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Realistic et Ertl GMC Greyhound

Quatre As à Las Vegas

Précédemment nous avons vu que même dans des conditions confortables, les voyages paraissent interminables aux enfants. Le passage à la boutique de souvenirs de la gare routière, et la promesse de bien se tenir en échange d’une belle reproduction du car qui emmenait toute la famille en vacances était de loin le meilleur moment du voyage.

un jeux de poker aux couleurs de la compagnie de bus
un jeux de poker aux couleurs de la compagnie de bus

Dans les petites boutiques de souvenirs des terminaux de gare routière, la Greyhound Lines proposait également des jeux de cartes à son effigie. A l’époque où nous n’avions ni téléphones mobiles ni tablettes, rien de mieux qu’une partie de cartes pour passer le temps. Mieux encore, en route pour Las Vegas, certains pouvaient ainsi dès leur départ s’adonner à leur passion du jeu et entamer une partie de poker. Ceux qui auront tout perdu durant le voyage n’auront plus qu’à prendre le car du retour…à condition qu’ils n’aient pas joué leur ticket retour !

Pour illustrer cette terrible histoire, j’ai choisi de vous présenter, outre le fameux jeu de cartes de la Greyhound Lines, des reproductions proposées par le fabricant de jouets de Freeport dans l’Illinois, Realistic Toy.

Ces jouets sont en aluminium, à une échelle proche du 1/43. Ils reproduisent des GMC Silverjet. Ce sont bien les descendants des cars conçus chez Yellow Coach, présentés précédemment. Sur le prospectus, le dessin en coupe du car présenté ce jour, le Silverjet, est assez révélateur et annonce déjà le Scenicruiser et son demi-étage si caractéristique. Les passagers sont placés très haut dans le car dont le plancher est surélevé sur toute la longueur. Il y a un espace important entre le bas de caisse et les baies vitrées, ce qui confère au car une allure bien particulière. Sans être exceptionnelle, la reproduction de Realistic Toy est de bonne facture. Il existe bien évidemment des variantes. Elles portent principalement sur les couleurs, le bleu pouvant varier du bleu ciel au bleu marine. Il existe une version sans le logo avec le lévrier car ces cars « silverjet » avaient aussi été vendus à d’autres compagnies que la Greyhound.

Je profite de l’occasion pour vous présenter, une autre reproduction réalisée par ERTL. De taille similaire, elle est fort réussie. La gravure, très fine la rapproche de la qualité de nos reproductions européennes de l’époque. Par comparaison, la version de chez Realistic toy est à rapprocher des fabrications en cast iron. La filiation est évidente. Sur la base de son GMC Greyhound, dans un souci d’amortissement des moules, ERTL proposera une version School. Cette dernière me semble bien plus difficile à se procurer que celle de la Greyhound Lines.

PS : Mon frère, après un audacieux périple aux Etats-Unis, et après un passage à Las Vegas, choisira, en rentrant en France de se lancer dans l’événementiel, à travers une société qu’il baptisera les 4 As . C’est un petit clin d’oeil à sa nouvelle activité professionnelle.

En Realistic Toy à Las Vegas

Ce jour je vous présente deux versions du modèle de chez Realistic Toy.  L’une est aux couleurs de la Greyhound, avec le célèbre lévrier gravé sur les flancs, l’autre est une version générique, avec juste la mention « Charter » sur le fronton et sans logos.

La galerie est consacrée aux modèles de chez Ertl, dont la peu fréquente version « School Bus ».

Il est intéressant de visualiser le système de montage. Deux coques assemblées et maintenues par une vis quelque peu disgracieuse, vu de face

La gravure, par contre, est assez fine (voir les striures des flancs), comparée à celle du modèle Realistic Toy, tout droit issu de la technique « cast iron ».

Bus Stop

La figurine qui illustre les clichés des modèles du jour me rappelle la photo de Marylin Monroe illuminant l’affiche du film « Bus stop », avec un petit effort d’imagination, certes, la pudibonderie américaine ayant veillé à ce que notre petite figurine en question soit correctement vêtue, dans lequel une chanteuse de cabaret de Phoenix en Arizona prend le car avec un jeune cow-boy de rencontre.

Continental Trailways
Continental Trailways

La compagnie National Trailways desservait cette ville à travers la ligne « Trinidad-Albuquerque-Flagstaff-Los Angeles ». L’évocation du nom de ces villes nous replonge dans l’univers des westerns. Le car partait à 8 h 05 le matin et arrivait à destination le soir à 17 h 35.

Embarquez-vous. Nous sommes en 1956, l’année de la réalisation du film de Joshua Logan. De superbes paysages, de grands horizons défilent à travers les baies vitrées du car GMC « 4103 ». Les autocars de cette compagnie promettaient un confort jusqu’alors inégalé.

La reproduction est due à la firme américaine « Realistic ». Le modèle, imposant est moulé en aluminium en deux parties. En cela, il est le digne héritier du modèle Arcade, en cast iron qui l’accompagne. En effet, la technique de fabrication est héritée de celle utilisée avec les cast iron. « Realistic » a choisi de mouler son car en deux parties. C’est une technique originale et qui sera rarement réutilisée. La face avant a été moulée séparément de la carrosserie. L’ajustement, délicat, est relativement bien fait.

Les modèles représentant les cars de la Greyhound produits par Arcade, juste avant la seconde guerre mondiale utiliseront cette technique. Ce sera alors juste la face avant, plate, qui sera en cast iron chromé. Pour l’autre modèle présenté ce jour, issu aussi de chez Arcade, la calandre rapportée de la face avant et la face arrière sont en cast iron chromé. Ce dernier, qui est un AFC (American Foundry Company) modèle IFC-41, est donc un traditionnel « 4 parts ». Le car étant composé d’une carrosserie injectée en deux parties, d’un radiateur et d’une face arrière. Cela fait bien quatre parties.

Arcade maîtrisait parfaitement la technique et le jointage est parfait. Il faut reconnaître qu’en Europe, aucun fabricant ne proposait des reproductions de cars de cette taille. Seuls les fabricants de jouets en tôle pouvaient rivaliser. Ces productions américaines sont excessivement fidèles.

Un collectionneur rencontré outre-Atlantique, John Dockendorf, m’a ainsi fourni les types exacts des cars reproduits. C’est auprès de lui que j’ai acquis ce joli dépliant datant de janvier 1937 qui donne tous les horaires des bus ! Il m’a par ailleurs expliqué que cette compagnie était extrêmement populaire aux USA. Elle travaillait en étroite liaison avec les chemins de fer, assurait les correspondances dans les grandes villes et permettait d’étendre le réseau de communication. J’avoue que j’ai une faiblesse pour cette compagnie. Les couleurs choisies sont extrêmement attirantes. Plus de quinze ans séparent ces deux acquisitions. Je suis maintenant à la recherche du troisième modèle : un Flexible « Clipper » produit également par Realistic. Il me faudra sûrement patienter encore pour ce troisième modèle car il est très difficile de trouver en bon état ces objets de grande taille.

Cela me donnera un prétexte pour retourner aux USA. La collection est école de patience. Rêver, rêver c’est déjà ça…

Ballade dans le New York de 1939

A chaque voyage outre-Atlantique, j’essaie de ramener un objet pour lequel j’ai eu un vrai coup de cœur, sans aucun critère prédéterminé. Ce sont souvent des objets dont j’ignorais l’existence même avant de les trouver. Voici un objet  créait par Arcade  pour l’exposition de New York de 1939.

Il faut reconnaître que la production de miniatures automobiles a été suffisamment importante et variée pour que je découvre à chacun de mes voyages des miniatures inédites. Pour certaines d’entre-elles, je ne les ai jamais plus rencontrées.

souvenir de l'expo de New York 1939
souvenir de l’expo de New York 1939

Nous avons du mal, en Europe, à imaginer le très vaste marché qu’étaient les Etats-Unis en ce qui concerne l’industrie du jouet. Au début du 20ème siècle, c’est bien évidemment l’industrie allemande qui domine dans le domaine du jouet de qualité. L’industrie locale a mis du temps à s’organiser. A titre d’exemple, la firme américaine Tootsietoys commença avec des reproductions de jouets SR. La firme SR a elle-même tenté sa chance outre-Atlantique, en proposant des modèles uniquement pour ce marché, comme le célèbre « Yellow cab ». Puis les Anglais, et surtout les Japonais, ont trouvé aux Etats-Unis un véritable Eldorado, et ce bien avant la seconde guerre mondiale.

Sur place, l’industrie du jouet s’est vite développée pour répondre à une demande existante et surtout à des goûts particuliers.

Un matériau s’est alors imposé pour la production de ce qu’on appelle les cast iron. Je ne connais pas d’autres pays où ce matériau a été utilisé pour l’industrie du jouet.

Nous pourrions traduire cela par « fonte »…oui, comme nos radiateurs ! Ce matériau excessivement robuste ne permet pas des réalisations très fines au niveau de la gravure mais il convient parfaitement aux jouets de grande taille et permet de les réaliser à la chaîne : c’est bien là que réside son intérêt. La plupart des modèles ont été réalisés en plusieurs tailles, parfois 5 ou 6, parmi lesquelles le client peut choisir en fonction de son budget. C’est certainement pour cette raison que les collectionneurs américains affectionnent les jouets de grande taille : ils symbolisent le pouvoir d’achat !

Parfois, la vue de certains modèles en cast iron qui pèsent plusieurs kilos me laisse dubitatif sur le fait qu’ils aient pu réellement être utilisés en tant que jouets. Evidemment, il y a quelque avantage à offrir à ses enfants, surtout ceux qu’on range dans la catégorie « brise-fer », un jouet indestructible ! La technique de fabrication évoluera dans le temps. Elle passe d’un moulage monobloc (une pièce) à un moulage en deux parties, puis très vite trois parties offrant plus de détails (les modèles sont alors dénommés par les amateurs « 3 parts »). Cela permet de faire ressortir la calandre, en métal chromé qui constitue la troisième partie et qui, souvent, maintient l’axe avant. Il faut avouer qu’aucun modèle ne peut être regardé comme une reproduction fidèle. Il s’en dégage par contre beaucoup de charme. Ces jouets ont été une véritable découverte pour moi.

Certains américains m’ont raconté qu’ayant amené avec eux ce type de jouets en Europe, ils n’avaient suscité que du mépris de la part des collectionneurs européens. Notons enfin que les cast iron constituent un marché très important aux Etats-Unis et que les prix sont souvent dissuasifs pour nous. C’est la seconde guerre mondiale qui stoppera l’essor de firmes comme Arcade, qui constitue la référence en la matière, ou Hubley. Cette dernière saura d’adapter en passant au zamac, avec une certaine habileté qui la conduira parfois à marier les deux matériaux alors qu’Arcade ne survivra pas et verra l’arrêt de son activité en 1943. Il est certain que le coût de fabrication des modèles en cast iron devait être élevé par rapport à celui des modèles en zamac ou en tôle. Par ailleurs cette production n’était plus en adéquation avec une demande qui avait évolué et qui réclamait davantage de fidélité dans les reproductions.

Ainsi ce petit train de l’exposition universelle de New York de 1939 peut être considéré comme une des dernières productions d’Arcade. Il sera produit en deux versions : une version de base avec le tracteur et un wagon, et une version « luxe » avec le tracteur et trois wagons. Ce train conjugue déjà deux matériaux : les pavillons des wagons sont réalisés en tôle lithographiée. Si l’ensemble manque de finesse il n’est pas dénué de charme et devait constituer le cadeau idéal pour un papa visitant la foire et désireux de faire plaisir à sa progéniture…le visiteur attentionné pouvait d’ailleurs également combler son épouse en lui offrant la reproduction miniature des deux symboles futuristes de la foire, la « Perisphere » et le « Trylon », faisant respectivement office de salière et de poivrière (visibles sur les clichés).

Notre train de New-York rencontrera un succès moindre que celui réalisé pour l’exposition de Chicago. Celui-ci représente un GMC tractant une longue remorque aux couleurs de la Greyhound. Ce véhicule produit par Arcade pourrait constituer un thème à part entière. Il existe en 5 tailles avec de nombreuses variantes dans les décorations.

L’arrêt du car Reo pour Hellerup

L’arrêt du car Reo pour Hellerup

Parfois il faut attendre 20 ans pour retrouver un objet. C’est l’histoire qui nous est arrivée avec ce bel autocar Reo de la firme Micro Danemark. Monsieur Scherpereel était en relation avec un Steward de la SAS, qui lui amenait de façon régulière des miniatures scandinaves. C’est ainsi qu’un beau dimanche, lors de notre visite hebdomadaire au marché aux puces de Saint-Ouen, il nous proposa, dans les années 80, cette miniature, totalement inconnue à l’époque.

ambiance rurale
ambiance rurale

Celle-ci était rouge et verte, très bien conservée au niveau de la peinture, à l’exception d’un choc qui avait provoqué un manque à l’arrière du pavillon. La somme demandée était conséquente et inhabituelle pour ce type de produit, surtout lorsqu’il n’est pas impeccable, et c’est ce qui nous fit renoncer à l’achat.

Monsieur Scherpereel réussit cependant à le vendre rapidement. Il nous fallut attendre vingt ans pour en retrouver un. Celui-ci arbore la décoration « Rutebil ». Il est caractéristique des cars de cette époque.

D’ailleurs, si vous passez par Copenhague, nous vous encourageons à aller visiter le musée des transports en commun qui est situé en dehors de la cité. Vous verrez ainsi un De Dion de 1913, mais aussi un Renault de 1941. Enfin vous pourrez contempler in situ les Maybach et autres Nesa trolleybus également reproduits par Micro. Notre Reo est également présenté. Il fut en service de 1934 à 1953 et desservait la banlieue de Copenhagues, de Valby à Hellerup. Le jour de la fête nationale, pour la plus grande joie des amateurs, les véhicules du musée flanqués à cette occasion d’un drapeau danois reprennent du service dans les rues de la capitale.

La grande rareté s’explique ainsi. Micro a commencé son activité en 1932 à Copenhague au 25 de Amsterdamvej. La fabrication débute avec des modèles en plomb injecté d’une pièce, technique très populaire chez les fabricants américains. La particularité des Micro est qu’ils sont pour la plupart d’entre eux estampillés, parfois dans des endroits improbables ! Notre Reo est facilement identifiable. Ce modèle fait partie de l’ultime production de Micro.

En effet, cette technique éprouvée montra des limites au niveau notamment de la solidité. Ainsi, vers les années 40, micro se mit à produire des modèles injecté en plomb, et dont la carrosserie était composée de plusieurs parties reliée entre elles de manière astucieuse. Nous ne connaissons que deux modèles issus de cette technique tardive, ce car et un très beau camion-citerne Shell. La firme, ainsi que ses moules disparait en 1942. Ces deux modèles sont certainement les plus rares de cette firme qui eut du succès avant-guerre. La série des cars, bus trolleybus est superbe. Elle est complétée par un camion nacelle servant à entretenir les lignes électriques.

Cela vous incitera peut être à tenter un voyage jusqu’à Copenhague dans le but de rechercher ces pièces qui forment un superbe ensemble.