What is it? MG Gardner inconnue

 MG Gardner inconnue

J’ai reçu récemment une lettre émanant du ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche qui me conviait à une « invitation Speed-recruting ». SI j’ai été peiné par la formule utilisée, je n’ai pas été vraiment surpris.

MG Gardner inconnue (Italie?)
MG Gardner inconnue (Italie?)

Nous sommes envahis de messages en langue anglo- saxonne. Partout, dans les magazines, dans le métro, sur les murs, à la radio, des mots, voire des phrases entières en langue anglaise s’insèrent de manière insidieuse dans notre quotidien.

Bien souvent, ils échappent à ma compréhension. La loi qui impose la traduction en français est contournée : les traductions sont en caractères de plus en plus petits, voire minuscules. Nous ne sommes pas les seuls à être touchés, nos voisins européens sont soumis au même régime.

Dans un établissement sportif de mon quartier qui venait de rouvrir après une longue fermeture pour travaux, ce sont des affiches avec des slogans en anglais qui sont apparues. Avant de s’exprimer en anglais, ne faudrait-il pas s’attacher à s’exprimer correctement dans la langue officielle ? Avant l’inauguration, le personnel a dû s’appliquer à corriger sur les murs les fautes d’orthographe qui émaillaient les textes en français : le verbe « courir » a ainsi perdu un « R » superflu, il ne reste qu’un espace entre les lettres, comme un reproche muet.

MG Gardner inconnue (Italie?)
MG Gardner inconnue (Italie?)

« What is it? » C’est la question que j’ai posée à mon ami Tom qui proposait à la vente cette auto de record sur son étal. Ce n’était pas pour faire moderne, j’étais bien obligé de m’adresser en ces termes à Tom qui est un sujet de sa Gracieuse Majesté. La question était nécessaire car de ma vie de collectionneur je n’avais jamais vu cet engin.

Mon ami Tom m’a répondu qu’il s’agissait vraisemblablement d’un prototype Dinky Toys. J’ai compris que je n’en apprendrais pas plus de lui. Ce jouet n’a rien de commun avec une production de Liverpool. Les formes ressemblent à s’y méprendre à la fameuse Mercedes carénée. Le châssis est maintenu comme celui des modèles Märklin avec des agrafes typiques du fabricant de Göpingen. Le marquage MG réalisé en creux, comme frappé, finit de semer le trouble. Enfin, le matériau n’a rien de commun avec les miniatures réalisées à cette époque, l’alliage est épais, comme travaillé, usiné. Les pneus et les jantes aussi ont une similitude avec ceux de la Märklin.

La seule chose que j’ai pu savoir de Tom et qui m’a permis d’avancer dans mes recherches c’est qu’il l’avait trouvée en Grande-Bretagne auprès de Patrick Trench. Je suis donc allé trouver ce dernier qui m’a indiqué avoir acquis le modèle en Italie ! Etrange parcours.

L’histoire a rebondi quelque temps après quand Olga Adorno m’a contacté de Rome afin de réaliser la collection de son époux Paolo, décédé quelques années auparavant. Lorsque j’ai vu sur la liste une MG de record indiquée « marque inconnue » j’ai fait tout de suite le rapprochement. Renseignements pris, il s’agissait bien de la même auto. Le traitement était un peu différent puisque cette dernière était peinte.
Il semble bien que ces autos aient pour pays d’origine l’Italie si l’on se réfère à l’endroit où ces deux exemplaires ont été trouvés. Y a t’il un lien avec Märklin ? Difficile de l’affirmer. Une chose est sûre, les jouets allemands et particulièrement les Märklin ont toujours eu du succès en Italie.
Cette MG est bien contemporaine des Mercedes de record reproduites par Märklin. La vraie MG est apparue à la toute fin des années trente. L’arrivée de la guerre arrête net les tentatives de record qui ne reprennent qu’après le conflit. Quelques années avant la guerre, Märklin avait déjà diversifié son catalogue tout germanique avec un Bluebird, auto anglaise. Il avait peut être été envisagé qu’une MG l’accompagne. Un test, un prototype aurait pu être réalisé pour l’importateur Märklin en Italie ou ailleurs. A t’elle été exposée lors d’un salon du jouet italien ?

On peut également envisager un bricolage des années soixante, œuvre d’un passionné d’autos de record qui aurait surmoulé une Mercedes et bricolé une MG. Mais je doute de cette hypothèse. Le châssis et les modifications de gravure semblent avoir été réalisées par un atelier. Le sertissage n’est pas de nature artisanale.

Tom a peut-être raison sur un point. Il s’agit probablement d’un prototype, d’une étude sans lendemain qui, demeuré cachée pendant soixante-dix ans a refait surface. (lire la suite des MG en miniatures )

Sur les routes encombrées de l’Ohio

Sur les routes encombrées de l’Ohio

Voici une sélection de ces superbes Dodge Cam Cast. Le point commun de tous ces modèles est qu’ils appartiennent au secteur agro alimentaire.

Dodge Cam Cast
Dodge Cam Cast

Cam cast, originaire de l’Ohio, démarcha principalement des entreprises de cet état. Les flancs de ces petits fourgons arborent rarement des publicités pour des firmes d’importance nationale comme North American van Lines (voir les autres versions)

Ils supportent plutôt des publicités pour des entreprises locales. Nous avons regroupé les modèles par corps de métier : en premier lieu des laiteries (Schlosser’s ; Brewer’s ; Jerzee milk), puis une boucherie (Eck rich), des traiteurs (Wolf and Dessauer ; Eckert) et enfin un fabricant de pommes chips (Kuehmann’s).

Il est intéressant de relever qu’en s’introduisant dans certaines branches d’activité Cam cast a créé un phénomène de mimétisme au sein de ce secteur ; c’est ainsi qu’on peu trouver plusieurs fourgons vantant les mérites de telle ou telle laiterie.

On peut facilement imaginer qu’il y avait une forme d’émulation entre les petits producteurs locaux pour la réalisation d’une miniature à leur nom.

Voir un autre article sur la firme Cam Cast

Dinky Toys : Luxicab projet abandonné

Voici deux pièces aux couleurs de la Luxicab qui auraient dû compléter la série 39 de Dinky Toys. L’une d’elles est présentée dans le livre de Mike and Sue Richardson sur les Dinky Toys Grande-Bretagne. Ce même auteur reprendra dans le détail dans la défunte et passionnante revue « Modellers World » toute une série de véhicules de la série 39 ayant servi à l’étude de cette gamme.

Dinky Toys Luxicab
Dinky Toys Luxicab

C’est un collectionneur anglais de longue date qui trouva ces trésors et les céda ensuite à Jean Vital-Remy. Après la brutale disparition de ce dernier, ces modèles passèrent par la grande société de ventes aux enchères Christie’s où nous pûmes les acquérir. Je me rappelle très bien, après la vente avoir été interpellé par le premier propriétaire, celui qui les avait cédé au grand collectionneur belge et qui avait souhaité se présenter.

Il y a plusieurs manières d’apprécier ces modèles aux couleurs de la Luxicab. Pour notre part ce sont des pièces historiques, uniques. Le fait que le projet ait été abandonné par les décideurs de Binns road, accroît leur intérêt. On rêve d’ailleurs de connaître tous les projets abandonnés.

Nous sommes en présence de deux prototypes quasiment similaires. C’est une situation que nous avons déjà rencontré. En effet, nous avons vu, chez un ancien employé au bureau d’étude de Meccano France, deux Peugeot D3A ambulance, de taille légèrement différente. Ces modèles avaient comme fonction de positionner ces projets au milieu de la gamme existante, afin d’aider les décideurs lors des réunions de la direction de chez Dinky Toys. En aucun cas ces modèles ne servaient à l’élaboration des moules.

A première vue ces modèles semblent identiques. Ils sont aux couleurs de la « Luxicab », compagnie de taxi, mais la teinte jaune utilisée est très différente entre les deux modèles. Les surfaces vitrées, notamment le pare-brise ne sont pas identiques. La proue du capot et les calandres sont également différentes. Il en est de même pour les malles arrières, ainsi que pour le traitement de la découpe latérale au niveau du montant arrière. A mes yeux il y a une Ford et une Mercury (qui est en fait une sous marque du groupe Ford, d’où les ressemblances évidentes). Dinky Toys voulait sans doute faire un pendant à son Austin de la série 36. C’est la guerre qui a interrompu le projet. Après guerre, la série 39 ne sera pas complétée. Il faut dire que la physionomie des autos avait beaucoup évolué.

Nous sommes heureux, mon père et moi de vous faire partager ces documents. Nous reviendrons prochainement sur d’autres projets inaboutis.

Je dédie cette chronique à Frédéric Chillou, grand amateur de belles Dinky Toys prématurément disparu.

les miniatures produites par Clé

les miniatures produites par Clé

La calomnie ou comment y faire face ! ou comment prouver sa passion pour les Clé !

Buvard Clé don de Mr Dufresne
Buvard Clé don de Mr Dufresne

Il a fallu beaucoup de courage aux artistes femmes pour se faire reconnaître par leurs pairs. Que n’ont-elles enduré ! En plus d’avoir du talent elles devaient s’armer de courage pour affronter une partie de leurs homologues masculins toujours prêts à les rabaisser pour garder leur position dominante.

Ainsi Elisabeth Vigée Le Brun montra très tôt un certain talent, au point qu’il était de bon ton de se faire portraiturer par ses soins. Son estime à la cour de Louis XVI était telle que ses confrères masculins l’ont contrainte à se présenter à l’Académie Royale de peinture et de sculpture. En effet, seuls les membres reçus à cette académie pouvaient prétendre vivre de leur art.

Le problème était que l’accès à cette institution était refusé aux femmes au prétexte que ces dernières ne pouvaient étudier et peindre des nus masculins.

Buvard Clé don de Mr Dufresne
Buvard Clé don de Mr Dufresne

Les historiens pensent qu’elle fut soutenue par la reine Marie-Antoinette, dont le peintre avait déjà effectué plusieurs portraits. De là commença une cabale contre elle, le directeur de l’académie, Jean-Baptiste Marie Pierre déclarant de manière fort peu galante « elle vieillira, alors on la mettra à son vrai taux ». Il faut dire qu’en plus d’avoir du talent, Mme Vigée Lebrun était une belle personne. Tout cela attisa bien des jalousies et généra bien des calomnies. C’est d’ailleurs pour faire taire ces calomnies qu’une autre artiste peintre, Adelaïde Labille-Guiard réalisa un fameux tableau. Comme Elisabeth Vigée Le Brun, elle avait été reçue à l’académie. Son talent certain suscita la jalousie de certain qui n’hésitèrent pas à déclarer que ce n’était pas elle qui peignait ses tableaux.

En réponse à cela, elle produisit une œuvre dans laquelle elle se représentait prodiguant des conseils à deux élèves qu’elle formait à l’art de la peinture. Ainsi, elle prouvait non seulement ses talents de peintre mais également sa capacité à enseigner son art. Quelle manière élégante et bien sentie de faire taire la calomnie.

Récemment quelques personnes m’ont soupçonné, lettres à l’appui, de ne pas avoir assez de considération pour les collectionneurs de Norev et autres jouets en plastique. C’est un comble, alors que j’adore ces jouets. Il est vrai que parfois, sur le ton de la plaisanterie, j’ai taquiné les collectionneurs de Norev. J’aurais dû me méfier, certains ont pris tout cela au premier degré et, comme Elisabeth et sa consoeur Adélaïde, je me vois contraint de déjouer la calomnie !
Ma passion des jouets en  plastique est très ancienne.
Je me souviens, enfant, sur la place du marché derrière le magasin de mes parents, quel plaisir j’avais d’aller voir un marchand forain qui avait un grand choix de jouets Clé. Ce qui me plaisait surtout c’était le côté décalé de ces autos.

Au moment où la 604 Peugeot apparaissait dans les rues, pouvoir acquérir une 404 ou une Simca P60 en miniature me paraissait aussi extraordinaire qu’un voyage dans le passé. Et je ne parle pas de la Matra 620 de Clé, véhicule des débuts de l’aventure Matra qu’on trouvait au moment où Matra gagnait enfin au Mans. J’avais bien l’impression de tenir là un vrai trésor.

Pour bien montrer que je ne suis pas rancunier (enfin pas toujours !) je vous propose une page spéciale de Clé. Je les adore et je continue de les rechercher. Je me suis cantonné aux premières séries.

Berlin années 20 : Erzgebirge

Camionnettes publicitaires allemandes 7 cm ; ces autos sont en bois peint. Le fabricant Erzgebirge fut très populaire en Allemagne mais aussi aux USA en raison notamment de l’importante immigration Allemande en Amérique.

Erzgebirge
Erzgebirge

Ces jouets étaient confectionnés dans les régions montagneuses entre l’Autriche et l’Allemagne. Les pièces des modèles étaient distribuées dans des fermes, puis assemblées à la veillée ; les modèles étaient ensuite collectés de ferme en ferme. La production s’est étendue à plusieurs régions… les modèles portent généralement des marquages distincts au niveau des châssis, permettant d’identifier leur la provenance.

Il est inévitable que des variantes de fabrication apparaissent en raison de la diversité des provenances. Si l’ensemble la qualité reste constant, avec un peu d’expérience, il est possible de distinguer des unités de fabrication plus exigeantes que d’autres.

Les modèles présentés sont particuliers. Il s’agit de modèles promotionnels pour des firmes Allemandes : l’une vante une marque de peinture, l’autre arbore le logo d’une firme spécialisée dans le café. Elles représentent certainement des véhicules réels circulant à l’époque dans Berlin.

Les véhicules sont taillée dans du bois. La décoration est appliquée avec un tampon pour le van, alors que sur la camionnette, la cafetière est décorée à l’aide d’un décalque en papier. Le résultat est convaincant, et possède beaucoup de charme. Ces véhicules publicitaires étaient déjà très prisés auprès des entreprises qui ont rapidement compris l’impact de ces véhicules circulant dans les rues auprès des passants. Il est vrai que l’automobile a de tout temps était une excellent vecteur publicitaire. Il était donc logique que les premiers fabricants de miniatures agissent par mimétisme : nul ne doute que l’effet auprès des enfants à qui étaient destinés ces jouets devait être grand. Pour ceux que le sujet intéresse, je signale l’existence d’un bel ouvrage sur le sujet… dans la langue de Goethe.

La production est dument répertoriée à l’aide de catalogues destinés aux revendeurs. Signalons enfin l’existence de coffrets créés spécifiquement pour Noël, composés de plusieurs véhicules avec mobiliers urbains et maisons, le tout présenté dans de grandes boîtes rondes en bois où les modèles sont disposés en vrac, callés à l’aide de paille (comme les conserves présentées en emballage cadeau dans les épiceries fines)!…

Il s’agit certainement des premiers coffrets cadeaux. Nous reviendrons prochainement sur cette firme, afin de vous faire découvrir d’autres objets.