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L’ami portugais.

L’ami portugais.

Absorbé par mon travail, je ne l’avais pas entendu entrer. « Ah ! vous êtes là aujourd’hui » me lança le facteur, et avec un immense soulagement j’ai compris qu’il me livrait le colis que je n’osais plus espérer.

Notre père, Bernard Espinasse 2/09/1939- 29/08/2019
Notre père, Bernard Espinasse 2/09/1939- 29/08/2019

Le collectionneur a un rapport émotionnel avec les objets convoités.

Quelques jours de retard pour un colis prennent vite des proportions inquiétantes. Il faut dire que je tenais beaucoup à ce colis qui contenait bien plus que des modèles, il contenait une histoire ou plutôt des histoires.

Ce colis avait été posté la veille de la disparition de mon père, le 28 août. Il est arrivé le 12 septembre et je n’ai pas eu l’occasion d’annoncer à mon père cette acquisition.

Face à quelqu’un de malade, on attend parfois le moment opportun, le léger mieux, pour parler « d’autre chose ». Ce moment n’est jamais arrivé. Ces miniatures marquent donc un moment charnière de ma vie de collectionneur.

Le colis contenait 14 Solido Buby issues de la série 100. Connaissez-vous ces produits ? J’ai eu le temps depuis 1975 d’en apprécier la rareté..

Dans le livre consacré aux Solido étrangères, celui avec la jaquette de couleur jaune, Bertrand Azéma fournit peu d’informations concrètes sur le sujet.

On peut même dire que ses propos sont assez confus. Ils ne sont d’ailleurs illustrés que par 4 modèles photographiés. C’est un indice qui permet au collectionneur de mesurer la rareté du produit.

Ce sont les productions étrangères de Solido les plus rares, et de très loin. Grâce à ce lot, nous avons pu compléter notre collection.

Ces modèles résultent d’un accord entre Solido et Buby.

Buby est une firme argentine qui dès le milieu des années cinquante a développé sa propre gamme (voir les blogs consacrés à ce sujet). Afin d’étoffer son offre sur le marché local, elle a signé un accord avec Solido qui voyait là un bon moyen de gonfler ses ventes à l’exportation.

Les Argentins ont toujours été amateurs de sport automobile, et Solido avait dans son catalogue de quoi satisfaire largement cette demande. Pour bénéficier d’avantages fiscaux (droits d’importation réduits), l’accord portait sur une importation de carrosseries et châssis bruts.

La peinture et le montage s’effectuaient sur place, à Buenos-Aires. Outre les boîtes et les couleurs, on peut identifier les Solido Buby grâce à leurs jantes, souvent différentes de celles utilisées sur le marché français.

Ainsi, l’Alfa Romeo 2600 est équipée de jantes en zamac concaves peintes, conçues pour recevoir un enjoliveur. Les mêmes jantes sont utilisées sur d’autres modèles de compétition, comme la Porsche, mais sans l’enjoliveur. Je trouve le résultat final très réaliste.

Quelques modèles reçoivent une petite décalcomanie de forme rectangulaire sur fond jaune indiquant la provenance argentine de la fabrication car les châssis d’importation française ont conservé leur marquage « made in France », comme ceux de nombreuses Dalia d’ailleurs. Ceux en zamac reçoivent une finition noire mate très différente de celles des modèles français.

Ce colis me tenait à coeur pour une autre raison, et non des moindres. Il m’était envoyé par un très grand collectionneur portugais, José Andrade, amateur de pièces rares, et qui réorientant sa collection, souhaitait que ces autos viennent enrichir la nôtre.

C’est un choix généreux de sa part. Connaissant notre vif intérêt pour la marque, il a préféré les céder en bloc, sachant qu’elles allaient rejoindre nos vitrines, plutôt que de les voir dispersées aux quatre coins du monde. De par sa longue expérience, il sait combien il est difficile de réunir cette série complète

C’est un des plus beaux moments de la vie d’un collectionneur que de se voir confier de la part d’un ami quelques modèles. Ces miniatures resteront à tout jamais attachées à son souvenir. Merci José de me les avoir confiées.

Quand le Modélisme fit son apparition – 1

Pour ce premier épisode consacré à Modélisme, voici une série de Porsche 908/02. Elles sont toutes moulées en résine et décorées à la main. Il est possible que d’autres versions aient été réalisées. N’hésitez pas à compléter la liste

Modélisme Porsche
Modélisme Porsche 908/02 Sonauto BP

La Porsche de Steve Mac Queen, de Solar Productions, (numéro 48) qui arbore une décoration des plus simples est certainement la plus courante.

Elle faillit remporter les 12 heures de Sebring en 1970 et se classa seconde. Il est évident que la version BP demandait beaucoup plus de travail ! (Ecurie Sonauto numéro 3 victorieuse des 3 heures du Mans 1971). La numéro 18 est celle de l’écurie AAW à la Targa Florio 1970. La numéro 1 est une auto d’usine qui s’illustrera dans cette décoration en fin de saison 1969 (remportant entre autres les 1000 km du Nürburgring). La numéro 266 gagnera la Targa Florio , toujours en 1969 (voiture d’usine). Enfin, malgré mes nombreuses recherches je n’ai pas d’information sur la numéro 52. La présence du sticker Martini sur le capot peut laisser envisager qu’il s’agit d’une auto de l’écurie pour les 12 heures de Sebring. Monsieur Evrat a peut-être tout simplement trouvé l’inspiration lors d’une course en France,  par exemple à Monthléry.

Ferrari 512S
Ferrari 512S longue Le Mans 1970

La Ferrari 512 S longue est très rare. C’est une carrosserie en résine adaptée à un chassis de Solido. L’Alfa Romeo 33/3 est celle victorieuse des 1000 km de Brands Hatch en 1971. Enfin les Ford GT 40 reproduisent les autos de l’écurie Gulf et celle de l’Allemand Joest au Mans 1969. Les couleurs des bandes sont erronées. Il n’y avait pas à l’époque la documentation dont l’on dispose actuellement.