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Tekno au petit déjeuner : le plein d’énergie

Tekno au petit déjeuner : le plein d’énergie

D’autres firmes ont fait appel à Tekno pour promouvoir leurs produits alimentaires. S’agissant d’un cadeau qui concerne principalement les enfants, il a souvent été associé à des produits de petit déjeuner : céréales, laitages et café, bref tout ce qui permet de bien commencer la journée !

Tekno Volskwagen Milk Danny Boy
Tekno Volskwagen Milk Danny Boy

Quel meilleur vecteur, pour promouvoir l’énergie que procurera un bol de céréales, qu’une reproduction de Ferrari ! Ce fut le choix de la firme Mexi. Tekno a appliqué sur le capot de ses Ferrari, en lieu et place des drapeaux symbolisant les différentes nations un décalque aux couleurs de Mexi. Un autre fabricant de céréales suédoises, Ry King Sweedish Crispbread, commanda à Tekno un Volkswagen. Je l’ai eu en main, une fois, en Suède et j’ai eu le temps de marquer pour mémoire ces informations que je vous livre. La personne n’a malheureusement pas souhaité s’en séparer. Avec les céréales, il faut du lait, complément indispensable.

Voici l’un des promotionnels les plus rares réalisé par Tekno, le Volkswagen van « Milk Danny Boy ». J’ai patienté 25 ans avant de l’acquérir.

Au Danemark, j’avais déjà eu en main un exemplaire qui m’avait semblé neuf de prime abord. Malheureusement, si le côté droit était superbe, sur l’autre face, la partie supérieure n’avait pas été peinte. Le plus surprenant c’est que le décalque avait bien été appliqué.

Comme quoi, même chez Tekno, il y a pu avoir des défauts de fabrication qui échappaient aux contrôles. Le modèle possède des variantes, comme la présence ou non de la tête de l’enfant sur la face avant. L’étrangeté du modèle réside dans la présence du mot « lait » en plusieurs langues. Il est légitime de penser qu’il a été diffusé dans plusieurs pays. Ainsi, la présence d’un décalque en flamand et en français sur les flancs atteste sans doute de sa diffusion en Belgique. C’est pourtant dans une petite bourse anglaise que j’ai trouvé mon premier exemplaire. C’est le genre de découverte qui vous conforte dans l’idée que toute manifestation porte en elle l’espoir d’une trouvaille. La Cooper Norton, toujours aux couleurs de Milk Danny Boy est une découverte récente. Les décalques sont identiques à ceux du Volkswagen.

Le point commun de ces véhicules est qu’ils sont tous liés au petit déjeuner. Il y a là un argument solide pour réconcilier avec ce repas tous ceux qui ont tendance à le sauter.

Pour ma part, je ne manquerais pour rien au monde ce moment, le petit déjeuner est sacré pour moi. Pourtant, petit français, je n’ai jamais eu droit à ces beaux cadeaux …

Les trois grâces

Je rassure les lecteurs du blog, ce titre ne m’a pas été inspiré par la vision de ces miniatures Charbens, ni même par les Dinky Toys qui les accompagnent. C’est simplement, le titre d’un magnifique tableau de Cranach l’ancien, peintre de la renaissance dont vous avez peut-être récemment entendu parler.

Charbens : Alfa Romeo 152
Charbens : Alfa Romeo 152

Actuellement dans une collection privée, ce tableau est à vendre. L’Etat français a refusé de signer son autorisation de sortie du territoire et Le Louvre dispose d’un droit de préemption. La somme demandée par le propriétaire, 4 millions d’euros, n’a pu à ce jour être réunie. Le musée qui fait souvent appel à la générosité des entreprises n’a pas réussi, en cette période de crise, à réunir les fonds demandés. 3 millions ont été trouvés. Il manque 1 million.

Alors, à tableau exceptionnel, méthode exceptionnelle. Le Louvre a lancé un appel à la générosité du public, afin de réunir la somme manquante avant la fin du mois de janvier.

Je vous communique l’adresse internet du site www.troisgraces.fr) afin que vous puissiez, au lieu d’acquérir la sixième variante de jantes de la Citroën GS Norev, consacrer le budget que vous alliez y affecter à l’acquisition d’un chef-d’œuvre. Certes, vous différerez votre achat sur le site de l’Auto Jaune, mais vous aurez le plaisir d’admirer ce joyau, de petite dimension, dans ce fantastique lieu qu’est le Louvre.

Quittons les chefs d’œuvre pour notre petit monde de la miniature automobile. Charbens, fabricant anglais, commença par produire des attelages (voir La caravane de gitans, chronique n° 99) et des figurines avant de s’intéresser aux véhicules motorisés. Nous nous situons bien avant la seconde guerre mondiale.

Cette petite firme connaîtra une existence chaotique. Après la Guerre, elle se convertira au zamac. C’est de cette période que sont issues les trois monoplaces présentées. Elles ne devaient être disponibles qu’en coffret cadeau dont j’ai eu la chance de voir, il y a bien longtemps la photo !

Curieusement, la Cooper Bristol m’a été présentée plusieurs fois alors que je n’ai rencontré qu’une seule et unique fois l’Alfa Roméo et la Ferrari. Ces modèles sont rares, je peux le dire en toute objectivité. A l’origine, la notion de rareté est subjective. Ce n’est qu’avec l’expérience qu’elle prend une consistance objective. Ainsi, sur les quelques 7000 pièces disponibles du site, le qualificatif « rare » apparaît je pense moins d’une vingtaine de fois. Le fait de n’avoir croisé ces objets qu’une seule fois en plusieurs décennies de collection m’autorise à l’employer dans le cas présent, sans risque de le galvauder comme le font certains catalogues de salles des ventes qui l’utilisent à tout bout de champ.

D‘ailleurs, je souhaiterais bien pouvoir améliorer l’état de la Ferrari 500F2 présentée.

Un premier coup d’œil pourrait laisser penser à des copies de Dinky Toys. Mais un examen plus approfondi démontre le contraire : je vous présente la photo des deux productions, vous pouvez ainsi vous rendre compte de ce fait.

On peut raisonnablement penser que Charbens a cherché à introduire une certaine confusion chez les éventuels acheteurs. Je me base pour ce dire sur une évidence. Malgré toutes mes recherches, je n’ai pas trouvé trace d’une Ferrari 500F2 de la même période qui aurait arboré les couleurs argentines. Les fabricants auraient pu la reproduire de couleur bleu France. En effet, Louis Rosier, vainqueur aux 24 heures du Mans en 1950 avec son fils sur une Talbot) en posséda une, qui courut en France. Nous retenons donc l’hypothèse selon laquelle Dinky Toys chercha surtout à présenter des reproductions de monoplaces attrayantes, de couleurs différentes.

J’ai de nombreuses fois entendu dire, que c’est pour rendre hommage au grand Fangio que la firme de Liverpool avait décoré sa monoplace aux couleurs Argentine. Cette affirmation ne tient pas. Le seul Argentin à avoir piloté cette auto fut Froilan Gonzalez, mais l’auto, engagée par la Scuderia Ferrari, était de couleur rouge. Il faut avouer qu’elle a beaucoup d’allure dans cette livrée argentine et Charbens, jouant la confusion, s’est empressé d’offrir la même livrée. Cependant la gravure est beaucoup moins fine, les autos sont moulées en une pièce et les détails beaucoup plus grossiers (observez les calandres et les ouies d’aération).

On peut déduire de la rareté de ces pièces que le succès n’a pas été au rendez vous.

Une Ferrari chez les Aztèques

Le titre est justifié par la provenance de notre Ferrari 246SP. Les amateurs éclairés que vous êtes auront reconnu le modèle produit par Ingap. Pourtant si l’outillage provient bien de chez Ingap en retournant le modèle, c’est l’inscription « Mac Gregor made in Mexico » qui apparaît, firme plus connue pour avoir récupéré l’outillage de Politoys, autre fabricant transalpin.

Coffret illustré Ingap
Coffret illustré Ingap

Il est fort probable que Mac Gregor a commencé son activité avec les moules de chez Ingap avant de tisser des liens plus étroits avec la firme Politoys.

J’avoue qu’avant de trouver ce modèle j’ignorais qu’Ingap avait envoyé des moules au Mexique. J’ai trouvé cette auto à Milan. Paolo Rampini présent sur place lors de cette édition de la bourse de Novegro ignorait également l’existence de ce lien commercial.

Quelle curieuse idée que de choisir cette teinte pour un jouet! Le culte voué par la civilisation aztèque au métal précieux pourrait à lui seul justifier le titre de notre chronique.

Cette couleur est peu fréquente dans les productions en zamac (coût de la peinture), et bien plus fréquente pour les réalisations en plastique teinté dans la masse. Ingap firme Italienne basée à Padoue a eu une intense activité dans le domaine de la production de jouets. Elle a produit des articles de qualité, utilisant des matériaux aussi différents que la tôle lithographiée ou le plastique injecté. Cette Ferrari en plastique fait partie d’un petit coffret joliment illustré comprenant six autos. Curieusement, le coffret contient 5 monoplaces et cette barquette, ce qui a permis au fabricant italien de glisser deux Ferrari… qui se sont illustrées en étant championnes du monde en 1961!

Mais ce qui a le plus motivé la présentation de ce modèle Mac Gregor, outre une certaine rareté, c’est l’histoire de cette auto, qui a une place dans l’histoire de Ferrari beaucoup plus importante qu’il n’y paraît. C’est en effet la première sport prototype de Maranello, avec le moteur placé en position centrale. Elle fut présentée le 13 février 1961 comme nous l’explique avec force anecdotes Christian Moity dans son superbe et très complet ouvrage paru chez Etai « Endurance, 50 ans d’histoire 1953-1963 ». Comme la monoplace, elle reçoit un moteur V6. C’est la première fois qu’Enzo Ferrari consent à utiliser une soufflerie pour l’étude aérodynamique, d’où la présence d’une dérive sur le capot arrière, un peu à la mode des Jaguar type D. C’est bien cette version qu’Ingap puis Mac Gregor ont reproduit. Pourtant, l’auto ne participera à aucune compétition dans cette configuration ! En effet, dès les premiers essais, elle se révélera très instable, aux dépens de Wolfgang Von Trips notamment qui ne pourra éviter de faire un tonneau ! C’est Richie Ginther qui trouvera la solution en faisant monter une lame d’aluminium sur la bordure du capot arrière…ce sera la naissance du becquet ! L’autre caractéristique de cette production de Maranello est la présence de calandre « à narines ».Carlo Chiti, l’ingénieur de l’époque l’imposera sur toute la gamme. En 1961 les versions TR 12 cylindres, moteur avant s’imposeront dans 3 manches (Sebring, Le Mans et Pescara) laissant à notre petite 246SP la Targa Florio tandis que la Maserati Birdcage s’impose au Nürburgring. Ce modèle servira de base à la future génération de sport prototype.

Mais je ne peux terminer cette petite histoire sans une pensée pour les deux grands champions natifs du Mexique comme notre petite miniature : les frères Rodriguez. Ils se font connaître au début des années 60. Un de leurs premiers faits d’arme sera l’édition des 24 heures du Mans 1961 où ils donneront bien du fil à retordre à l’usine Ferrari avec leur Ferrari TR du Nart. C’est sûrement en pensant à ces deux champions que les gamins de Mexico jouaient avec notre petite Ferrari.