Des machines et des Dieux

Des machines et des Dieux

Depuis deux stations, le métro a fait surface confirmant que le centre ville est déjà éloigné. La rame a été entièrement taguée. Seules les parties vitrées ont été nettoyées. Je descends à la station « Pyramide » située au sud de la ligne « B » du métro romain, en direction de « Laurentina ». Une fois sorti, il faut récupérer la Via Ostiense et se rendre au 106.

architecture moderne et ancienne cohabite harmonieusement
architecture moderne et ancienne cohabite harmonieusement

Le paysage environnant est étrange voire inquiétant, une sorte de no man’s land. Ce quartier du sud de Rome fournissait l’électricité et le gaz à la capitale.

L’imposante charpente de guidage métallique d’un gazomètre côtoie côtoie les anciens magasins généraux. Totalement désaffectés, ils ont cependant fait l’objet d’une tentative de réhabilitation. En effet, la façade a été entièrement refaite. Mais derrière la façade, c’est un champ de ruines. Accolé à cet ensemble, sorti de nulle part, un pont métallique ultramoderne enjambe les voies ferrées.

La Centrale électrique Montemartini est située quasiment en face. Cette centrale thermique n’est plus en activité depuis le milieu des années soixante. Elle fut inaugurée en 1912. Une des ses particularités a été d’être commandée et gérée par la ville de Rome, alors administrée par le Blocco Popolare (bloc populaire) d’Ernesto Nathan, et non pas par une société privée comme cela se faisait généralement. Symbole d’une utopie, elle fut ensuite privatisée sous Mussolini. Le gouvernement fasciste prétexta un changement de groupe Diesel pour l’inaugurer de nouveau en grande pompe.

Laissée à l’abandon après l’arrêt de son activité au milieu des années soixante, c’est un concours de circonstances qui décida de sa nouvelle orientation. Lors des travaux des musées du Capitole, il a fallu trouver un local pour abriter une partie des collections. L’idée d’utiliser cet espace à la forte charge symbolique s’est imposée. La délocalisation devait être temporaire, mais la pertinence du lieu et le succès de l’exposition ont conduit à pérenniser cette annexe.

Des machines et des Dieux. Voilà la phrase qui accueille le visiteur à l’entrée de l’enceinte. On est d’emblée frappé par la monumentalité des machines. Les outils utilisés par les ouvriers préposés à leur entretien  sont exposés dans une vitrine; ils semblent destinés à un géant.

Après avoir vu dans les Musées du Capitole les extraordinaires statues romaines et grecques, parfois de taille impressionnante (je pense notamment aux fragments de celle de l’empereur Constantin), on a l’impression que les machines ont ici pris le dessus. C’est comme si elles consentaient à un improbable silence favorable à la contemplation des statues.

Pour illustrer ces propos, j’ai bien sûr choisi des miniatures d’origine italienne et je les ai replacées au milieu  d’œuvres de l’époque romaine. Je me suis focalisé sur les années de l »immédiat après-guerre. Vous retrouverez donc des autos de la marque PM, et autres Lima.

Le plein à la station Esso de Billund

Le plein à la station Esso de Billund

Outre les couleurs du pétrolier Esso, ces modèles ont en commun l’association des matériaux bois et plastique. Il n’est pas évident de repérer au premier coup d’œil que ces modèles sont en partie en bois.

Lego a une longue tradition d’utilisation du bois. Avant l’apparition du plastique, il était surtout utilisé pour les jouets destinés au premier âge. Rehaussés de dessins au pochoir colorés, il faisait la joie des bambins.

Lego camion citerne Esso
Lego camion citerne Esso

Précisons également qu’en France, une firme comme CIJ possédait également un atelier « bois » de production de jouets et d’accessoires de caisses d’emballage pour les jouets en tôle. Selon le même procédé que celui utilisé pour le Chevrolet dépanneuse, ces jouets se composaient d’un châssis et d’une carrosserie interchangeable grâce au fameux bouton pression.

Ainsi après avoir acquis la base constituée par le camion semi-remorque, l’enfant pouvait compléter son jouet en achetant la ridelle, la citerne simple ou la citerne vendue comme accessoire en étui individuel. Sur la version ridelle en plastique le bois est utilisé pour décorer très finement les fûts d’essence. Un détail, le texte indique le nom danois de la société Esso. Nous vous présenterons bientôt une autre rareté mais norvégienne.

Enfin, on peut constater l’omniprésence des constructeurs américains dans les reproductions de cees jouets scandinave aussi bien avant qu’après guerre. Que ce soit Tekno, Vilmer, Stentorp et autres Lego, ce ne sont que des reproductions de véhicule d’outre-atlantique.

Des MG Gardner du monde entier

Des MG Gardner du monde entier
Après vous avoir présenté une curieuse MG Gardner germano-italienne (Blog What is it ? )  je vous présente aujourd’hui d’autres reproductions en miniature de cette auto qui aura eu un destin contrarié par le conflit de 1939-1945.

Dinky Toys a eu le temps de proposer une version avant le début du conflit. Cette version se différencie de celle proposée après guerre par sa décoration. Comme la vraie voiture, elle présente une bande de couleur blanche sur ses flancs. Après la guerre, pour des raisons d’économies mais aussi par volonté de simplification elle perdra cette élégante décoration réalisée au pochoir. Elle sera alors distribuée en boîte de six pièces alors qu’avant guerre elle était vendue dans une boîte individuelle.

Plus intrigante est la version qu’a fournie JRD. Elle a également été proposée à la vente avant le début du conflit. Et si elle intrigue, c’est parce qu’elle n’a aucun lien  avec les précédents choix du fabricant de Montreuil.

Jusqu’ici la gamme JRD était cantonnée aux autos françaises, qu’elles soient routières (Citroën, Peugeot) ou de compétition (Bugatti, Delahaye). Le choix du fabricant français peut s’expliquer par le souhait de diversifier sa gamme. Peut-être était-elle destinée à des marchés étrangers, tentative stoppée net par le conflit. Cette auto n’a jamais été exportée. La présence de pneumatiques gravés « Michelin » atteste bien que nous sommes sur une production d’avant guerre. Si l’on regarde les dates des records de la vraie voiture et la date de mise en vente de ce jouet, 1939-1940, on comprend que la production a été de très courte durée. Cela explique sa rareté.
Le logo MG n’apparait pas sur le capot.

Le modèle semble avoir été réalisé à la va-vite, la reproduction en souffre. Si les autres JRD en composition dites « plastiline » dans les catalogues d’époque sont harmonieuses et relativement fidèles, ce n’est pas du tout le cas de cette MG Gardner. Je vous en présente deux exemplaires : l’un de couleur verte et l’autre de couleur bleu métallisé. Il existe cependant d’autres couleurs.

 

La version due à Nigam en Italie constitue une autre rareté. Elle mesure 14 cm. L’échelle est proche du 1/40. Elle est injectée en zamac. On sait assez peu de choses de ce fabricant italien. Il s’agit d’une création. C’est un jouet rare, même en Italie. Elle est assez réussie.

Enfin, encore plus rare est la production argentine proposée  par Aguara. Elle porte un numéro « 1 » gravé sous le châssis que l’on peut interpréter comme un numéro de catalogue. On s’interroge donc sur l’existence d’autres numéros.
L’auto est reproduite au 1/50 environ. Elle est en plomb. Finement injectée et possédant une belle gravure pour un jouet en plomb, la miniature est de belle facture. De plus la peinture est de qualité et le fabricant Aguara n’a pas hésité à recourir à une finition au pochoir de couleur argent. Il ne s’agit pas d’une copie du modèle Dinky Toys.
Finalement, hormis la Dinky Toys, les reproductions de la MG Gardner sont difficiles à se procurer et il vous faudra de la patience pour réunir ces modèles.

La station Shell de Briare et son Saviem

Nous sommes en présence de l’ultime évolution du moule du Saviem, utilisé par C-I-J depuis le milieu des années cinquante. Equipée au départ avec la calandre Somua LRS (Latil Renault Somua), la firme de Briare déclinera de nombreuses variantes de la cabine, collant à l’actualité du constructeur (calandre, passage de roue arrondie puis carré de la cabine).

Citerne Saviem Shell C-I-J
Citerne Saviem Shell C-I-J

Il faudra attendre l’ultime calandre pour que C-I-J équipe sa version Shell de la jolie remorque créée pour la version BP. Celle-ci est équilibrée, bien proportionnée et habille élégamment le tracteur.

Personnellement l’ensemble me paraît plus homogène que la première série de Saviem à 3 barres pour laquelle C-I-J avait réutilisé la remorque citerne du Renault 120 cv . Les versions présentées diffèrent entre elles par leurs décorations. L’une arbore le coquillage sur les 3 faces de la remorque, tandis que sur l’autre ce sont les lettres « Shell » en rouge qui décore la citerne. La seconde version, plus réaliste, est beaucoup plus rare. Je ne l’ai rencontré que deux fois.

Nous sommes à la fin de la C-I-J. La firme se débrouille avec ce qu’il lui reste et fait preuve d’un beau sens de l’improvisation
observez les boîtes ; ce sont des réutilisations de l’étui du Saviem S7 bâché avec remorque, sur lesquelles ont été collé des étiquettes en papier, masquant le dessin du Saviem S7 que l’on aperçoit cependant par transparence. Une simple petite étiquette dactylographiée collée sur la languette permet d’identifier le modèle.

Autre exemple de récupération, les roues de la béquille sont des réutilisations de jantes de 4 cv en lieu et place des petites roues en aluminium des premiers modèles. On peut faire la même remarque pour les décalques : le stock de décalques « coquillage » était plus important que celui du logo en toutes lettres

 Et pourtant, malgré ces bricolages de fin de règne, le charme opère : c’est la magie de C-I-J !

Quelle couleur pour votre Saab 96 ?

Les Saab 96 de chez Tekno possèdent des qualités techniques et esthétiques propres à cette firme. Des formes simples, tendues, sans fioritures.

Saab 96 Tekno
Saab 96 Tekno

Ici, pas de parties ouvrantes mais les indéniables qualités de ce fabricant Danois se retrouvent dans la fine calandre les phares translucides et les pare chocs rapportés.

La touche finale est mise avec la présence de fines baguettes au dessus des passages de roue, réalisées en décalques. Ces miniatures désirables ne sont pas rares.

Revenons au coffret présenté. Il s’agissait, pour les concessionnaires Saab, de montrer aux futurs clients la palette de couleur que le constructeur proposait. On peut facilement imaginer cette plaquette posée sur le bureau du vendeur. Tekno cependant n’était pas un précurseur. Banthrico aux USA, proposa avec ces modèles « promotionnal » la même chose, avec de plus, sur certaines autos, le nom du coloris, inscrit au pochoir sur le pavillon. L’’échelle de reproduction utilisée était plutôt le 1/24. Tout se doit d’être plus grand aux USA… surtout à cette époque ! Dinky Toys produisit pour le groupe Standard propriétaire de Triumph, les variantes de couleur des Triumph Herald et Triumph 2000 reproduisant fidèlement les couleurs du constructeur.

L’innovation de la part de Tekno est de proposer les différentes couleurs sur une même plaque. Pour les Lloyd, Tekno ira jusqu’à proposer ses miniatures sur une vraie palette de peintre !