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De l’importance de la documentation

Lors de mon dernier voyage aux USA, au hasard des déballages marchands j’ai trouvé un document qui m’a semblé extrêmement intéressant. Il s’agissait d’un catalogue dont la couverture à dominante rouge et jaune m’a attiré. Le concepteur de ce catalogue n’avait sûrement pas choisi au hasard ces couleurs.

Jean de Vazeilles qui dirigeait Solido, m’avait expliqué que l’utilisation de la couleur rouge permettait de gonfler les ventes. Quant à la couleur jaune, c’est celle que l’œil perçoit le mieux.

Catalogue Ralstoy
Catalogue Ralstoy

Le catalogue Ralstoy présenté ce jour affiche le visage réjoui d’un enfant, dont on devine que la joie résulte de la perspective d’acquérir un coffret Ralstoy. Ce petit personnage fait penser à ceux que Meccano utilisait pour ses promotions dans les années 50.

Mais regardons davantage la couverture. Lorsque l’on connaît les véhicules de la marque, on s’aperçoit rapidement que les véhicules ont été enjolivés. Ainsi, les béquilles des tracteurs sont surlignées par de la peinture blanche : les extrémités d’axe ont reçu un petit coup de peinture. Le semi-remorque porte-engin a quant à lui reçu un superbe chargement composé de deux bobines de câble maintenues par des cales et des câbles. On aurait aimé que Ralstoy offre un tel chargement au public. Le semi-remorque fardier a reçu des chaînes et un crochet pour fixer les billes de bois sur la remorque. Enfin, les décorations du semi-remorque fourgon et de la citerne, inconnues sur les modèles vendus, ont dû rester à l’état de prototype ! Ont-ils survécu ? La citerne est intéressante. Ralstoy a inscrit sur les flancs de cette dernière qu’elle est spécialisée dans tous les types de transport : pétrole, huile, produits alimentaires, d’aliments pour bétail et enfin « other liquids » (autres liquides…).

Pour qui connaît un peu la marque, il est facile de comprendre que Ralstoy cherchait des clients dans tous ces secteurs afin que ces derniers y apposent leur publicité.

On peut donc en déduire qu’il ne faut jamais se fier aux photos des catalogues de jouets. Les photos de ces derniers sont en général retouchées. Les pages suivantes sont également intéressantes. On comprend que ce document est rare parce qu’il n’a jamais été destiné à être distribué à une jeune clientèle mais aux professionnels. A l’intérieur figurent les prix par quantité et les compositions des coffrets ainsi qu’un bon de commande prétimbré. Il ne reste plus qu’à le remplir ! La personne qui vendait ce document proposait d’autres catalogues destinés aux professionnels, notamment ceux d’Hubley, et de Tootsietoys. Tous avaient été annotés par le marchand de jouets, qui avait dû passer commande, sauf celui de Ralstoy qui n’avait pas trouvé grâce à ses yeux !

Depuis très longtemps, les collectionneurs de Ralstoy se querellent gentiment au sujet de l’identité du camion à capot long. L’identité du « cabover » (cabine avancé) n’a jamais posé de problème. C’est un Ford. J’ai même eu la chance d’en voir un vrai il y a quelques années sur un parking de Chicago. C’est un petit tracteur, étroit et haut sur pattes. S’agissant du capot long, mon ami Steve Butler penchait pour un camion de la firme Autocar. C’est d’ailleurs ainsi que je l’ai nommé dans les articles consacrés à ce camion. D’autres amateurs américains parlaient de camion « generic » c’est-à-dire sans identité particulière. La réponse figure dans ce rare catalogue. Sous la référence 10 figure un camion double essieu de la firme Mack. Vous pouvez donc corriger vos fiches ! Le semi-remorque fourgon porte la référence 9. La version citerne porte la référence 6. Le catalogue propose également une version tracteur solo.

Je profite de l’opportunité pour vous montrer d’autres exemplaires des versions du Ford semi-remorque fourgon. D’après le catalogue, cette version, celle de la remorque fourgon n’était commercialisée qu’avec le Mack. Aucune référence n’apparaît pour le Ford tractant cette remorque fourgon. Il semble donc que Ralstoy ne l’ait produit qu’à usage promotionnel pour des entreprises qui n’étaient équipées que de Ford ou qui ne voulaient pas de camion Mack. Il est évident que le Mack (trois essieux) revenait plus cher que le Ford (deux essieux). Ce qui est confirmé par le catalogue : le Ford était vendu 0,79 cents et le Mack 1,19 $ ! (voir un autre article sur Ralstoy)

Listing des Ford cabover de chez Ralstoy

Tentative de … listing des Ford cabover de chez Ralstoy

Comme avec les Peugeot de chez Vapé Bourbon, tentons d’établir un début de listing. (voir un autre article sur la firme Ralstoy)

Voici donc par ordre alphabétique la liste des Ford semi-remorques fourgons :

  • « Allied van lines » orange/noir
  • « Haeckl » brun/argent
  • « Marshall Field Company » vert foncé
  • « Red Ball transit company » blanc
  • « Union Freightways » rouge/blanc
  • « Wheaton van lines inc. » blanc/rouge
  • « Wheaton van lines inc. long distance moving » blanc/rouge

A vous de compléter la liste !

Bus Stop

La figurine qui illustre les clichés des modèles du jour me rappelle la photo de Marylin Monroe illuminant l’affiche du film « Bus stop », avec un petit effort d’imagination, certes, la pudibonderie américaine ayant veillé à ce que notre petite figurine en question soit correctement vêtue, dans lequel une chanteuse de cabaret de Phoenix en Arizona prend le car avec un jeune cow-boy de rencontre.

Continental Trailways
Continental Trailways

La compagnie National Trailways desservait cette ville à travers la ligne « Trinidad-Albuquerque-Flagstaff-Los Angeles ». L’évocation du nom de ces villes nous replonge dans l’univers des westerns. Le car partait à 8 h 05 le matin et arrivait à destination le soir à 17 h 35.

Embarquez-vous. Nous sommes en 1956, l’année de la réalisation du film de Joshua Logan. De superbes paysages, de grands horizons défilent à travers les baies vitrées du car GMC « 4103 ». Les autocars de cette compagnie promettaient un confort jusqu’alors inégalé.

La reproduction est due à la firme américaine « Realistic ». Le modèle, imposant est moulé en aluminium en deux parties. En cela, il est le digne héritier du modèle Arcade, en cast iron qui l’accompagne. En effet, la technique de fabrication est héritée de celle utilisée avec les cast iron. « Realistic » a choisi de mouler son car en deux parties. C’est une technique originale et qui sera rarement réutilisée. La face avant a été moulée séparément de la carrosserie. L’ajustement, délicat, est relativement bien fait.

Les modèles représentant les cars de la Greyhound produits par Arcade, juste avant la seconde guerre mondiale utiliseront cette technique. Ce sera alors juste la face avant, plate, qui sera en cast iron chromé. Pour l’autre modèle présenté ce jour, issu aussi de chez Arcade, la calandre rapportée de la face avant et la face arrière sont en cast iron chromé. Ce dernier, qui est un AFC (American Foundry Company) modèle IFC-41, est donc un traditionnel « 4 parts ». Le car étant composé d’une carrosserie injectée en deux parties, d’un radiateur et d’une face arrière. Cela fait bien quatre parties.

Arcade maîtrisait parfaitement la technique et le jointage est parfait. Il faut reconnaître qu’en Europe, aucun fabricant ne proposait des reproductions de cars de cette taille. Seuls les fabricants de jouets en tôle pouvaient rivaliser. Ces productions américaines sont excessivement fidèles.

Un collectionneur rencontré outre-Atlantique, John Dockendorf, m’a ainsi fourni les types exacts des cars reproduits. C’est auprès de lui que j’ai acquis ce joli dépliant datant de janvier 1937 qui donne tous les horaires des bus ! Il m’a par ailleurs expliqué que cette compagnie était extrêmement populaire aux USA. Elle travaillait en étroite liaison avec les chemins de fer, assurait les correspondances dans les grandes villes et permettait d’étendre le réseau de communication. J’avoue que j’ai une faiblesse pour cette compagnie. Les couleurs choisies sont extrêmement attirantes. Plus de quinze ans séparent ces deux acquisitions. Je suis maintenant à la recherche du troisième modèle : un Flexible « Clipper » produit également par Realistic. Il me faudra sûrement patienter encore pour ce troisième modèle car il est très difficile de trouver en bon état ces objets de grande taille.

Cela me donnera un prétexte pour retourner aux USA. La collection est école de patience. Rêver, rêver c’est déjà ça…

Bons baisers des Grands Lacs

Après une interminable traversée de l’Atlantique dans le Constellation, nous sommes arrivés à bon port à Chicago. Quelle sensation formidable que de retrouver le plancher des vaches !

panneau Lionel
panneau Lionel

Après avoir loué une belle Ford, dernier modèle, nous somme partis vers les Grands Lacs. Le paysage est impressionnant. La nature est superbe. C’est bien simple, on croirait évoluer dans le décor d’un film et on s’attend à tout moment à voir surgir John Wayne ou à se trouver au détour d’une forêt nez à nez avec des indiens Algonquins. Comme eux, grâce à la caravane, nous sommes nomades. Ce moyen de couchage nous procure une grande mobilité.

Pour les repas nous avons découvert la gastronomie locale qui se résume à ce qu’ils appellent un hamburger. Il s’agit de deux tranches de pain rond, à la saveur briochée dont la mie est dense, molle et un peu collante à la langue. A l’intérieur de ces tranches de pain, ils glissent un steak haché et de la sauce tomate, sucrée. Cela déroute un peu au début, et puis on s’y fait. On peut à son gré ajouter des ingrédients : de la mayonnaise ou du fromage par exemple. Les enfants adorent. On mange cela perché sur de hauts tabourets. Ils ont tout de même de drôles d’habitudes.

Le premier soir, le serveur nous a donné une boîte pour emporter ce que les enfants n’avaient pas fini ! Quel dommage de ne pas avoir emmené le chien. Pour ma part, ces hamburgers, qui ne sont finalement que des sandwichs améliorés, il m’en faut au moins deux. Cela se mange sans faim, d’autant qu’il n’y a pas de vin, mais uniquement des sodas. Nous avons peut être pris quelques kilos, car mes vêtement me serrent un peu … Il y a une chaîne de restaurant où ils ne vendent que cela.

Dans l’auto, les enfants guettent de loin les belles enseignes rouges et jaunes. Moi, ce sont les stations Texaco que je guette. Leur logo, une belle étoile, m’indique la bonne route.

Grâce au programme de fidélité, au bout du troisième plein d’essence, nous avons gagné une superbe carte routière et un porte-clefs ! Je n’ose imaginer un tel programme en France, où après plusieurs pleins dans ma station Azur, proche de chez nous, on m’offrirait une miniature en plastique. Quel pays ! L’heure du retour vers la France approche, je suis finalement impatient de retrouver notre gastronomie. Je mangerais bien un bœuf bourguignon !

PS: les modèles présentés ont été produits par la firme américaine « Thomas Toys ». L’échelle de reproduction est environ le 1/43.

J’attire votre attention sur l’intitulé du coffret « For girls and boys » ( pour filles et garçons)! Un avant- gout d’égalité des sexes !

Sur l’ovale d’Indianapolis

Pour illustrer cette course, j’ai choisi des autos de fabrication américaine, toutes reproduites à une échelle proche du 1/43. Comme souvent avec les fabricants de jouets d’outre-Atlantique, les gammes sont déclinées dans plusieurs échelles. Ceci est particulièrement vrai pour les jouets réalisés en cast iron, mais les modèles en caoutchouc (rubber) et en plomb (slush) n’échappent pas à cette logique. Il existe ainsi une série de bolides similaires reproduits à l’échelle du 1/60.

Craft Toys Miller
Craft Toys Miller

La période de production de ces jouets s’étale de 1930 à 1950 environ. Les deux reproductions avec capot moteur amovible sont particulièrement intéressantes : le capot moteur est réalisé en tôle et coulisse verticalement pour laisser entrevoir une reproduction sommaire du moteur. Ils ont été réalisés par Craftoy.

Les modèles équipés de jantes en bois, peintes de couleur rouge, sont des Barclay. Le bolide bleu est particulièrement impressionnant par son aspect agressif.

Le modèle de couleur verte, avec le pilote installé très en retrait est une Kansas. Le modèle sera repris par d’autres fabricants.

Les monoplaces, rouge et turquoise, équipées de roues en caoutchouc de couleur blanche sont des Lincoln.

Enfin, celle de couleur argent dans la vignette en haut à gauche de l’article 144 est également une Lincoln, celle de droite étant une CAW portant la référence CWV08.