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Il y a cent ans sur l’ovale d’Indianapolis

Le 29 mai 2011, sur l’ovale d’Indianapolis, les bolides se sont élancés pour la course du centenaire. La course a lieu tous les ans depuis 1911. Les années de guerre, avec l’engagement des troupes américaines ont constitué les seules exceptions, en 1917 et 1918 puis de 1942 à 1945.

Indianapolis "slush américain" Miller
Indianapolis « slush américain » Miller

Les Américains se sont toujours distingués par leur sens du spectacle. On parle d’ailleurs d’un show à l’Américaine, qu’il s’agisse d’une campagne électorale, du tour de chant d’une vedette du show-biz ou d’un événement sportif. Le domaine qui nous est cher, celui du sport automobile, ne fait pas exception.

Aux USA, les courses automobiles répondent à un véritable rituel, une occasion sans pareil de communier avec le public.

En Europe, je ne vois comme équivalent que les 24 heures du Mans. Parade des pilotes, ouverture des stands au public, séances de dédicaces : nous sommes à l’opposé des préoccupations des gens qui gèrent actuellement la Formule 1. C’est cet esprit de sport-spectacle qui est à l’origine de la création de la course mythique.

Petit retour en arrière, sur la base des informations issues d’un article très instructif de Jean Paul Delsaux paru dans la revue Auto-Hebdo. La première compétition automobile, Paris-Rouen en 1894, consiste à relier deux villes. Pendant de nombreuses années, ce sera le seul format de course automobile.

Il n’est pas transposable outre-Atlantique où les réseaux routiers sont réduits et les grandes villes reliées par le chemin de fer. Les organisateurs se replient donc sur les grandes étendues de sable offertes par les plages à marée basse.

Pour les villes intérieures, ce sont les « fairgrounds » (champ de foire) qui servent de support à des exhibitions de vitesse. Comme la dimension des terrains varie en fonction de l’importance de la cité, les organisateurs vont homologuer des châssis compatibles avec la taille de ces « fairgrouds ». C’est le début d’une certaine idée de standardisation, idée toujours en vigueur en 2011.

La première course sur un ovale aura lieu sur le Rhode Island State fair en 1896. Les courses sur « dirt track ovals » vont ensuite se multiplier. Cet engouement favorise l’émergence des clubs automobiles. Le premier d’entre eux, l’AAA American Automobile Association, représente les constructeurs automobiles américains. L’autre, l’ACA Automobile Club d’Amérique est dirigé par des industriels de la côte Est, passionnés par les progrès techniques et les belles automobiles européennes. Avec notamment l’organisation de la coupe Vanderbilt, ces derniers importeront la conception européenne de la compétition automobile, c’est-à-dire une épreuve disputée sur route.

Une scission se dessine : alors que l’AAA développe des compétitions ouvertes à des autos issues de la série, bon marché, l’ACA se tourne vers l’innovation technique, réservée à une minorité. Cela ne vous rappelle rien ? En 2011, ces deux conceptions du sport automobile s’affrontent toujours. A partir de là, un dénommé Carl Fisher, encore jeune et déjà à la tête d’une importante fortune, comprend tout l’intérêt de la construction d’un grand stade consacré à la compétition automobile.

En 1909, est inauguré aux Etats-Unis le plus grand ovale jamais réalisé dans ce pays : Indianapolis Motor Speedway.

La première course, le 22 août 1909, sur une distance de 300 miles, sera une véritable hécatombe : elle devra être interrompue en raison du nombre important d’accidents mortels : c’est le revêtement qui est en cause. La décision est prise de le remplacer par une piste en brique, de là son surnom le «brickyard ». Deux ans plus tard, en 1911 les premiers 500 miles auront lieu. Une bande pavée est toujours en place sur l’actuel circuit, en souvenir de cette glorieuse époque. (voir  un autre article sur Indianapolis)https://autojauneblog.fr/2011/06/22/sur-l-ovale-d-indianapolis/