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Passion Solido

Le dernier contact que j’ai eu avec Bertrand Azema remonte à 2007. Février 2007 pour être précis car je le rencontrais au moins une fois par an au salon Rétromobile. Il m’avait alors parlé de son projet de refaire un ouvrage sur la série 100. Il faut effectivement constater que les collectionneurs ont évolué depuis la parution du premier livre sur le sujet. Par ailleurs, la série 100 est si vaste que de nombreuses variantes de couleurs ont émergé depuis le premier opus sur le sujet. C’est d’ailleurs lors de la préparation de son premier livre que nous avions fait réellement connaissance, lorsqu’il était venu chez mon père afin de compléter ses listes et de faire des photos.

Moule Solido pour le modèle Bertone d'Alfa Romeo
Moule Solido pour le modèle Bertone d’Alfa Romeo

Il était également venu pour la réalisation de son second ouvrage consacré aux Solido des séries Major, Junior, Baby et aux Solido d’exportation.

Bien conscient de l’évolution du marché, Bertrand Azema avait repris son bâton de pèlerin et, plein d’enthousiasme, projetait d’écrire un nouvel opus. Il avait commencé par établir une liste remise à jour de toutes les variantes de boîtes de la série 100. Il m’avait parlé de ses dernières découvertes sur ce sujet et m’avait téléphoné quelque temps plus tard afin de convenir d’un rendez-vous. Ce fut mon dernier contact avec lui. La maladie aura raison de son enthousiasme. Il s’est éteint le 4 juin 2013 à l’âge de 70 ans.

Au mois de novembre 2014 son épouse Isabelle Azéma mettra aux enchères à la Galerie de Chartres une partie de sa très belle collection, au profit de la recherche sur la maladie d’Alzheimer.
Mme Azema m’a fait un grand honneur. Sachant qu’avec mon père nous avions rassemblé un certain nombre de prototypes et connaissant notre intérêt pour ces produits, elle m’a cédé quelques pièces, en marge de la collection de miniatures. J’ai été ému et touché de ce geste. Au-delà de l’intérêt historique des objets, je suis sensible à leur provenance, c’est un peu de Bertrand Azema qui rentre chez moi.

Voici donc l’ébauche en bois, ainsi que son empreinte en élastomère de l’Alfa Romeo Carabo de chez Bertone. L’auto a été présentée au salon de Paris en 1968. On la doit à Giorgetto Giugiaro qui travaillait alors au studio Bertone. Le nom « Carabo » rappelle que la voiture ressemble à un scarabée (carabidae) : les portes, en forme d’élytres, et la couleur, vert métallisé rappellent le monde des insectes. Cette auto fut un tournant dans le monde du design automobile. On mesure l’impact que cette auto eut auprès du public au nombre de reproductions en modèles réduits qui ont vu le jour.

L’échelle retenue est trois fois supérieure à celle qui avait été initialement envisagée. M. Jean-Paul Juge m’en avait dans le passé expliqué la raison. Une fois l’ébauche en bois réalisée, une empreinte est réalisée permettant ensuite un moulage en résine. A l’aide de ce moulage réalisé à une échelle supérieure, les éventuels défauts, ainsi que la ligne générale sont mis en évidence. Lorsque la ligne générale est approuvée et les éventuels défauts corrigés, une réduction au tiers est effectuée. Le travail est encore long avant la mise en production de la miniature. Enfin, c’est à partir de la réduction que sera gravée la matrice en acier.

Solido a tenu à se différencier de ses concurrents, en offrant une reproduction équipée de portes ouvrantes. Ces portes sont « la » singularité de cette auto à l’échelle 1. Solido fut le seul au 1/43 à proposer cet élément mobile. On imagine la prouesse technologique de la part du personnel du bureau d’étude. Pour les amateurs de variantes signalons deux nuances distinctes de vert métallisé et la version de couleur rouge, plus rare.

Six, pair et passe !

« On n’est jamais content de ce que l’on a » voilà comment je pourrais résumer ce qui va suivre. Enfant, nous avons tous, je pense, rêvé devant les catalogues des fabricants de jouets. Personnellement, c’était surtout les modèles à venir qui me faisaient rêver !

rares variantes de Simca 1000
Simca 1000 variantes peu fréquentes

La parution du nouveau catalogue Solido était attendue par certains comme par d’autres le beaujolais nouveau…mais je vous rassure il ne produisait pas les même effets ! Ainsi j’ai pu rêver en 1974 devant une Lola T292, une Ferrari 312PB 1973 et une Alfa Romeo 33 1973 …qui n’arriveront jamais ! Mais le souvenir de cette attente reste en ma mémoire, comme une heureuse période.

L’enfant qui a grandi et qui est devenu collectionneur rattrape parfois l’histoire. Ainsi, j’ai toujours beaucoup d’intérêt pour les prototypes et je ressens de l’émotion devant un modèle qui n’a jamais été réalisé. Quand l’occasion se présente, j’essaie toujours d’acquérir ce genre de pièces. Il est important pour ce faire de connaître l’histoire du modèle et sa provenance. Cette Simca 8 fut achetée par Jean-Michel Roulet, auprès de M. Scherpereel, marchand au marché aux puces de Saint-Ouen. Elle faisait partie d’un ensemble sorti de la rue du Maroc au milieu des années 70. Acquise ensuite par le docteur Jean-Bernard Sarthe, elle arriva chez nous quand ce dernier réorienta sa fabuleuse collection. L’échelle de reproduction est supérieure au 1/43.

Ces autos étaient réalisées dans un but bien particulier. Comme l’explique M. Roulet, elles ne servaient pas à la fabrication des moules. Elles permettaient de tester lors de réunions la pertinence d’une future mise en fabrication. Il faut bien se rappeler que la fabrication d’un moule acier était, et est encore maintenant, un lourd investissement. Le droit à l’erreur n’était pas permis. On aurait aimé avoir entre les mains, si cela a existé, les rapports de ces réunions, et surtout la motivation qui conduisait à produire un modèle ou à l’abandonner.

Comme l’explique également M. Roulet, dans ses ouvrages, il faut bien comprendre le poids de Liverpool dans la décision de valider ou non un projet.

Il est amusant que certaines annotations sous ces maquettes en bois soient indiquées en anglais. Cet aspect décisionnel s’estompera avec le temps. Mais à l’époque de la réalisation de cette Simca 6, il était bien présent.

Sans intérêt pour certains, ces pièces uniques sont pour moi captivantes. Elles font partie de l’histoire d’une firme même si leur destin s’est arrêté au bureau d’étude. C’est une chance d’avoir pu les sauvegarder.

Simca
Simca

Je profite de cette page dédiée au groupe Simca, pour présenter aussi le projet du camion Unic multibenne. On appréciera la couleur retenue, celle du Simca Cargo fourgon. Enfin, une vignette regroupant des Simca 1000 provenant de chez M. Chaudey.

La caravane et l’Aston Martin

La pérennité de la série 100 est à mettre à l’actif de Jean De Vazeilles. Lorsque le père de ce dernier avait créé Solido, il avait pour ambition de proposer des jouets démontables. Les reproductions d’automobiles tenaient alors une grande place dans les catalogues. Le coté ludique du jouet résidait dans la possibilité pour l’enfant de construire son propre modèle.

La caravane et l’Aston Martin
Face avant et arrière

Il avait à sa disposition un châssis, des capots, et des éléments de carrosserie variés. Il ne restait plus qu’à les assembler au gré de son imagination. L’enfant pouvait ainsi passer d’un coupé chauffeur à une pointe de course. Le passage à la série 100 n’a pas totalement supprimé cet esprit de jouet démontable. Mais il s’agit désormais de proposer des autos fidèles et ce critère impose de réaliser des châssis aux cotes de chaque auto : c’est la fin des châssis standardisés.

Jean de Vazeilles ne souhaita jamais se séparer de ce qui avait fait le premier succès de la marque : les autos démontables, transformables, ludiques. Il adapta le concept à ses nouvelles productions. Il choisit deux modèles de la série 100, la Ford Thunderbird et l’Alfa Romeo 2600 Bertone.

Le moule fut modifié de manière très simple. Du sertissage comme moyen de maintenir le châssis à la carrosserie, on passa au vissage grâce aux fameuses vis Solido qui n’avaient guère évolué depuis le début de l’histoire de la Solido. Deux tailles de coffret furent proposées : Caravaning 1 et Caravaning 2. L’enfant qui recevait le second coffret pouvait choisir d’assembler, à l’aide d’un châssis très simple qui avait été créé au milieu des années 50, la caravane ou la remorque pour véhiculer le hors-bord. L’enfant qui recevait le petit coffret ne pouvait accrocher à son Alfa Romeo que la caravane. Il est bien clair que l’intervention de l’imagination est désormais très cadrée. Plus tard, l’opération sera renouvelée avec des modèles du milieu des années 70, preuve qu’il y avait là un petit marché laissé vacant par les autres fabricants.

Vous allez me dire, mais quel rapport y a t-il avec notre Aston Martin DB5 ? Le voici. Solido a eu une grande carrière à l’international. Les moules ont voyagé en Espagne, en Argentine, au Brésil, et se sont parfois un peu détériorés. Ainsi notre Alfa Romeo 2600 a dû partir en Espagne alors qu’il y avait une livraison de coffrets Caravaning 1 à honorer.

La direction conclut bien vite que la seule auto présentant des caractéristiques similaires était l’Aston Martin DB5.

La caravane et l’Aston Martin
La caravane et l’Aston Martin

Il fallut juste modifier le châssis. Un pas de vis remplaça le sertissage pour permettre de fixer la carrosserie au châssis. Cette modification fut conservée jusqu’à la fin de production du modèle. Cette version, peinte d’un beau vert cru est toujours équipée de jantes en acier, ce qui en fait une exception pour une Aston Martin DB5 « made in France ». A contrario, l’Alfa Romeo 2600 partie en Espagne et vendue en étui individuel sera produite vissée !

Là aussi ce sera une exception. Au retour de l’outillage en France, l’Alfa Romeo réintégrera les coffrets caravaning jusqu’au milieu des années 70.

L’inconnue du lac

La nécessité d’installer notre fille en Italie où elle poursuit ses études depuis le mois de septembre nous a conduit cette année à finir nos vacances au nord de Milan, au bord du lac de Lugano. Ce lac a la particularité de partager ses rives entre deux pays : l’Italie et la Suisse.

Alfa Romeo Giulietta
Alfa Romeo Giulietta ; palette de couleur

Un vrai casse-tête pour les autorités douanières des deux pays. Cette particularité géographique permet à l’estivant de suivre, allongé sur son transat, les passages réguliers de la brigade financière italienne.

Cette dernière bénéficie d’une superbe vedette équipée de deux moteurs qu’elle fait souvent fonctionner à plein régime, certainement afin d’en vérifier le bon état de marche ! De manière plus paisible, canots anciens et Riva troublent la quiétude de l’eau dont ils rident la surface de vagues artificielles.

Trois versions pour le marché Suisse
trois rares version Alfa Romeo Giulietta de chez Mercury pour la Suisse

J’ai connu des zones frontalières moins hospitalières que cette superbe région ! Si l’on ne veut pas traverser le lac, la route étroite et sinueuse qui le longe est un second moyen de communication entre l’Italie et la Suisse. La frontière qui est à 7 kilomètres paraît finalement assez facile à contrôler.

Il reste un autre moyen de circuler, peu ordinaire pour un citadin comme moi : l’hydravion ! J’ai eu la chance d’en voir décoller alors que je me baignais dans le lac ! Il semblerait que ce soit le moyen le plus simple pour gagner le lac de Côme. L’engin ne m’a pas paru très puissant et donnait l’impression d’avoir des difficultés à franchir la cime des reliefs entourant le lac. Après avoir péniblement décollé il devait faire une première boucle afin de prendre son élan et franchir les sommets. J’ai mille fois préféré le regarder du rivage que d’en être le passager !

Pour illustrer ces souvenirs, une auto s’est imposée, italienne bien sûr. Il s’agit d’une Alfa Romeo. Il faut dire que nous sommes près de Milan, à moins de cent kilomètres du siège d’Alfa Romeo.

Le modèle représente précisément une Giulietta berline de Mercury. La version destinée au marché suisse est peu connue.

En effet les versions bicolores de cette dernière ont été réalisées par Mercury pour l‘importateur Mercury en Suisse, le Comte Giansanti. Il faut savoir en effet que la Suisse a été le premier pays au monde à importer des Mercury et ce dès 1949 ! Il restera le seul jusqu’en 1953.

J’ai choisi de faire également figurer une Alfa Romeo Giulietta sprint bicolore. Un élément demeure inconnu puisque, même si je le soupçonne, je ne suis pas en mesure d’affirmer que cette dernière a été réalisée pour le marché suisse.

Panda répertoriés

Modèles Panda avec vitrage clair à l’échelle du 1/50 environ. Voici la description des paires photographiées :

  • Fiat 1300 grise et Alfa Romeo 2600 Bertone orange
  • Peugeot 404 orange et Renault Floride cabriolet grise
  • Jaguar 2,4l bleu violine et Rover 90 rouge orangé
  • Toyota Crown bordeaux et Citroën DS19 bleue
  • Wartburg rouge et Hillman Super Minx bleue
  • Saab 96 grise et Volvo 121 Amazon bleue
  • Triumph Herald 1200 rouge et Rolls Royce Silver Cloud rouge orangé
  • Rambler Classic rouge et Plymouth Valiant grise
  • Opel rekord 1963 orange et BMW 1500 brique