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BRM V8 de chez Solido Brosol et Dalia

La saga des Solido

Monsieur De Vazeilles, en bon gestionnaire, savait conserver ses modèles un nombre d’années suffisant pour qu’ils soient amortis. La BRM pourrait à elle seule servir d’exemple.

BRM Dalia
BRM Dalia

Elle est de conception simple, équipée de suspensions bien évidemment. Ses concepteurs ont su rendre la ligne particulière de la monoplace, que chaque amateur peut identifier au premier coup d’œil. De plus, quelques détails finement reproduits finissent de caractériser la monoplace : les pots d’échappement verticaux bien sûr, mais également son arceau de sécurité à la forme bien particulière.

Elle connaîtra au long de sa carrière de nombreuses variantes de jantes. D’abord équipée de petites jantes en acier chromé, elle s’adaptera aux nouvelles jantes produites par Solido. Elle sera ensuite équipée de jantes moulées en zamac, celles de la Ford MKIV.

A cette occasion, Solido devra modifier son moule afin de l’adapter à ces jantes plus imposantes, qui ne collent pas avec la réalité des années où elle participa au championnat du monde. Lors de ces ultimes productions, elle recevra une finition différente.

Elle sera équipée d’une décalcomanie, une large bande blanche évasée avec un filet de couleur rouge. Comme la plupart des Solido, la BRM connaîtra une seconde jeunesse en Espagne chez Dalia. Puis, à la fin des années soixante-dix, le moule partira au Brésil. Le modèle conservera alors la décalcomanie aperçue sur les dernières productions françaises. A cette occasion, ce sont des jantes moulées en zamac et vues sur les Ford MKIV et les Chaparral qui l’équiperont.

Des BRM V8 de tous les horizons

 

Ceci n’est qu’une sélection. D’autres reproductions ont vu le jour , notamment à Hong-Kong.

Corgi Toys Mini rallye

Un Safari Rallye en Mini

Le Safari Rallye comme le Rallye de Monte Carlo font partie des compétitions automobiles sur route qui jouissent d’une grande aura auprès du public. C’est pour cette raison que de nombreux constructeurs ont cherché à remporter ces épreuves afin de les utiliser à titre commercial.

Dinky Toys Ford Cortina
Dinky Toys Ford Cortina

A la suite des succès remportés au Kenya, Peugeot bénéficiera pendant longtemps, aussi bien en Europe qu’en Afrique, de l’image du constructeur qui sait produire des autos solides.

Ce sont ensuite les constructeurs japonais qui, au grand dam du constructeur de Sochaux, remporteront des épreuves en terre africaine. Sur ce terrain très cassant, de nombreuses marques automobiles repartiront bredouilles malgré les gros moyens engagés.

Ainsi, Porsche ne remportera jamais le Safari Rallye. Certains sont passés très près de la victoire. Ainsi, l’Alpine Renault berlinette et la Lancia Stratos se distingueront sur les terrains des quatre coins du monde mais se casseront les dents dans la savane africaine.

Les petites Minis présentées ce jour, efficaces sur bon nombre de terrains n’ont jamais, elles non plus, remporté le Safari Rallye, contrairement à la Ford Cortina qui est présente sur la couverture du coffret !

Le succès de Ford eut un grand retentissement à l’époque, et les reproductions en miniature ont été nombreuses. Il faut saluer l’ingéniosité déployée par Fernel Developments LTD, assembleur qui œuvra auprès de différentes firmes afin de garnir ses jeux de société. Ainsi, dans un coffret intitulé « Monza » et dans un autre intitulé « London Brighton », c’est à Lesney qu’il achètera des miniatures. Dans le « Monte Carlo », le plus connu, c’est à Swansea, chez Corgi Toys qu’il se fournira en Morris Mini, tout comme pour le coffret présenté ce jour. Ces dernières sont d’ailleurs modifiées par rapport au modèle de série. Les châssis ont été perforés afin de placer les miniatures sur un support en plastique du jeu, symbolisant une route et représentant la progression du joueur. De plus, le fabricant a emprunté à Corgi Toys la décoration figurant sur la Volkswagen 1200 du Safari Rallye. Il faut bien avouer que dans le catalogue Corgi Toys, il n’était pas très facile de trouver des autos pouvant facilement endosser un costume sportif.

Mais le succès de la Mini auprès du public était tel qu’il est facile de comprendre pourquoi Fernel developments limited a cherché à la présenter dans ses coffrets. Pourtant, le succès n’a pas été au rendez-vous.

Le coffret est rare. Je ne l’ai rencontré qu’une fois.

Une Jaguar hybride

Une Jaguar hybride

En tant qu’amateur de sport automobile, lorsque je contemple une miniature représentant un bolide, j’essaie toujours d’avoir des informations sur l’histoire du modèle reproduit. Avant d’écrire ces quelques lignes, la Jaguar type « D » sortie de chez Solido en 1957, ne n’avait jamais posé de problème d’identification.

En inscrivant sur le châssis la mention « Le Mans », Solido nous livre un indice. La dérive, prévue dans un premier temps pour le circuit du Mans sera tout de suite utilisée sur les autres circuits. Au départ, la voiture n’en possédait pas. La plus célèbre des Jaguar type « D » dépourvue de dérive est celle de l’écurie française « Los Amigos » qui se classera troisième lors de l’édition de 1956. Cette dernière était bien sûr de couleur bleue, comme il se doit pour une auto engagée sous la bannière française.

Le capot court du modèle Solido fait penser à une version de 1954 ou de 1955. Il ne peut s’agir un modèle plus tardif car le nouveau règlement entré en vigueur en 1956 impose un pare brise de taille supérieure en largeur et en hauteur. Cela conduira toutes les autos participant au championnat à adopter un pare brise panoramique.

Variantes de teintes
Solido Jaguar Type D variantes de couleur rouge

Si la silhouette est agréable et le profil correct, la face avant est peu fidèle. Ainsi, l’ouverture qui y est pratiquée fait plus penser à un squale qu’à une Jaguar !

Si vous êtes amateur de la gamme Solido, je vous invite à observer les modèles de la gamme Junior des années 50. Vous trouverez de nombreuses similitudes au niveau du traitement des ouvertures sur les faces avant des autos.

La Jaguar a dû être conçue par la même personne. Il semble qu’ensuite, dès l’Alfa Romeo Giulietta spider, Solido ait engagé une personne plus talentueuse et sachant bien retranscrire les formes et les détails.

Après de nombreuse recherches je n’ai pas trouvé trace d’une Jaguar type « D » équipée des deux projecteurs supplémentaires dont Solido l’a affublée. En 1954, l’auto est équipée d’un projecteur en plus de ses phares. Sa taille est inférieure à celle des phares et il est installé de manière asymétrique sur le côté gauche. Le côté droit était réservé à la plaque d’immatriculation installée sous le phare. Ce montage ne sera pas conservé au Mans en 1955. La Jaguar « D » remportera la course inaugurale du championnat du monde 1955 ainsi que les douze heures de Sebring. Durant l’intersaison, l’usine Jaguar cède un des modèles de 1954, équipé des deux phares et du projecteur, à Briggs Cunningham qui a ouvert une importation Jaguar dans la région de New York. En continuant mes recherches sur le territoire américain, j’ai trouvé la trace de nombreuses types « D » qui ont fini leur carrière sportive outre-Atlantique, souvent parées de couleurs extravagantes et de bandes de couleur et de numéros de course enluminés. Sur certains clichés apparaît nettement la trace de deux ouies sous les phares principaux ; il s’agit sans aucun doute de perforations destinées à refroidir les disques de frein.

Il est fort probable que Solido ait choisi pour sa reproduction la version 1954. Son capot très court semble bien être celui reproduit. Néanmoins, la direction de Solido a pris une liberté, préférant offrir un avant équilibré plutôt qu’un avant asymétrique. De plus, on peut aussi imaginer qu’entre la conception et la commercialisation du modèle réduit, la voiture remporta l’édition de 1955, avec un capot plus classique. Il y a fort à parier qu’un prototype existe avec trois phares. Enfin, il est amusant de constater que si le modèle a bien deux projecteurs supplémentaires, il lui manque les feux arrières !

Pendant sa longue carrière, la carrosserie ne subira pas de modification. Ce ne sera pas le cas des accessoires : volant à deux branches puis à trois, pilote sans bras ni jambes puis avec, jantes en acier chromé puis en zamac moulé. Le châssis, d’abord de couleur argent, puis gris, passera au noir à partir du moment où les jantes seront moulées en zamac. Les premiers modèles seront équipés d’une cocarde anglaise, issue de la série des avions. Ces premiers modèles sont en général équipés de pneus blancs sculptés. Le moule sera utilisé en Espagne chez Dalia. Cette auto fera également partie des accords commerciaux entre Solido et Tekno. Chez Tekno, elle recevra, comme nous avons déjà vu sur la Porsche 550, les mêmes finitions de couleur et de châssis (fiches 62 et 63). La version de couleur argent emporte mon adhésion. Signalons enfin que le moule ne semble être allé ni au Brésil ni en Argentine

Dalia et Solido/Tekno Jaguar Type D

Dalia et Solido/Tekno Jaguar Type D

Et débuta la série 100

Dans un entretien qu’il avait accordé à un journaliste, Monsieur de Vazeilles qui dirigeait l’entreprise Solido expliquait qu’il avait eu de la chance de prendre comme premier modèle la Jaguar type D.

Superbe Nicky Toys Jaguar Type D
Superbe Nicky Toys Jaguar Type D

Les exploits manceaux de la voiture contribuèrent au bon démarrage de sa nouvelle gamme, la série 100. Le choix fut judicieux. Le modèle restera au catalogue jusqu’en 1971 et dépassera le million d’exemplaires produits. Seule la Bugatti Royale dans la série « Age d’or » fera aussi bien.

 Celle à pneus blanc est la toute première Solido
Celle à pneus blanc est la toute première Solido

Jean de Vazeilles dira qu’en reprenant l’usine que lui avait laissée son père fin 1953, il avait compris que l’avenir était aux modèles réduits à l’échelle du 1/43, échelle imposée par Meccano et ses trains Hornby. Solido avait à son catalogue les gammes Junior de taille supérieure au 1/43, et les gammes Baby ou Mosquito, elles, de taille inférieure. Arrivant sur ce marché après les autres fabricants, il réalisa qu’il lui fallait se démarquer. Il lui a semblé qu’il y avait un créneau libre au niveau de l’auto de course et de sport. Son esprit d’entreprise l’a conduit à essayer de faire mieux que la concurrence.

Grâce à un homme, M. Brière, et à son intelligence pratique, la gamme Solido va bénéficier d’innovations techniques. Cet homme qui est entré sans diplôme chez Solido à 14 ans va en faire une entreprise à la pointe de son secteur. Solido employait beaucoup de main- d’œuvre locale. M. Brière habitait près de l’usine à Ivry-la-Bataille. Il sera à l’origine de l’invention d’une suspension constituée de deux ressorts à boudin, pour miniatures automobiles. Le système sera breveté le 16 février 1957.

La première miniature à recevoir une suspension, assurant à cette dernière un roulage de qualité sera donc la Jaguar type D portant la référence 100. Les collectionneurs qui ont connu cette révolution alors qu’ils étaient encore enfants s’en souviennent encore ! Dans la cour d’école, il fallait avoir « la » Jaguar type D.

De plus cette innovation était de qualité et fiable. Je ne me souviens pas avoir vu une suspension de Jaguar Type D affaissée ! Plus tard, Monsieur Brière sera à l’origine des premières portes ouvrantes (Lancia Flaminia). Précédemment, il avait réalisé la première partie mobile sur une miniature, le cockpit de l’Abarth de record.

Lorsque vous contemplerez dans vos vitrines ces merveilleux modèles, vous vous direz que vous êtes en présence de modèles pourvus d’innovations techniques qui ont ensuite été reprises par les autres fabricants. Vous les regarderez certainement avec davantage de considération !