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Ford Taunus 1000, la suite

Ford Taunus 1000, la suite

Réunir l’ensemble de la production des Ford Taunus 1000 de chez Tekno est une gageure. Cet article est consacré aux versions de base. C’est à dire les Ford Taunus 1000 qui étaient disponibles dans les magasins de jouets.

Tekno a mis le Ford Taunus 1000 au catalogue à la suite du Volkswagen Kombi.

Tekno a déjà amélioré sa fabrication lorsqu’il propose ce modèle. Par rapport au Volkswagen, le Ford Taunus a reçu des vitres et des jantes en acier chromé du plus bel effet.

En comparaison, les premiers Volkswagen sans  vitres et  avec des jantes en zamac brut ont une allure rustique. La conception diffère également. Le modèle est constitué de quatre parties : trois  pour la carrosserie et la calandre chromée.

Ce choix technique s’explique facilement, il a permis à Tekno d’offrir des combinaisons tricolores.

Il faut noter que sur ce véhicule, rares sont les soucis d’assemblage :  les trois parties  s’emboitent bien entre elles ce qui n’est pas toujours le cas avec les fourgons Volkswagen.

Il y a quarante ans, ce n’était pas difficile de trouver les versions de base. Désormais, ce n’est plus le cas. Nous avons rapidement  constitué un ensemble important, puis nous avons butté pendant  prés de 20 ans pour trouver les cinq derniers modèles. La seule explication logique que je vois, c’est la production très réduite de certaines versions. Effectivement, on sait que Tekno a pu produire dans de très petites quantités (voir l’article précédenthttps://autojauneblog.fr/2016/05/08/tekno-ford-taunus-1000/).

 

Certaines décorations comme les versions « Dunlop » ou « Empera » sont superbes. Le graphisme est fin, les peintures soignées. Ils ont été dans l’ombre des Volkswagen Kombi, à tort, car ils forment un ensemble splendide.

Il reste à vous monter les versions Ford Taunus pick up et les Ford Taunus minibus

La passion selon Dinky

La passion selon Dinky ou le chemin de croix du collectionneur de Dinky Toys Simca Cargo.

Pour toute une génération, en France, le terme Dinky Toys sert à qualifier une petite auto en métal reproduite à l’échelle du 1/43. C’est devenu un terme générique comme le « Bic » pour qualifier un stylo bille ou le « Frigidaire » pour une armoire réfrigérante. Il est donc fort logique qu’en France la marque soit chérie des collectionneurs. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’amateurs d’autres marques.

Ainsi, à titre personnel, comme j’ai beaucoup d’autres centres d’intérêt, je ne me considère pas comme un collectionneur de Dinky Toys.

L’engouement pour la marque Dinky Toys est ancien. Dans ses catalogues, Meccano prévenait déjà ses clients du retrait de certaines références et les incitait à compléter au plus vite leur collection. Dinky Toys a toujours été une référence.

Ainsi pour les enfants nés entre les années trente et les années soixante, il a existé une ligne de partage entre ceux qui avaient eu des Dinky Toys et ceux qui, souvent faute de moyens, n’en avaient pas eu.

Dans les années quatre-vingt, les prix ont commencé à atteindre des sommets. Cela est dû à l’arrivée de spéculateurs. Il s’agit d’une catégorie de collectionneurs qui ont cherché à faire des placements, le rendement primant sur l’intérêt de l’objet. Le processus s’est inversé : c’est son prix qui fait l’intérêt de l’objet. Cela a conduit à d’importantes dérives.

A l’inverse, au fil des années, la collection de Dinky Toys a fédéré de fins connaisseurs, des gens allant très loin dans les variantes, à un point totalement inimaginable il y a encore 20 ans.

L’ouvrage de Jean-Michel Roulet était déjà très complet. Certains sont allés encore plus loin. Ainsi, M. Claude Wagner a consacré un ouvrage aux moules Dinky Toys d’avant guerre et à leurs dérivés après guerre. C’est un projet ambitieux et un sujet complexe dont l’auteur s’est admirablement sorti, grâce à de patientes et minutieuses recherches. Ceci l’a conduit à élaborer des planches colorées représentant toutes les possibilités de variantes des productions de cette époque. Son travail a été récompensé par un beau succès en terme de ventes.

D’autres amateurs ont une approche que je qualifierai de philatélique. Il traquent la moindre variante, cherchent à la comprendre, à l’analyser et à la classifier. M. Gougeon appartient à cette catégorie de collectionneurs dont la quête est quasiment scientifique.

Prenons par exemple la référence 25 D, la Citroën 2cv camionnette de pompiers. Saviez-vous que la porte arrière, une fois ouverte peut comporter trois variantes ? Elle peut être lisse, porter le numéro un ou le numéro deux.

Il faudra combiner cette variante avec les variantes de jantes, notamment les jantes concaves, puis les variantes de pneus. Ainsi, les pneus en nylon gravés « Dunlop » qui équipent les jantes en aluminium peuvent avoir un dessin lisse ou cranté au niveau de la bande de roulement.

Pour ma part je m’arrête bien avant ces variantes. Je me contente des variantes de teintes, et de type de jantes et de moules. C’est en cela que je ne me considère pas comme un collectionneur de Dinky Toys.

Lorsqu’on consulte Le Robert, la première définition de « passion » est celle de la passion du Christ, de la souffrance, du chemin de croix. La passion est également une vive inclination vers un objet que l’on poursuit.

Enfin, passion peut aussi être employé dans un sens extrême, celui du fanatisme : « Affectivité violente qui nuit au jugement, déchaîne les passions ». Avec ce petit mot, je crois que nous avons cerné les liens qui unissent les collectionneurs aux Dinky Toys !

Pour illustrer ces propos, voici quelques variantes de Dinky Toys. Un modèle sans histoire, le Simca Cargo miroitier. Le modèle est classique. Pourtant avec les variantes de marchepied en creux ou en relief, les jantes en zamac convexes puis en acier concaves, les plateaux vissés puis rivetés, les versions pour l’exportation sans marquage publicitaire il est facile de remplir les vitrines. La plus rare à mes yeux est celle peinte de couleur jaune et équipée de jantes concaves.

1968 : révolution sur les circuits de F 1

C’est au Grand Prix de Belgique 1968 que pour la première fois des ailerons ont été installés sur des monoplaces. Ce sont les écuries Ferrari et Brabham qui ont les premières équipé leurs monoplaces. On ne sut jamais laquelle des deux équipes avait été la première à le faire, l’une et l’autre s’accusant mutuellement de s’être copiées.

Dinky Toys Ferrari F 1
Dinky Toys Ferrari F 1

En fait, la première apparition d’un aileron semble remonter à 1956. L’ingénieur Michel May en avait fait installer un sur un spider Porsche. Il dût le démonter aussitôt. C’est l’arrivée des constructeurs européens sur l’ovale d’Indianapolis, qui va faire découvrir aux Américains l’importance de l’aérodynamisme dans les performances et le comportement des monoplaces. De son côté, Jim Hall, le génial créateur des Chaparral installera des ailerons Continuer la lecture de 1968 : révolution sur les circuits de F 1

English panel van

J’ai le souvenir d’avoir été réellement enchanté par le livre que Cecil Gibson, un des pionniers de la collection a publié au milieu des années soixante. Cet ouvrage nous entraînait dans l’univers des véhicules industriels réduits dont l’échelle allait du 1/43 au 1/60.

Dinky Toys English panel van
Dinky Toys English panel van PKZ

L’auteur avait choisi des thèmes qui lui étaient chers, au sein desquels se trouvaient notamment les fourgons français. La page qui leur était consacrée, intitulée en français « fourgons français », tranchait avec le reste du livre, car elle mettait à l’honneur des camionnettes 2cv de chez JRD et des Renault 1000Kgs de chez CIJ. Pour un anglo-saxon, il est évident que l’apparence de ces modèles leur confère une place à part. En tant que français, nous ressentons le même étonnement devant la merveilleuse série des Trojan, Austin et Morris de chez Dinky Toys.

Voilà pourquoi aujourd’hui, en réponse à la page « fourgons français » de Cecil Gibson, j’ai décidé de consacrer une page du blog aux « English panel vans » et d’y parler du Trojan de chez Dinky Toys. Il faut avouer que ce petit fourgon a un charme fou. Il symbolise à merveille l’univers des fourgonnettes que l’on pouvait croiser outre-Manche dans les années cinquante. Je doute que Trojan ait d’ailleurs tenté d’exporter son véhicule. Ce dernier est apparu en 1948, et c’est cette version qu’a immortalisée Dinky Toys. C’est un fourgon de 1 tonne. Lorsque la motorisation deviendra vieillissante elle sera remplacée par un moteur Perkins. L’usine Trojan sera rachetée en 1959 par Peter Agg qui préfèrera consacrer toute la force de production de l’usine à la fabrication de scooters Lambretta sous licence, avant d’acquérir les droits pour fabriquer la Heinkel (micro car).

Dinky Toys a proposé plusieurs déclinaisons de ce modèle, toutes réussies. D’abord distribué en boîte de six, le Trojan recevra ensuite un étui individuel, sauf l’Oxo ; c’est d’ailleurs le moins fréquent de la série. C’est du moins ce que je croyais jusqu’au jour où, en Suisse, j’ai trouvé une version « PKZ ». Sous ce sigle qui pourrait désigner un produit chimique se cache une chaîne de magasins de vêtements. Selon toute vraisemblance, il s’agit d’un code 2 ; si la peinture est d’origine Meccano, le décalcomanie a été apposée ailleurs. La version que j’avais trouvée était en fait un modèle prévu pour recevoir la décoration Esso. Un client suisse m’a confirmé que les modèles étaient offerts pour l’achat de vêtements dans cette chaîne de magasin. Ce client m’a également raconté que PKZ, profitant de l’engouement qu’il suscitait auprès de ses petits clients, avait tellement majoré ses prix qu’il était plus économique d’emmener l’enfant dans un autre magasin de vêtements et d’aller ensuite acheter une Dinky Toys chez Franz Carl Weber.

Dernièrement, j’ai pu acquérir une autre version assez intéressante : sûrement pour des raisons d’économie, un seul décalcomanie a été apposée, sur le pavillon, à la place des deux positionnés de chaque côté des flancs du fourgon. Le plus curieux est ailleurs : une observation attentive montre que ce fourgon est rouge unicolore. Or, il n’y a que la version « Dunlop » qui réponde à ce critère, mais ce dernier a reçu une tampographie. Il est donc évident que PKZ a commandé une certaine quantité de fourgons unicolores sans marquage. Il est très difficile de dresser une liste des modèles Dinky Toys ayant reçu le décalcomanie PKZ. Il faut juste mentionner que deux types distincts de décalcomanie ont été fabriqués. Le premier est celui que l’on trouve sur le Trojan. C’est un ovale cerclé avec les lettres PKZ. Le second est composé des trois lettres PKZ de couleur blanche sur un fond transparent. PKZ appliquera alors sur les miniature de couleur blanche le décalque sur le pare brise !

Crescent Toys Jaguar Type D

Jaguar : système D

La silhouette de la Jaguar type D est unique : on ne peut la confondre avec une autre auto de course. Un profane l’identifiera sans difficulté ce qu’il ne sera pas à même de faire avec une Ferrari de la même époque.

Jaguar Type D Crescent Toys
Jaguar Type D Crescent Toys

Durant son existence, la carrosserie de la Jaguar type D ne connaîtra que peu de modifications. Très vite, elle adoptera sa dérive verticale, conçue initialement pour Le Mans. Son capot avant subira quelques aménagements : en 1954, lors de son lancement il est équipé de trois projecteurs ; en 1955, il adopte une face avant plus équilibrée, avec deux projecteurs ; en 1956, enfin, il est allongé.

C’est dans le plus grand secret qu’en octobre 1953, à Coventry, des ingénieurs s’affairèrent sur une étrange type « C ». Ce modèle chassera quelques records en Belgique avant d’entreprendre des essais début 1954, notamment à Reims.

Petit à petit on voit apparaître la type D. Elle sera dévoilée au Mans le 8 mai. A première vue, les amateurs ont tendance à ne voir qu’une évolution de la type « C » : même moteur sensiblement amélioré (carter sec), mêmes freins à disques.

Un examen plus poussé révèle que l’auto possède une structure monocoque, la première pour une voiture de sport. C’est l’aérodynamicien Malcolm Sayer qui en est l’auteur.

De son côté, Dunlop a étudié de nouvelles roues en alliage allégé. Le pont arrière rigide se révèle être le talon d’Achille de l’auto : il la handicape sur les tracés sinueux ou routiers. L’auto sera tout juste prête pour les 24 Heures du Mans 1954. Elle échouera de peu pour la victoire et devra se contenter de la seconde place. Nos amis anglais, fairplay, refuseront de porter réclamation contre les vainqueurs de cette édition fort pluvieuse, J-F Gonzalez et Maurice Trintignant sur Ferrari 375. En vue de l’arrivée, cette dernière refusera de redémarrer après un arrêt au stand et il faudra l’intervention « non réglementaire » de mécaniciens pour la faire repartir. Quelques témoignages subsistent de cette intervention où tout fut fait pour éloigner le commissaire de piste ! Le coup passa donc très prés. L’auto, performante, fiable, était bien née. Ainsi, alors que la Ferrari des vainqueurs, dotée de ses 340 cv, est chronométrée dans la ligne droite à 257 km/h, la Jaguar et son « petit moteur » de 250 cv culmine à 278 km/h. En 1955, elle s’imposera dans une édition malheureuse, marquée à tout jamais par l’accident de Pierre Levegh. Elle rééditera cette performance en 1956 et 1957,  grâce aux autos de l’écurie Ecosse.

Dès 1956, les ingénieurs installèrent définitivement l’injection Lucas sur le moteur et un pont De Dion. L’auto subira également une cure d’amaigrissement supplémentaire.
C’est bien sur la piste du Mans qu’elle connaîtra ses heures de gloire. Au championnat du monde des marques, en dehors des 24 Heures du Mans, elle ne connaîtra la victoire qu’aux 12 Heures de Sebring en 1955 dont les Mercedes étaient absentes. On peut ajouter, hors championnat, les 12 Heures de Reims en 1954 et en 1956. Elle est taillée pour des circuits rapides qui conviennent parfaitement à sa conception.

Pour mes recherches, je me suis aidé du précieux livre de Monsieur Christian Moity « Endurance 50 ans d’histoire » vol. 1 : 1953-1963 – éd. ETAI

Il s’agit d’un ouvrage exceptionnel, vivant et richement documenté.