniers avaient la même image que les produits chinois aujourd’hui. Lors d’une exposition au centre Beaubourg consacrée à l’œuvre de Martial Raysse, une œuvre du milieu des années soixante, dénommée « Made in Japan » m’a ouvert le yeux. Le peintre a pastiché une série de chefs-d’œuvre classiques. Il les a rehaussés de couleurs criardes, en vogue à cette époque. C’est un clin d’œil amusé au monde de la copie. Aujourd’hui il aurait sans aucun doute dénommé son œuvre « Made in China ».

Pour illustrer ce pastiche, et le transposer dans notre univers de la collection, je me suis intéressé à une firme japonaise qui proposa, elle aussi, des pastiches de Dinky Toys. Un modèle me tient particulièrement à cœur chez ce fabricant : c’est le Panhard Movic semi-remorque ridelles inspiré par celui de Dinky Toys.

Pour ne pas s’attirer les foudres de Bobigny, le fabricant japonais avait pris quelques libertés avec l’original. En premier lieu, le modèle était dépourvu de bâche. Les jantes en zamac peintes ont été remplacées par du zamac chromé à l’effet surprenant. Mais c’est le traitement du châssis du tracteur Panhard qui subit le plus de modifications, bien que peu de gens les aient identifiées s’agissant d’un modèle peu fréquent. La roue de secours et les réservoirs ont été inversés. Enfin, et cela peu prêter à sourire, le crochet en tôle à l’arrière de la remorque a été aussi inversé…il pointe vers le sol !

Au début des années soixante, Marusan a également proposé une copie du camion Ford laitier sorti en France sous la référence 25 0. Le fabricant japonais a gravé la publicité Nestlé pour se différencier du modèle français. Le modèle de Bobigny n’existe qu’avec un marquage en décalcomanie puis au tampon. Les pare-chocs et la calandre ont été modifiés. Autre différence, il n’y a ni bidons de lait ni crochet. Par contre, il reprend exactement les couleurs de celui produit à Bobigny.

Des Mack au pluriel

Il y a plus de trente ans, une nouvelle génération de collectionneurs de miniatures est apparue. Mon père en faisait partie. Dans les années soixante, la collection consistait à rassembler des miniatures venant des quatre coins du monde. En aucun cas il ne serait venu à l’idée de ces pionniers de rassembler des couleurs différentes d’un même modèle ou des variantes de moule. Au milieu des années 70, des collectionneurs se sont intéressés aux modèles publicitaires et se sont fixés pour objectif de réunir le plus grand nombre de publicités sur une même base.

Semi-remorque Mack Gerard Motor Express
Semi-remorque Mack Gerard Motor Express

Cette évolution correspond à la période où la publicité a commencé à être reconnue comme un art. Je me souviens des hommages rendus dans ces années à M. Savignac. Les gens regardaient les publicités de leur enfance avec une tendre nostalgie. Pour ma part j’ai été sensible à cette reconnaissance de la publicité.

Un bon exemple de cette évolution du goût des collectionneurs nous est fourni avec les deux publications de Paolo Rampini. Dans son premier ouvrage, son but est de montrer le plus grand nombre d’objets différents et de les lister. Dans le second, il s’attache à présenter le maximum de déclinaisons de couleurs et de publicités.

C’est ainsi que notre passion pour Tekno a commencé. A travers ses variations de publicité sur base Volkswagen ou Ford, la marque répondait parfaitement à notre demande et notre curiosité. Nous reproduirons ensuite cette même démarche avec les autres fabricants de miniatures. Ainsi, lorsque nous avons commencé à nous intéresser aux Tootsietoys, nous avons recherché tout de suite les différentes publicités. Pour cela la première étape consistait à se documenter pour s’approprier l’univers du fabricant. J’ai beaucoup rêvé devant les photos des livres. L’émotion est toujours très forte lorsque dans une manifestation consacrée aux jouets ou lors d’un rendez-vous on découvre l’objet vu dans un livre et qu’on a convoité pendant des années. On peut ici refaire les mêmes commentaires au sujet des livres et de l’évolution des collectionneurs. Les premiers ouvrages consacrés à la marque Tootsietoys n’insistaient pas sur les différents « labels » des camions Mack présentés ce jour. Il faudra attendre l’ouvrage de Steve Butler uniquement consacré aux Tootsietoys d’après guerre pour voir apparaître ces rares variantes. Les collections évoluent et sont de plus en plus spécialisées sur un thème.

C’est avec plaisir que je vous fais découvrir quelques camions Mack semi-remorque. Ces miniatures sont conçues de manière simple et économique. Ce n’est pas une surprise lorsque l’on connaît Tootsietoys. La rentabilité était la priorité absolue pour la firme de Chicago. La simplicité de fabrication n’altère en rien le réalisme de reproduction. Ces camions ont un fort pouvoir de séduction. Un détail me plaît bien : certains camions arborent en dessous de leur logo publicitaire, une longue liste de villes où les entreprises possédaient des dépôts. On parlerait aujourd’hui de plates-formes. La lecture de ces listes évoque la route 66 : on peut ainsi la parcourir à travers sa vitrine.