Permis de conduire, made in France – 1

J’étais tranquillement installé devant mon micro-ordinateur en train de procéder aux mises à jour matinales lorsque j’ai été interrompu par la sonnerie de mon téléphone portable annonçant l’arrivée d’un message : « C’est bon j’ai mon permis ! ». Ma fille m’annonçait qu’elle venait d’obtenir le précieux sésame lui permettant de conduire une automobile.

Minialuxe  Peugeot 204 et Simca 1000 Auto-école
Minialuxe Peugeot 204 et Simca 1000 Auto-école

Que d’obstacles avant de pouvoir envoyer le sms victorieux ! Il est assez amusant de constater que les candidats au permis doivent désormais attendre 48 heures et le facteur pour savoir s’ils ont réussi leur examen.

De mon temps, après l’examen et une petite discussion, l’examinateur vous indiquait de vive voix qu’il vous autorisait à conduire ou vous expliquait qu’il faudrait vous représenter un peu plus tard .

Ma fille avait choisi la conduite accompagnée ce qui est à mes yeux une très bonne solution. Cela comporte aussi quelques inconvénients. Ainsi, l’apprenti conducteur hérite directement des défauts de son tuteur. Par exemple, il n’est pas bon d’enseigner de rétrograder des vitesses pour ralentir le véhicule. Il faut en tout état de cause activer simultanément la pédale de frein afin de montrer clairement au véhicule situé derrière que vous avez commencé à ralentir. Moi, je suis un inconditionnel de la boîte de vitesse, et c’est ainsi que mes deux derniers véhicules n’ont pas nécessité le changement des plaquettes de frein avant 220 000 kilomètres ! Ma fille a ainsi essuyé les réprimandes de sa monitrice qui trouvait qu’elle ne freinait pas assez !

Je pense qu’il me faudrait aujourd’hui sérieusement travailler pour avoir le code et que je ne l’aurais probablement pas du premier coup. C’est devenu un examen semé d’embuches.

Les quelques tests que j’ai effectués avec mes enfants m’ont enseigné la modestie ! Pour la conduite, savoir respecter toutes les nouvelles consignes n’est pas chose si évidente, surtout si, comme cela est mon cas l’obtention de votre permis remonte à vos 18 ans. Nous avons souvent pris de mauvaises habitudes !

C’est encore un autre paradoxe que de constater le niveau très quelconque de nos compatriotes au volant par rapport aux Allemands ou aux Anglais. La difficulté des deux examens que sont le code et la conduite n’est pas un gage de leur efficacité. Il semble bien que cet examen soit inadapté aux exigences de la conduite d’un véhicule.

L’occasion est trop belle et je ne vais pas la manquer de vous présenter des auto-écoles made in France. Nous sommes de piètres conducteurs et pourtant les fabricants de miniatures français ont dès notre plus jeune âge essayé de nous apprendre le code de la route et les bonnes manières au volant.

suite la semaine prochaine

Golden Arrow – 2

La récente présentation à l’opéra d’Hyppolite et Aricie de Jean-Philippe Rameau m’a plongé dans la mythologie grecque. Celle-ci surgit régulièrement dans notre civilisation occidentale. Les Romains s’en sont librement inspirés, puis la religion chrétienne, monothéiste, a effacé les traces de celle, polythéiste, venue d’Athènes.

Golden Arrow
Golden Arrow de chez Johiico

Ainsi, il fallut attendre la Renaissance pour voir réapparaitre dans le domaine des arts graphiques, lyriques et littéraires les héros de l’antiquité. Le siècle des lumières fut propice à la diffusion des images issues de cette mythologie. Les courants artistiques y puisent régulièrement leur inspiration.

Au début du siècle dernier, beaucoup d’industriels se sont inspirés des légendes grecques pour donner une identité forte à leurs produits. Le milieu de l’automobile n’a pas échappé à cette tendance. Son vocabulaire en est la preuve : le terme « phaéton » qui décrit une carrosserie automobile sportive équipée d’une banquette, rend hommage au héros qui avait osé conduire le char du soleil. Les personnages mythologiques inspirèrent bien évidemment les publicitaires. On peut citer à titre d’exemple Mobil et son cheval ailé, Pégase, GoodYear et les sandales ailées de Mercure, le messager des Dieux. Les constructeurs automobiles ont également utilisé ces symboles forts. La firme Rolls Royce a choisi pour orner ses radiateurs la fameuse représentation de Niké, déesse symbolisant la victoire de Samothrace. Maserati s’empara du trident, attribut du Dieu Poséidon, Alfa Romeo de la vouivre, création fantastique de la mythologie. Ils ont également donné à leurs modèles les noms des dieux et héros de l’antiquité. Simca baptisa l’une de ses berlines « Ariane », Renault fit de même avec sa « Clio ». La liste serait fort longue à établir, tant la mythologie grecque inspira les constructeurs automobiles, et plus généralement l’industrie. C’est bien la preuve de son influence sur notre société occidentale.

Un autre symbole, directement lié à la mythologie a été largement utilisé durant le siècle dernier. Il s’agit de l’attribut de l’Amour nommé aussi Cupidon et c’est bien évidemment la flèche.

Golden Arrow
Golden Arrow de chez Johillco

Les attributs des Dieux symbolisent leurs pouvoirs et sont bien souvent à double lecture. Ainsi, Cupidon décoche deux types de flèches : celles qui sont en or font naître l’amour chez ceux qui les reçoivent, celles qui sont en plomb provoquent l’aversion dans le cœur de l’être aimé.

On comprend mieux pourquoi les concepteurs de la Golden Arrow (littéralement flèche d’or) ont choisi ce nom. L’auto est conçue en 1929. Elle est considérée par les historiens de l’automobile comme la première à avoir reçu une carrosserie étudiée à des fins d’aérodynamisme.

Elle reçoit un moteur W12 Napier Lion de 23,9l de cylindrée issu de l’aviation. Pour le refroidir, les ingénieurs avaient placé dans les soutes latérales de l’engin des bacs de glace ! Dès sa première tentative à bord du modèle, Henry Segrave efface le record de la White Triplex. Peu de temps après avoir été détrôné, Lee Bible sur la White Triplex perdra la vie en tentant de reconquérir son titre. En signe de deuil, Henry Segrave renoncera à améliorer son record et l’auto sera remisée.

Golden Arrow – 1

Je vous présente un échantillon de reproductions en modèle réduit de fabrication contemporaine de la Golden Arrow.

La version de couleur or est une Johillco anglaise. Sur le chassis figure la date du record, le lieu et bien sûr le nom du pilote. La fabication a été faite sous licence. Barclay (USA), qui proposera celle qui est de couleur jaune a donc dû rajouter la mention « racer ». A l’époque cela devait suffire pour s’éviter les foudres du constructeur ! Kansas Toys (USA) proposera la version de couleur argent, de taille réduite, en n’y mentionnant aucun renseignement permettant d’identifier l’auto. C’est aussi Kansas Toys (USA) qui proposera l’étrange version de couleur mauve. Outre la couleur, assez fréquente chez ce fabricant, les formes sont très approximatives . Je la fais figurer pour mention.

Enfin celle de couleur bleu pâle est l’oeuvre d’Aludo firme française. Ce sont aussi des Aludo qui compose ce beau coffret « Paris Nice ».

Voyage vers le futur

Si l’aviation a inspiré les ingénieurs chargés de concevoir des autocars, cela n’a mené qu’à une impasse et les projets utopiques n’ont pas eu de suite. Cependant, d’autres ingénieurs ont cherché sur la base de l’autocar des solutions originales, qui, elles, se sont concrétisées et ont ouvert d’autres horizons.

Barclay Nite bus
Barclay Nite bus

Prenons le « Pickwick Nite Coach ». L’idée est simple. Le temps étant de l’argent, pourquoi ne pas voyager de nuit, afin de profiter pleinement de la journée ?

Confortablement installé dans un lit douillet, le voyageur était ainsi véhiculé le long de la côte Ouest.

J’ai longtemps pensé que ce véhicule révolutionnaire possédait un gabarit hors norme car j’avais en tête les reproductions faites par Kenton en cast iron. Ce car de 10 m de long sur 2,5 m de large et 3 m de haut à l’allure unique possédait deux étages. Il était équipé de petits lits au confort tout relatif. L’idée sera reprise plus tard et les sièges couchettes de nos actuels autocars peuvent apparaître comme de lointains descendants de ceux du Pickwick Nite. Quant au moteur, placé à l’avant, il pouvait, selon Pickwick, être remplacé en 15 minutes. La reproduction que je vous propose est signée Barclay, en plomb. On reconnaît bien l’autocar, même si l’échelle choisie par Barclay est plus proche du 1/75. La couleur, mauve, ne passe pas inaperçue dans une vitrine et finit de donner à ce jouet un aspect unique.

Autocar danois
Verner Svendsen car DSB

Un autre projet ambitieux est ce car danois. C’est une découverte très récente que mon ami Jacob Remien a dénichée au Danemark. Il s’agit d’une réalisation locale commandée par la DSB, qui est au Danemark ce que la SNCF est en France, la société nationale de chemins de fer. Ce modèle fut commandé afin de remédier au déficit constaté sur certaines lignes peu rentables. Il s’agit d’un tracteur semi-remorque autocar. La compagnie de chemin de fer lança un projet qui consistait à desservir la ligne avec un autocar de grande capacité. Aux yeux des ingénieurs, le meilleur compromis se révéla être cette semi- remorque.

Depuis l’acquisition de ce jouet, j’ai rencontré des amis danois qui m’ont dit se souvenir de cet intrigant autocar qui connut une certaine renommée à son époque.

Lego, autre fabricant de jouets danois, a également produit une reproduction en bois de ce véhicule, à l’échelle du 1/32 environ. Celui que je présente ce jour est sorti des ateliers du fabricant danois Verner Svendsen. On trouve sous le châssis un tampon avec un logo circulaire et les initiales stylisées. L’échelle de reproduction est environ le 1/75. La technique de fabrication utilisée est similaire à celle d’un autre fabricant danois plus connu, Modeltrafik. L’ensemble est composé de morceaux de bois découpés à la machine, et décorés à l’aide de panneaux en papier autocollant qui permettent un luxe de détails contrastant avec les formes simples de l’objet. Le résultat est étonnant. Il faut dire que la calandre en tôle cloutée finit le modèle. Ce fabricant aurait aussi reproduit des trains, toujours aux couleurs de la DSB.