Solido BRM V8

Le V8 aux étincelles

Dans l’histoire de l’automobile, certaines autos sont devenues célèbres pour un simple détail esthétique ou technique. Ce détail permet de les identifier au premier regard. Il en est ainsi de l’aileron stabilisateur de la Chaparral 2F, du capot avant de la Ferrari 156 monoplace de 1961, ou de la dérive verticale de la Jaguar type D.

BRM Solido
BRM Solido et catalogue BRM

La monoplace que nous vous présentons ce jour possède également une particularité qui lui permet d’être à coup sûr identifiée : ses sorties d’échappement, courtes et verticales. Il est bien évident que pour un fabricant de miniatures, ce genre de détails a son importance car il permet à l’acheteur de repérer tout de suite la miniature convoitée. Il la recherche, il en a vu des photos dans les revues mensuelles « Sport Auto » et « Virage Auto » ; il a lu le récit des champions qui en ont pris le volant. La reproduction en miniature de l’auto permettra à tous les champions en herbe de s’identifier à leur idole.

Rendons grâce à Solido d’avoir su proposer toute cette série de monoplaces du début des années soixante. Toutes ne seront pas de la même qualité.

Ainsi, la Ferrari 156, et plus tard la Ford GT 40 resteront une énigme par la médiocrité de leur réalisation. Je doute que ce soit la même personne qui ait conçu la Ferrari 156 et la Porsche F2, la BRM ou la Lola V8 Climax. Les fabricants ont compris l’importance de proposer une série.

En effet, une monoplace proposée, seule, au milieu de véhicules de tourisme aurait eu peu de chances de rencontrer le succès. Au début des années soixante, Dinky Toys, Solido, Politoys, Pilen, Majorette, Injectaplastique et Clé, ont proposé des monoplaces. Ils ont tous utilisé le concept de la série. Elles furent assez inégales.

Toutes ces marques ont reproduit la BRM, rendue célèbre par son succès au championnat du monde de 1962, alors qu’elle était pilotée par Graham Hill. Mais ce n’est sûrement pas la seule raison. La marque Pilen, qui s’est lancée après ses principaux concurrents dans l’édification d’une gamme de formule 1 a cru bon, en 1966, de reproduire cette auto de 1962. Pourquoi ? J’avance ici mon analyse personnelle. Le fabricant de miniatures qui se lance dans la production de monoplaces se trouve confronté à un problème, celui de l’identification par l’acheteur de la voiture dans la vitrine du marchand de jouets. Une Dauphine, une DS, une Versailles, l’enfant les voit tous les jours dans les rues et les reconnaît sans difficulté. Mais s’il s’agit d’une Lotus, une BRM, une Lola, comment les différencier l’une de l’autre ? Nous n’étions pas encore dans les années soixante-dix quand les publicitaires ont commencé à équiper les voitures de couleurs les rendant aisément identifiables. Ainsi, dès 68, on reconnaissait la Lotus à sa robe rouge et or qui devint par la suite noire et or. Il n’y avait pas non plus les retransmissions télévisées. Seules les revues permettaient de se tenir informé. Dans ce contexte, il est bien évident que les fabricants cherchaient les monoplaces ayant un palmarès, et si possible dotées de caractéristiques spécifiques permettant une identification simple.

BRM Solido
BRM Solido, le fameux pot d’échappement

Pour notre BRM, ce furent les pots d’échappement. Ainsi pour étoffer son catalogue, Pilen ne trouvera rien de mieux que de réaliser cette monoplace, que l’on identifie uniquement par ce détail, tant la reproduction de la carrosserie est fausse. Il en est de même avec le modèle Politoys. C’est bien le seul détail qui permet de dire que l’on a devant les yeux une BRM ! Nos amis italiens de chez Politoys ont lancé une conséquente série de monoplaces inaugurée par la Maserati 250F et la Vanwall. Cette série ne se distingua pas par l’exactitude de reproduction des formes. Malgré le fait qu’il ait pu traiter de manière aussi superficielle les autos de course, Politoys a créé de très jolis véhicules dans sa gamme en plastique. Avec le temps, j’ai fini par éprouver de la sympathie pour cette série. Il faut savoir la regarder avec un autre œil que celui du puriste. C’est avant tout le témoignage d’une époque.

Durant cette saison 1962, aidées par des ingénieurs de la Shell, les motoristes firent évoluer le moteur de la BRM. Avec un moteur plus performant, Graham Hill réussit à prendre le dessus sur la Lotus de Jim Clark qui n’était pas encore très fiable. Ces évolutions de moteur ont eu pour conséquence de faire disparaître ces étranges pots d’échappement verticaux. A partir de cet instant, elle domina un temps le plateau. Pourtant, c’est dans sa configuration du début de saison, avec ses échappements verticaux, qu’elle est majoritairement reproduite.

Dinky Toys se distinguera en optant pour la version sans échappements verticaux, plus difficile à identifier ainsi.

BRM V8 de chez Solido Brosol et Dalia

La saga des Solido

Monsieur De Vazeilles, en bon gestionnaire, savait conserver ses modèles un nombre d’années suffisant pour qu’ils soient amortis. La BRM pourrait à elle seule servir d’exemple.

BRM Dalia
BRM Dalia

Elle est de conception simple, équipée de suspensions bien évidemment. Ses concepteurs ont su rendre la ligne particulière de la monoplace, que chaque amateur peut identifier au premier coup d’œil. De plus, quelques détails finement reproduits finissent de caractériser la monoplace : les pots d’échappement verticaux bien sûr, mais également son arceau de sécurité à la forme bien particulière.

Elle connaîtra au long de sa carrière de nombreuses variantes de jantes. D’abord équipée de petites jantes en acier chromé, elle s’adaptera aux nouvelles jantes produites par Solido. Elle sera ensuite équipée de jantes moulées en zamac, celles de la Ford MKIV.

A cette occasion, Solido devra modifier son moule afin de l’adapter à ces jantes plus imposantes, qui ne collent pas avec la réalité des années où elle participa au championnat du monde. Lors de ces ultimes productions, elle recevra une finition différente.

Elle sera équipée d’une décalcomanie, une large bande blanche évasée avec un filet de couleur rouge. Comme la plupart des Solido, la BRM connaîtra une seconde jeunesse en Espagne chez Dalia. Puis, à la fin des années soixante-dix, le moule partira au Brésil. Le modèle conservera alors la décalcomanie aperçue sur les dernières productions françaises. A cette occasion, ce sont des jantes moulées en zamac et vues sur les Ford MKIV et les Chaparral qui l’équiperont.

Des BRM V8 de tous les horizons

 

Ceci n’est qu’une sélection. D’autres reproductions ont vu le jour , notamment à Hong-Kong.

Tekno au petit déjeuner : le plein d’énergie

Tekno au petit déjeuner : le plein d’énergie

D’autres firmes ont fait appel à Tekno pour promouvoir leurs produits alimentaires. S’agissant d’un cadeau qui concerne principalement les enfants, il a souvent été associé à des produits de petit déjeuner : céréales, laitages et café, bref tout ce qui permet de bien commencer la journée !

Tekno Volskwagen Milk Danny Boy
Tekno Volskwagen Milk Danny Boy

Quel meilleur vecteur, pour promouvoir l’énergie que procurera un bol de céréales, qu’une reproduction de Ferrari ! Ce fut le choix de la firme Mexi. Tekno a appliqué sur le capot de ses Ferrari, en lieu et place des drapeaux symbolisant les différentes nations un décalque aux couleurs de Mexi. Un autre fabricant de céréales suédoises, Ry King Sweedish Crispbread, commanda à Tekno un Volkswagen. Je l’ai eu en main, une fois, en Suède et j’ai eu le temps de marquer pour mémoire ces informations que je vous livre. La personne n’a malheureusement pas souhaité s’en séparer. Avec les céréales, il faut du lait, complément indispensable.

Voici l’un des promotionnels les plus rares réalisé par Tekno, le Volkswagen van « Milk Danny Boy ». J’ai patienté 25 ans avant de l’acquérir.

Au Danemark, j’avais déjà eu en main un exemplaire qui m’avait semblé neuf de prime abord. Malheureusement, si le côté droit était superbe, sur l’autre face, la partie supérieure n’avait pas été peinte. Le plus surprenant c’est que le décalque avait bien été appliqué.

Comme quoi, même chez Tekno, il y a pu avoir des défauts de fabrication qui échappaient aux contrôles. Le modèle possède des variantes, comme la présence ou non de la tête de l’enfant sur la face avant. L’étrangeté du modèle réside dans la présence du mot « lait » en plusieurs langues. Il est légitime de penser qu’il a été diffusé dans plusieurs pays. Ainsi, la présence d’un décalque en flamand et en français sur les flancs atteste sans doute de sa diffusion en Belgique. C’est pourtant dans une petite bourse anglaise que j’ai trouvé mon premier exemplaire. C’est le genre de découverte qui vous conforte dans l’idée que toute manifestation porte en elle l’espoir d’une trouvaille. La Cooper Norton, toujours aux couleurs de Milk Danny Boy est une découverte récente. Les décalques sont identiques à ceux du Volkswagen.

Le point commun de ces véhicules est qu’ils sont tous liés au petit déjeuner. Il y a là un argument solide pour réconcilier avec ce repas tous ceux qui ont tendance à le sauter.

Pour ma part, je ne manquerais pour rien au monde ce moment, le petit déjeuner est sacré pour moi. Pourtant, petit français, je n’ai jamais eu droit à ces beaux cadeaux …