Archives de catégorie : camions

Émotion intense dans un lot de modèles Winross

Non, je n’ai pas emprunté le titre de la chronique du jour au catalogue d’un constructeur automobile déclinant sa palette de couleurs !

Ces derniers ne sont pas avares de superlatifs pour vendre un rouge carmin ou un bleu France : les dénominations prétentieuses envahissent les catalogues. Alors, cette « émotion intense » je l’ai tout simplement ressentie à la réception d’un colis venant des Etats-Unis. Il s’agissait d’un lot acquis afin de compléter ma collection de Winross.

Winross
L’enveloppe à l’en-tête Winross Toy

Passée l’excitation des premiers modèles déballés, j’ai été surpris de trouver une lettre, avec un timbre américain et un tampon portant la date du 1er septembre 1964. L’enveloppe aux couleurs de Winross ne laissait aucun doute quant à l’expéditeur. A l’intérieur de l’enveloppe il y avait une lettre adressée à Mr Donall Mc Call, Continuer la lecture de Émotion intense dans un lot de modèles Winross

Émotion intense camions Winross – 2

Je n’ai pu résister au plaisir d’ajouter quelques photos de mes nouvelles acquisitions de camions  Winross.

Ces modèles de camions Winross sont un régal pour ceux qui apprécient les poids lourds américains.
Si vous possédez d’autres versions, je suis acheteur ! Surtout pour les premières cabines.

3 kg de moutarde, Norev et Amora

Il arrive un moment dans la vie où un petit rien vous fait comprendre que vous avez grandi et que désormais les adultes ont un regard différent sur vous. Je pense que je n’étais pas un enfant difficile ; l’adulte qui voulait me faire plaisir m’offrait une miniature et le tour était joué, il ne se trompait pas. Lorsque j’ai été un peu plus grand, je me suis rendu compte que par peur de se tromper ou par facilité, on se contentait de me donner un peu d’argent sachant que j’en ferais bon usage. C’est à ce moment-là, que j’ai senti que je venais de rentrer dans un autre monde. Désormais c’était à moi de choisir ma miniature dans le respect du budget alloué. C’est là aussi que l’on s’aperçoit qu’il va falloir faire des choix.

Norev moutarde Amora
Norev moutarde Amora

Avec mon billet de 10 francs en poche, le Peugeot J7 Autoroutes de chez Dinky Toys est bien évidemment hors de portée. Faut-il économiser ou se rabattre sur un autre produit moins onéreux ? J’étais incapable d’économiser ! Va pour la version Norev ! Avec la monnaie j’arrivais à acheter une ou deux figurines Starlux pour décorer mon garage. Les centimes restants partaient en bonbons.
Ma grand-mère me voyait revenir et comprenait que j’avais déjà tout dépensé. Pour me taquiner elle me disait que j’aurais mieux fait d’acheter 3 kilos de moutarde plutôt qu’un jouet en plastique. A l’époque, les condiments ne bénéficiaient ni des conservateurs, ni des techniques d’emballages actuels. Ils se périmaient vite et il était stupide d’en acheter une grande quantité.

Près de trente ans plus tard, alors que j’étais attablé en Suède, cette réflexion de ma grand-mère m’est revenue mais pour une autre raison. C’était le soir du premier jour de la bourse de Göteborg et je dînais avec Messieurs Odvik et Elmqvist. Quand on nous apporta le plat de résistance, ce dernier me demanda si je voulais de la moutarde pour l’accompagner. Comme il me savait amateur de Tekno, il profita de l’occasion pour me faire remarquer que la grande marque suédoise de moutarde n’était autre que Slott Senap. Pour le commun des mortels cette information n’a aucun intérêt mais pour un amateur de Tekno elle évoque un des modèles les plus rares. J’ignorais totalement cela. Les deux Volvo les plus rare, car réservés au marché suédois, étaient le Freys Express et le Slott Senap. Pour le collectionneur suédois ces modèles sont l’équivalent d’un BB Lorrain pour un amateur français de Dinky Toys. J’étais tellement surpris de cette révélation, que j’ai finalement pris un sachet de moutarde Slott Senap afin de le mettre en vitrine à côté du camion, avec une pensée émue pour ma grand-mère.
Une quinzaine d’année plus tard, j’ai repensé à cette anecdote lorsque j’ai eu l’occasion d’acquérir une Corgi Toys très rare, tellement rare que, si j’en avais entendu parler, je ne l’avais jamais vue. Et devinez quel produit promouvait la publicité appliquée sur l’auto ? La moutarde Colmans. Vraiment, ma grand-mère n’avait pas choisi le bon produit pour moquer mes achats. Je profite de cette chronique pour vous présenter deux Norev, aux couleurs de la moutarde Amora bien sûr.

Le Panhard de Tokyo

Nos amis allemands usent et abusent de la mention « Made in Germany », même sur des produits fabriqués dans des ex-pays satellites de l’URSS, quand ce n’est pas plus loin. Les Minichamps allemandes comme les Norev ou les Solido sont toutes fabriquées en Chine, ce qui peut entraîner pour les collectionneurs des surprises désagréables.

Tracteur Panhard
Tracteur Panhard

Je me rappelle fort bien il y a quelques années la déception de ces derniers s’apercevant que leurs Norev datant de deux ans à peine, étaient déjà atteintes de métal fatigue. A l’époque le fabricant lyonnais évoqua un lot de zamac de qualité douteuse acheté dans un pays en voie de développement. Pour l’image de la firme ce n’est pas idéal !

Il faut cependant se garder de conclure hâtivement que tout ce qui est fabriqué en Chine est de qualité médiocre. Loin de là. Les chinois fabriquent ce que les occidentaux leur demandent, avec un niveau de qualité déterminé par le commanditaire. De nombreux produits chinois ont des niveaux de qualité élevés. Il est quasiment sûr que dans peu de temps, on parlera des produits chinois comme on parle aujourd’hui des produits japonais, synonymes de qualité. Pourtant, dans les années soixante-dix, ces derniers avaient la même image que les produits chinois aujourd’hui. Lors d’une exposition au centre Beaubourg consacrée à l’œuvre de Martial Raysse, une œuvre du milieu des années soixante, dénommée « Made in Japan » m’a ouvert le yeux. Le peintre a pastiché une série de chefs-d’œuvre classiques. Il les a rehaussés de couleurs criardes, en vogue à cette époque. C’est un clin d’œil amusé au monde de la copie. Aujourd’hui il aurait sans aucun doute dénommé son œuvre « Made in China ».

Pour illustrer ce pastiche, et le transposer dans notre univers de la collection, je me suis intéressé à une firme japonaise qui proposa, elle aussi, des pastiches de Dinky Toys. Un modèle me tient particulièrement à cœur chez ce fabricant : c’est le Panhard Movic semi-remorque ridelles inspiré par celui de Dinky Toys.

Pour ne pas s’attirer les foudres de Bobigny, le fabricant japonais avait pris quelques libertés avec l’original. En premier lieu, le modèle était dépourvu de bâche. Les jantes en zamac peintes ont été remplacées par du zamac chromé à l’effet surprenant. Mais c’est le traitement du châssis du tracteur Panhard qui subit le plus de modifications, bien que peu de gens les aient identifiées s’agissant d’un modèle peu fréquent. La roue de secours et les réservoirs ont été inversés. Enfin, et cela peu prêter à sourire, le crochet en tôle à l’arrière de la remorque a été aussi inversé…il pointe vers le sol !

Au début des années soixante, Marusan a également proposé une copie du camion Ford laitier sorti en France sous la référence 25 0. Le fabricant japonais a gravé la publicité Nestlé pour se différencier du modèle français. Le modèle de Bobigny n’existe qu’avec un marquage en décalcomanie puis au tampon. Les pare-chocs et la calandre ont été modifiés. Autre différence, il n’y a ni bidons de lait ni crochet. Par contre, il reprend exactement les couleurs de celui produit à Bobigny.

Chinoiserie d’outre-Rhin

Le musée du Louvre est à l’image de cette publicité pour un grand magasin parisien, aujourd’hui disparu « il s’y passe toujours quelque chose ! ». Dernièrement, après de longs travaux, le musée a ouvert ses nouvelles salles consacrées au mobilier du XVIIe et du XVIIIe siècle. Cette période a vu régner quatre souverains, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV et Louis XVI. Les historiens de l’art parlent d’un modèle, d’un style inégalé. On évoquait alors dans les cours européennes « l’art de vivre à la française ».

Lucky station service Shell
Lucky station service Shell

Les décorateurs du Louvre ont conçu une scénographie chronologique. Cette dernière caractéristique rend ce travail unique au monde et exceptionnel. Jusqu’ici, les musées se contentaient de mélanger les différents styles qui ont évolué au gré de ces deux siècles. Chaque souverain a pourtant marqué son règne d’une touche reconnaissable sur le mobilier et la peinture.

Ainsi, le spectateur remonte l’histoire et traverse des salles où des décorateurs ont recréé avec minutie salons, cabinets et bureaux. Tout est harmonie.
Lors de ma visite, à la lecture des indications relatives aux meubles et objets de décoration, un terme m’a intrigué et m’a fait sourire. Pour décrire des décors orientalistes, les spécialistes utilisent le terme « chinoiserie ». Les objets provenant de l’Orient, pas seulement de la Chine, étaient fort appréciés lors de cette période. Leur exotisme et leur rareté fascinaient la noblesse.

La fascination était d’ailleurs à tous les niveaux. Ainsi, la population de Brest fut émerveillée par la délégation d’ambassadeurs du royaume de Siam venue rendre visite au roi Louis XIV. Une des artères principales de la ville, la rue Saint-Pierre, fut ainsi rebaptisée « rue de Siam On imagine aisément le choc occasionné à la population locale par le débarquement des mandarins et interprètes chargés de présents pour le roi de France.

Dans le milieu de la collection de miniatures, les chinoiseries n’ont pas très bonne presse. Ce terme est souvent employé pour qualifier des miniatures fabriquées en Asie à moindre coût et de médiocre qualité. C’est par ce terme peu flatteur que certains amateurs désignent les productions de Hong-Kong des années cinquante à soixante-dix. Pourtant, ces productions sont fort intéressantes à mes yeux, et elles posent beaucoup de questions. On peut par exemple se demander dans quelle mesure les firmes de Hong-Kong pouvaient se permettre de copier les productions occidentales sans être inquiétées. Elles contournèrent le problème grâce au pantographe, outil permettant de reproduire à des échelles différentes le modèle copié. Un des plaisirs du collectionneur est d’essayer de retrouver le fabricant de la miniature originale ayant servi de modèle.

Le marché visé par ces copies était celui des pays anglo-saxons : USA et Grande-Bretagne. Les productions de Hong-Kong destinées au marché germanique furent beaucoup plus rares. Il faut dire que ce marché était saturé par les fabrications locales de bonne tenue. Une de mes acquisitions préférées est cette copie du Magirus Jupiter grande échelle pompier produit par Märklin. L’échelle retenue par CM est proche du 1/45. Le Märklin est lui réduit à une échelle proche du 1/55 environ. Il faut avouer que ce camion a fière allure.

Un autre exemple est ce coffret peu fréquent représentant une station service Shell. La langue allemande choisie pour décrire le contenu indique la destination de ce coffret. Il est composé de modèles de chez Lucky. Le tracteur AEC semi-remorque citerne est bien plus connu dans la livrée Mobil. Lucky l’a composé à partir de deux sources différentes : le tracteur est copié sur celui de Dinky Toys et la citerne sur celle produite par Corgi Toys. La cellule du tracteur a conservé une taille identique à son modèle. Par contre, la citerne a vu son échelle de reproduction passer du 1/50 au 1/43.

Le dernier modèle du jour reprend le tracteur AEC vu dans le coffret précédent. Il est attelé à une remorque au 1/43 dont l’inspiration vient d’un modèle reproduit au 1/75 ! C’est chez Husky qu’OK a trouvé sa source d’inspiration. D’après la personne qui m’a cédé ce bel ensemble, ce modèle était distribué dans cette chaîne de magasins néerlandais.
Fin première partie