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La Lancia Flaminia de chez Solido

La Lancia Flaminia de chez Solido

La Lancia de Bertrand

La Lancia Flaminia de chez Solido était un des modèles favoris de Bertrand Azéma. Dans son ouvrage, il souligne l’affection qu’il porte à la dernière variante, celle équipée de jantes standard et de phares rapportés.

Solido lancia Flaminia coque brut
Solido lancia Flaminia coque brut

Pendant longtemps la Lancia Flaminia n’a été pour moi qu’une auto parmi les autres de la série 100. Et comme pour les autres références de cette série, nous avons essayé de rassembler les  différentes teintes. Bien souvent, le collectionneur commence ainsi. L’appétit vient en mangeant, il se met ensuite à collectionner les variantes de jantes, de moules, de couleur d’intérieur. Là, il s’arrête car sa maison est trop petite.

Nous avons commencé cette collection bien avant la sortie du premier livre. C’est d’ailleurs dans le cadre de ce livre que nous avons rencontré Bertrand Azéma. En effet, il avait entendu parler de mon père qui était collectionneur Solido et l’avait contacté en vue de la publication de son premier ouvrage.

Lors de sa sortie nous étions restés sur notre faim. Alors que nous recherchions les variantes de couleurs, les listes qui les répertoriaient nous semblaient confuses : en effet, Bertrand avait répertorié les couleurs au fur et à mesure, sans s’équiper d’un nuancier permettant une identification rigoureuse. Il faut reconnaître que la tâche était bien plus ardue qu’elle ne l’aurait été chez la plupart des autres fabricants.

Il aurait sans doute été judicieux de chercher dans les archives les teintes utilisées chaque année, de les répertorier, puis de croiser cela avec les modèles fabriqués durant ces mêmes années. On pouvait ainsi retracer l’évolution des couleurs disponibles pour chaque modèle. Prenons justement l’exemple de la Lancia Flaminia de couleur vert pâle. Cette teinte est rare sur ce modèle.

Solido Porsche F2 couleurs peu fréquentes
Solido Porsche F2 couleurs peu fréquentes

Elle est similaire à celle appliquée sur la Porsche Formule 2 qui, de cette couleur, est aussi beaucoup moins fréquente que dans la couleur argent. On comprend dans cet exemple comment Solido a profité de l’application de cette teinte sur la monoplace pour la tester sur la Lancia. Le résultat ne dut pas convaincre et Solido passa à une autre teinte. L’histoire des miniatures Solido est emplie de cas similaires.

C’est pourquoi la rédaction d’un ouvrage sur cette firme si attachante est des plus compliquée. Bertrand Azéma avait bien du courage de  s’attaquer à pareille tâche.

Pour rendre hommage à son travail je vais essayer de décrire mes Lancia Flaminia de manière chronologique. Je n’ai cependant pas été aussi loin que lui dans la recherche. Je pense d’ailleurs que les collectionneurs de Solido ne sont pas aussi intéressés que ceux de Dinky Toys par la subtilité des variantes. Cependant, le jour où j’ai pris conscience de l’importance de cette auto, j’ai étudié le sujet de manière plus approfondie.

On distingue quatre étapes majeures.

L’auto possède d’abord des phares moulés, des jantes en acier et un volant à trois branches. Pour les amateurs pointus, signalons que dans les premiers exemplaires le châssis ne comporte pas de mention concernant la licence des portes ouvrantes.

La version suivante est identique mais le volant passe à deux branches.

Les modifications de la troisième version sont plus conséquentes. Les phares deviennent rapportés. Cette variante ainsi équipée n’est pas la  plus fréquente.

Enfin, sur la quatrième, les jantes équipant le modèle sont du type « standard » (appellation brevetée Bertrand Azéma et acceptée par tous). Ce sont de belles jantes injectées en zamac brut. L’aspect visuel est des plus heureux. Elles annoncent un événement futur. Bientôt Solido se servira de cette technique maîtrisée pour proposer pour chaque nouveauté une reproduction fidèle des jantes. Ces jantes « standard » correspondent chez Solido à l’appellation « série luxe » lancée en 1965.

Si l’on ajoute les combinaisons de couleur d’intérieur, le collectionneur peut vite arriver à 30 exemplaires. C’est là qu’il envisage  de repousser les murs de sa maison.

A suivre.

(voir l’article sur la Lancia Flaminia Dalia Solido)

Cooper … révolution dans les cours d’écoles !

La série 100, quelle révolution !…Mettons nous à la place d’un gamin, rêvant aux exploits des Fangio, Moss, Trintignant. Pour s’imaginer au volant des bolides de ces champions, il a le choix entre les reproductions Dinky Toys, Crescent Toys ou Mercury.

Monoplace Cooper
Monoplace Cooper

Prenons Dinky Toys : la firme de Bobigny a manqué d’anticipation et n’a pas senti venir l’engouement de la jeunesse pour les bolides de courses. A l’opposé, Corgi Toys, par exemple met tout de suite à son catalogue des BRM et autres Vanwall. A Bobigny et à Liverpool, on préfère miser sur la reproduction de la voiture familiale. C’est un trait de génie de la direction de Solido d’avoir compris les changements du marché. Jean de Vazeilles qui dirige Solido avec ses deux sœurs, se tient très au courant des résultats des compétitions automobiles. Il dit lui même avoir bénéficié d’un coup de chance pour le lancement de la série 100 avec la programmation de la Jaguar Type D victorieuse au Mans plusieurs années de suite. Ce seul fait donnera tout de suite une excellente image de la firme Solido. Si vous regardez la série 100, à une ou deux exceptions près, tous les modèles ont marqué l’histoire du sport automobile. Mais on ne mesure pas assez le mérite du décideur.

Si aujourd’hui il est possible au collectionneur d’acquérir la reproduction de la voiture gagnante des 24 heures du Mans dans les trois mois qui suivent le drapeau à damiers, à l’époque l’élaboration d’un moule chez Solido c’était 5000 heures de travail (source M. de Vazeilles).

Cela demande donc un bel effort d’anticipation et un suivi très attentif des compétitions. C’est exactement ce qui s’est passé avec la Cooper. Lorsque Solido programme cette auto, nous sommes en 1958. Equipée de son petit moteur de 1,5 L elle commence sa montée en puissance et confirme son potentiel l’année d’après par le titre de champion du monde. Seul petit regret, en changeant de moteur, elle a perdu sa rampe d’échappement côté droit et a été équipée d’un capot moteur surmonté d’une arrête. Solido proposa dans la foulée l’autre grande animatrice des courses, la Lotus 18 du championnat.

Ces reproductions, la Cooper et la Lotus 18 sont innovantes à plus d’un titre. Elles sont les premières Solido à être équipées d’un ensemble axe et volant monobloc en plastique. Elles reçoivent pour l’occasion un nouveau pilote, plus harmonieux, qui remplacera progressivement l’autre (sans bras ni jambes) sur toute la gamme. Un saute vent en plastique transparent finit d’habiller la miniature. Mais l’élément le plus incroyable est la suspension : un ressort au niveau de chaque axe. Cela permet à l’auto une souplesse de suspension jamais rencontré sur des miniatures. Enfin, un dernier détail et non des moindres : jusque là les monoplaces reproduites par Dinky Toys avaient tous les détails gravés sur la carrosserie. Ainsi la ligne d’échappement figurée en relief, soulignée par un pochoir. Solido introduit davantage de réalisme.

Observez le pot d’échappement : c’est une jolie pièce en zamac rapportée, reproduisant le caractéristique pot torsadé de cette monoplace. Avec ce un détail, Solido introduit la notion « maquette » qui tend à reproduire le plus fidèlement possible une auto.

Nous avons classé les modèles photographiés par période de production. Les premières ont une finition bicolore, avec l’extrémité du capot avant décoré d’un filet de peinture appliqué au pochoir. Ensuite, Solido relancera sa gamme avec l’application de décalques. Ce sera la gamme « luxe’65 » (décalque à bande blanche et filets rouge avec numéro 5 ou plus rarement deux bandes blanches parallèles avec numéro 4). A la fin de la production, la petite Cooper sera unicolore et équipée de jantes moulées en zamac (dénommées « standard » par Monsieur Azéma, dans son ouvrage sur les Solido). Ces ultimes modèles sont peu fréquents. Enfin, le moule franchit les Pyrénées permet à Dalia de proposer ce modèle. Elle retrouve alors sa première finition, avec l’extrémité du capot peint au pochoir dans une teinte contrastée. Les combinaisons doivent être nombreuses. Nous vous en proposons trois.

Bertrand Azéma dans son autre livre consacré aux productions étrangères indique également une version vert-olive. D’après Pierre Ferrer, une version jaune, et une version vert clair existent également.

J’espère que désormais vous ne regarderez plus cette petite Cooper comme avant…

Junior sur deux roues !

Junior sur deux roues !

« Le scooter SOLIDO s’inspire des vrais Scooter français et italiens dont il possède tous les détails et perfectionnements : moteur, fourche de direction mobile, pare-brise, roue de secours, grille d’aération du moteur, têtes des blocs cylindre, plaque de police et lanterne arrière, feu avant et grille d’avertisseur. »

catalogue Solido
catalogue Solido

Comme je l’ai fait moi-même, vous relirez peut-être plusieurs fois ce texte qui figure sur le catalogue Solido fourni aux professionnels, ainsi que sur la notice de montage. La liste descriptive des accessoires reproduits par Solido a de quoi laisser rêveur.

On se demande si l’auteur de ces lignes n’a pas confondu la description d’un vrai Lambretta avec celle de la reproduction offerte par Solido.

Il faut avouer qu’à cette époque, les publicistes n’étaient pas avares en commentaires descriptifs exagérés. Le moindre détail était monté en épingle. Parler de « grille d’aération du moteur » et des « têtes des blocs cylindre » ou de « grille d’avertisseur » pour faire valoir les qualités d’un jouet, il fallait oser. On notera que l’illustrateur s’est arrangé avec la réalité : le modèle dessiné a été amélioré et son allure pataude, due aux contraintes d’assemblage des deux parties, gommée.

Le triporteur est présenté avec un groom tout droit sorti d’un grand hôtel tandis que le scooter est agrémenté d’un fringant jeune homme qui aurait pu être mon père, car ce dernier a effectivement possédé un tel scooter. Et c’est sur cet engin qu’il a emmené, de Compiègne à Romans, dans la Drôme, via la nationale 7, la jeune fille qui allait devenir ma mère.

Solido Lambretta avec orifice pour le passage du mécanisme obstrué
Solido Lambretta avec orifice pour le passage du mécanisme obstrué

Dans la réalité, le même personnage équipera toutes les versions. Curieusement, la notice indique qu’il ne fait pas partie du jouet. Il semble donc que Solido avait envisagé de le vendre à part. Ce ne sera finalement pas le cas.
L’objet a du charme. A juste titre, Bertrand Azéma indique qu’il ne fait pas partie de la gamme Junior. C’est la vocation ludique de l’objet, le fait qu’il soit modulable et démontable qui l’a convaincu de mettre ce scooter dans cette gamme dans son ouvrage. Il peut recevoir un moteur à remontage à clef. Ce dernier provient de la série Baby, il est plus petit que celui équipant un modèle Junior.
Les coffrets sont très réussis, comme toujours avec ce type de produit est-on tenté de dire.

La présentation des accessoires montés et démontés invite l’enfant au jeu. C’est bien ce que recherchait Jean de Vazeilles.

Le coffret le plus tardif, de couleur jaune et contenant le scooter, peint de couleur gris et présenté à plat est beaucoup plus rare que celui qui présente un scooter de couleur vert métallisé.

La version triporteur glacier est tout simplement somptueuse. Elle est peu fréquente, surtout en bon état. Si le modèle ravit désormais les collectionneurs, à l’époque de sa sortie, le succès n’avait pas été au rendez-vous.

Porsche 550 Solido : aux 4 coins du monde

Porsche 550 Solido : aux 4 coins du monde

La programmation par Solido de la reproduction de cette Porsche 550 fut un excellent choix. Dans le contexte des années d’après guerre, le fabricant d’Oulins eut un certain courage de reproduire une auto germanique.

Cette auto de course a été le deuxième modèle produit pas Solido dans le cadre de sa série 100. Il faudra attendre le quatorzième modèle (référence 113) pour voir enfin apparaître une auto de course arborant une robe « bleu France » (DB Panhard).

A la décharge du fabricant d’Oulins, la marque Gordini était la seule marque française à concourir dans le but de remporter une victoire au classement général. Les autres petits constructeurs français se faisaient une spécialité des victoires à l’indice de performance, et dans les catégories inférieures qui n’attiraient pas beaucoup les concurrents étrangers ! Certain journalistes étrangers ne manquaient pas d’ailleurs d’insinuer que l’Automobile Club de l’Ouest favorisait par ses règlements les petits artisans français.

Enfin, tous ces petits constructeurs à l’imagination fertile proposaient d’une saison à l’autre des autos assez différentes ce qui constitue un inconvénient majeur pour les fabricants de miniatures : ces modèles étaient rapidement démodés alors qu’il faut un délai d’environ deux ans entre le choix du modèle et sa réalisation.

A l’inverse, la petite Porsche 550 apparue en 1953 ne change pas de physionomie durant plusieurs saisons. Solido choisit la version de 1955, année qui marque pour Porsche une nette progression.

Porsche 550 Dalia
Porsche 550 Dalia

La miniature voit le jour en 1957 avec la référence 101. Elle fait suite à la Jaguar type D, reine de l’endurance. Comme celle-ci, elle est équipée de suspensions. Cette innovation va révolutionner les jeudis après midi des petits écoliers !

Son châssis est moulé en zamac. Initialement couleur argent, il reçoit rapidement une teinte gris clair. La première version décrite ne doit pas être confondue avec la version danoise (Solido /Tekno) qui reçut une peinture irisée, typique des productions danoises de l’époque.

La carrosserie est monobloc, mais dans le souci d’apporter un petit plus au niveau des détails, un saute vent est réalisé en plastique transparent. Cela n’a l’air de rien, mais il s’agit d’une innovation car à cette époque les fabricants moulaient cet élément avec la carrosserie. (voir par exemple celui de la Jaguar type D de Dinky Toys). Comme toutes les autos de course du début de la série 100, le pilote en plastique connaîtra une transformation durant la production de la miniature. Le second possède bras et jambes, ce qui est un plus pour un pilote de course ! Cette évolution coïncide avec le passage d’un volant de deux branches à trois branches.

Peu de variantes apparaîtront durant l’histoire du spider chez Solido, mais il faut tout de même signaler celle de la couleur du tendelet. La couleur verte (avec des nuances) est très fréquente. Par contre la couleur rouge est très rare. Il semblerait que cette couleur corresponde aux tous premiers modèles. Cette variante n’a pas été listée sur le premier exemplaire du livre de Bertrand Azema.

Nous avons eu la chance de trouver en 35 ans deux exemplaires avec tendelet rouge qui tous deux correspondent avec des autos dont la peinture est recouverte d’un vernis épais, ce que l’on peut constater également sur certaines Mercedes 190sl.

Les jantes en acier chromés n’évolueront guère. Si cette auto aura en France une histoire paisible, le moule connaîtra, lui, une longue carrière à l’exportation due à l’aura grandissante du constructeur de Züffenhausen.

L’aventure commence au Danemark. Soucieux d’élargir sa gamme, Tekno loue à Solido 6 moules, quatre cabriolets et deux autos de course. Il semble bien que le moule de la Mercedes 190sl n’ait jamais fait partie de ce transfert et qu’en conséquence le modèle ne soit jamais sorti au Danemark, bien qu’il soit décrit dans le livre de Monsieur Azema. Les autos de course ont été réalisées dans au moins trois couleurs : le vert, le rouge et l’argent. Dans ces versions le tendelet est de la même couleur que la carrosserie. Le traitement de la peinture des phares diffère sur la version argent : ceux ci sont peints de couleur ocre. Le châssis a reçu une peinture argent irisée, typique des productions scandinaves, bien que la mention « Made in France » soit restée gravée. Compte tenu de la rareté des modèles, on peut penser que la location fût de courte durée. Tekno n’imprimera d’ailleurs pas d’étui particulier et importera de France des étuis « made in France » sur lesquels il se contentera d’apposer, sur un seul côté, une étiquette où figurent ses références. Enfin, le nombre d’étiquettes imprimées ayant été inférieur à celui des boîtes importées il n’est pas rare, au Danemark de trouver des boîtes sans étiquette.

Pour conclure, la présence de ces Solido /Tekno dans un des catalogues Tekno destinés aux détaillants, avec leurs références Tekno, ne peut que conduire à les classer dans les Tekno. L’aventure du moule se poursuit en Espagne, chez Dalia, qui accueillera d’ailleurs un très grand nombre de moules Solido. Détail amusant, Dalia fabriquera aussi des Tekno sous licence ! On voit bien que de nombreux liens reliaient déjà ces firmes européennes…! La petite Porsche issue du moule Solido porte chez Dalia la référence 5 ; elle recevra pour l’occasion un châssis gravé Dalia made in Spain, sans la mention Solido. Elle sera produite dans de nombreuses teintes : des verts plus ou moins foncé, du blanc, du jaune, de l’argent, du rouge, du crème et certainement d’autres couleurs.

Contrairement aux Tekno, celles-ci comme les Solido ont le tendelet peint d’une couleur contrastée. Les boîtes connaîtront des variantes ce qui permet d’établir une durée de vie assez longue. Enfin, le moule demeuré inutilisé pendant plusieurs années sortira d’une retraite bien méritée, pour partir en Amérique du sud, au Brésil en vertu d’un accord portant sur plusieurs anciens moules entre la société Brosol (filiale des carburateurs Solex de Sao Paulo) et Solido. Solido créera en outre pour l’occasion trois moules inédits dont nous reparlerons. Brosol opérera un choix dans la sélection des moules, axé sur la compétition. Nous sommes à l’aube des années 70 mais cela n’empêchera pas ses dirigeants de choisir les moules de la Ferrari 500TRC ou bien de la Porsche 550 qui date du milieu des années 50. Brosol l’affublera des jantes de la Ford MK IV! La finition est de très bonne qualité, supérieure à celle des Dalia. Les châssis peints de couleur noire, portent l’inscription Solido industria Brasileira gravée. Plusieurs couleurs de carrosserie existent : jaune, rouge, bleu, vert et probablement d’autres !

Cette auto a conservé tout son charme. Je ne peux m’empêcher de penser à mon père en écrivant ces lignes. Nous avons en effet commencé notre collection en 1974 par la recherche de miniatures Porsche de compétition. L’appétit venant en mangeant, notre intérêt s’est étendu à l’ensemble des miniatures 1/43ème et nous a finalement conduit à faire le tour du monde pour compléter notre collection!

Je peux dire que ces petites miniatures Porsche de course nous procurent, 35 ans après leur acquisition, toujours autant de plaisir. (lire la suite)https://autojauneblog.fr/2016/04/28/porsche-550-graine-de-champion/

Junior de Luxe

Junior de luxe

Place aux jeunes ! Voilà en quelques mots ce que j’ai dit à mon frère cadet qui cherchait à diversifier son activité professionnelle. Je l’ai convaincu d’ouvrir un site avec des produits qui auraient pour point commun un rapport qualité prix indiscutable.

J’ai fait ce constat très simple. Le marché est solide.

Contrairement à ce que laissent entendre certain collectionneurs, voire quelques professionnels du secteur de la miniature automobile, le marché est actif et a un avenir certain.

 

Les raisons invoquées par ces personnes sont multiples : Il n’y a pas de jeunes amateurs, les collectionneurs ne n’intéressent qu’aux miniatures contemporaines de leur enfance, il n’y a personne pour reprendre le flambeau.

Mon analyse est différente. Il me semble que le vrai problème est ailleurs. Il se situe au niveau du pouvoir d’achat.

C’est pourquoi le marché doit évoluer. Il doit s’adapter au porte-monnaie des clients. Il faut baisser les prix pour proposer un rapport qualité prix plus attractif : c’est pourquoi nous ouvrons Auto Jaune Junior de 7 à 77 euros.

C’est un challenge mais nous avons des atouts. Mon frère qui a de l’expérience dans la communication s’occupera des relations et du suivi des clients. Il me revient d’utiliser mes 32 ans de métier pour trouver des produits intéressants afin de fidéliser cette nouvelle clientèle.

Tous les jours, à 22H30, comme sur le site de l’Auto Jaune nous allons mettre en ligne quatre nouveaux produits. A l’ouverture, le site en proposait déjà 2500, la réserve est constituée pour alimenter la page quotidienne et fidéliser les amateurs.

Nous ferons également quelques bourses d’échange en qualité de vendeur…cela me rappellera mes débuts.
Mon frère pourra parfaire sa culture musicale durant les déplacements …5 heures de route, c’est juste le temps d’apprécier le Crépuscule des Dieux.

Mon frère n’est pas collectionneur mais il a été élevé dans l’univers de la collection. Par ailleurs, il a pu apprécier très tôt la qualité des jouets Solido. C’est en effet un AMX 30 de chez Solido que je lui ai lancé à la tête, un jour de dispute comme il en existe parfois entre frères. Cet acte impardonnable m’a valu la confiscation immédiate par mon père de tout mon parc d’autos miniatures. Afin de ne pas raviver de vieilles querelles je vais éviter de lui confier ce type de produits pour mise en vente sur son site.

Il va vite apprendre que dans le milieu de la collection, le terme « Junior » est associé à plusieurs fabrications. Celle qui me vient en premier à l’esprit est celle de la gamme des miniatures démontables de chez Solido.

Elle est apparue dès le début de la fabrication de jouets, avant-guerre. Les modèles de la plus grande taille étaient les Major, venaient ensuite les Junior puis enfin les Baby. Ferdinand de Vazeilles avait donc créé trois gammes d’autos et donc trois catégories de prix. Comme souvent dans la production de jouets, la taille définissait le prix. Les Junior sont mes préférées. L’échelle se rapproche des standards imposés par Meccano et ses trains miniatures, le 1/43. Il est assez intéressant de constater que durant l’ère de M. de Vazeilles, jusqu’au milieu des années soixante-dix,  Solido va garder jusqu’au bout ses gammes de miniatures transformables que sont les Major et les Junior. Seules les Baby ne passeront pas le cap des années 60.

Ces autos seront vendues à l’unité. Cependant, pour les périodes de fêtes, Solido produira de somptueux coffrets, des Junior de luxe. Le plus impressionnant, frisant la démesure, est celui qui s’intitule « Concours d’élégance ».

J’ai pu acquérir l’exemplaire de Bertrand Azema. C’est presque un catalogue à la Prévert : scooter, chariot de gare, camions de pompiers, avion à réaction, engin de chantier, triporteur… le plus impressionnant est que Solido ait regroupé dans ce coffret des modèles des gammes Junior, Baby et même Mosquito ! On pourrait croire à un coffret de représentant servant à montrer aux éventuels clients l’étendue des fabrications Solido. Il n’en est rien.
Au regard de la taille et du poids du coffret, on imagine que la production n’a pas été très importante.

Ce coffret n’a dû être mis en vente que dans des magasins haut de gamme. Il fallait que les parents gagnent bien leur vie pour pouvoir offrir un tel cadeau à leur progéniture.