Bons baisers de Tentstation Berlin

Bons baisers du camping Tentstation à Berlin

Cette année nous sommes partis pour un audacieux périple qui a consisté à traverser toute l’Allemagne, pour aller à Berlin. Le pays a beau être coupé en deux, Dieu que c’est grand ! Avec la famille Delplanque, en 2cv et nous en Renault 4cv, il nous a fallu deux jours et demi pour arriver.

Camping Tentstation Berlin
Camping Tentstation Berlin

Nous avons beaucoup apprécié la première nuit au camping Tentstation dont la fraîcheur nous a remis de la fatigue du voyage. Malheureusement, nos amis allemands nous ont réveillés à 7 heures. Dès 8 heures, il leur faut se livrer à des exercices de culture physique et de gymnastique. Ils sont infatigables ! Il faut dire que la langue de Goethe rythme harmonieusement leurs mouvements ! Quelle condition physique !

Nous nous en sommes rendu compte quelques jours plus tard lorsque nous avons organisé un tournoi de football au sein du camping. Une équipe rassemblait les vacanciers allemands et l’autre tous les touristes étrangers : français, anglais, italiens espagnols. En deux mots, notre équipe ressemblait à celle des ouvriers partis construire la tour de Babel. Nous avons subi un cinglant 7-0. Je ne sais s’il est dû à l’excellente condition physique de nos amis allemands ou si c’est la barrière de langue qui a nui à la cohérence de notre équipe chamarrée. Mais comme on dit en France ; l’essentiel c’est de participer

Pour le reste, la vie va tranquillement. Le camping est ravitaillé par un petit camion primeurs. Le son de la cloche nous avertit de son arrivée.

Nous avons lié connaissance avec des gens de Cologne, les Kremer. Ils sont venus avec une imposante Borgward bicolore qui ne passe pas inaperçue. Ils y ont attelé une étrange caravane pliable. Un autre vacancier, M. Jöest, ne manque pas de piquant. Il déambule dans une grosse Ford cabriolet, comme on peut en voir sur la Côte d’Azur. C’est vrai que nos petites autos font un peu frêles à côté. Malgré tout le plaisir que nous avons d’être à Berlin, nous devons toutefois précipiter la fin de notre séjour.  Nous venons de recevoir un télégramme des voisins : un camion laitier a percuté le mur de la maison. Il nous faut rentrer de toute urgence. Notre vaillante 4cv va être mise à rude épreuve. Il est certain que nous reviendrons.

Bons baisers de Bort-les-Orgues

Cette année, nous avons choisi l’Auvergne comme destination. Quel plaisir de se retrouver au milieu de la verdure. L’année dernière, à Saint-Tropez, la chaleur étouffante et le sans-gêne des touristes avaient contrarié nos vacances. Ici, nous apprécions la nature et le sens de l’accueil des autochtones.

embouteillage de Celluloïd !
embouteillage de Celluloïd !

S’il fait relativement frais le matin, la température monte vite dès les premiers rayons de soleil. Nous avons été rejoints par nos amis allemands, dont nous avions fait la connaissance il y a quelques années, en Forêt-Noire, à Kaiserslautern. Sans critiquer cette belle destination, il faut reconnaître que les quelques degrés supplémentaires dont nous bénéficions ici rendent les vacances plus riantes.

Nous avons profité du 15 août pour aller en excursion à Rocamadour. Nous avons eu également à cœur de faire découvrir la gastronomie locale à nos amis d’outre-Rhin : nous avons donc festoyé d’un choux farci et nous nous sommes régalés en dessert d’une fougnarde. Malheureusement, nos amis allemands ont été un peu incommodés lors du retour sur Bort. Je ne sais s’il faut imputer ce malaise à la chaleur du jour, pas moins de 35 degrés, à la route sinueuse ou au repas un peu riche qu’ils ont apprécié sans modération.

Après cette excursion, nous sommes restés au bord du lac pour une partie de pêche à la ligne. Nous goûtions avec beaucoup de bonheur ce moment de tranquillité quand des parisiens sont arrivés en voiture de sport avec un canot de course à moteur. Ils ont troublé la quiétude du lac et fait fuir le poisson. Le bruit assourdissant du moteur nous a contraints à replier les cannes.

Nous avons également profité de notre séjour pour aller au marché de Brive-la-Gaillarde. C’est un marché haut en couleurs. Nous avons assisté à une échauffourée entre des marchandes des quatre-saisons et les gendarmes : spectacle garanti. Il faut avouer que Dame Nature a donné à ces mégères des formes et un caractère qui inspirent le respect : l’Auvergnate est solide. Il est bien certain que ces furies n’auraient pas battu en retraite devant les parisiens et leur hors-bord et qu’ils auraient eu maille à partir avec elles. Il va être l’heure de vous quitter, nous rentrons prochainement car nos vacances s’achèvent bientôt.

PS: les modèles présentés ont certainement été produits par la firme française RM. La matière retenue est le celluloïd. Ce sont presque tous des Renault : Renault Vivasport cabriolet avec sa caravane, faux cabriolet (jaune),camion brasseur et superbe autocar aérodynamique. Enfin, le roadster photographié avec le canot constitue l’exception. C’est une une Peugeot 301.

Du sur-mesure chez Lion Car

Avec son allure de marin néerlandais, Hans Tobbe semblait sortir tout droit de la chanson de Jacques Brel « Amsterdam ». Dans les bourses de jouets anciens, son air bourru a découragé plus d’un acheteur potentiel. Il faut dire qu’il rabrouait facilement les contemplatifs.

Daf pick-up  promotionelle de  chez Lion Car
Daf pick-up promotionelle de chez Lion Car

Avec le temps, j’ai pourtant tissé avec lui des liens chaleureux. Notre passion commune pour la firme Lion Car nous a rapprochés. Au départ, le fait qu’un étranger puisse s’intéresser à cette firme lui avait paru suspect. J’ai dû lui prouver mon intérêt pour la firme de Wassenaar sur la base d’échange d’informations, notamment en ce qui concerne les modèles d’exportation. Ma petite connaissance des modèles produits au Danemark et en Espagne par Lion Car a servi d’entrée en matière.

Au fil des années, Hans Tobbe n’hésitait plus à me héler dans les allées s’il avait des modèles publicitaires rares à me proposer. Sa passion pour Lion Car l’a conduit à publier un ouvrage sur cette firme.

Le livre qui date de 1981 fait encore autorité aujourd’hui. Hermétique aux subtilités des langues nordiques, il m’a fallu cependant recourir à un petit appendice contenant une traduction en langue anglaise, assez rare à trouver d’ailleurs.

La version proposée ce jour sur le blog vient de sa collection. Petit à petit, Hans Tobbe s’en est séparé, discrètement. Compte tenu de cette circonstance et par respect pour son choix, je n’ai jamais osé lui demander les raisons, d’autant qu’il ne m’a jamais indiqué qu’il cédait sa collection. Pourtant, l’arrivée sur le marché des modèles qui figuraient en photographie dans le livre ne laisse aucun doute sur leur provenance. Sans prévenir, Hans Tobbe a disparu un jour du milieu des collectionneurs.

Selon ses propos, extraits du livre « Lion Car 1956-1981 », notre petite Daf pick-up est à classer dans les « petits utilitaires légers ». La version pick-up connaît de nombreuses variantes. Son apparition date de 1960 et sa production a duré jusqu’au milieu des années 70. Il n’est donc pas étonnant de trouver autant de variantes. Ainsi le châssis portera successivement la gravure « daffodil », Daf 750 et enfin Daf 33.

La miniature, d’abord dépourvue d’aménagement intérieur en recevra un au milieu de sa production. Enfin, étrange variante que l’on retrouve sur toute la production Lion Car, le capot reçoit une gravure « Daf » avant que celle-ci disparaisse. Hans Tobbe dénombre six couleurs… j’avoue n’en avoir croisé que deux. Le modèle présenté est, à mes yeux, fort intéressant. Il est évident que Daf et Lion Car entretenaient des liens étroits.

Lion Car a très vite consacré toute son activité à reproduire en miniatures les véhicules de la firme néerlandaise. Ainsi lorsque « Palthe », célèbre teinturier de Almelo aux Pays Bas, a fait transformer ses Daf 750 pick-up en les équipant de portiques, et par voie de conséquence d’une carrosserie surélevée, Lion Car a inscrit cette transformation à son catalogue. Il lui a suffi d’injecter en plastique transparent la partie surélevée. Le but était de proposer cette miniature aux professionnels qui avaient adopté ce type de carrosserie, et à des fins promotionnelles, de décorer les modèles à leurs couleurs.

Ainsi, le magasin de chapeaux et de vêtements « Gerard Worm », situé à Alkmaar aux Pays-Bas, a commandé à Lion Car des reproductions en miniatures de sa flotte de véhicules. Les couleurs élégantes finissent d’en faire une jolie miniature. Pour l’anecdote, en 2011, le magasin « Gerard Worm » et le teinturier « Palthe » existent toujours. Nous n’avons jamais trouvé la version « Palthe ».

De temps à autre apparaissent des versions sans publicité, car devant le peu de succès de ces versions à usage très particulier, Lion Car avait diffusé le surplus des pièces en plastique transparent.

PS : nous tous, collectionneurs, souhaitons un bon rétablissement à Monsieur Dufour. Nous avons besoin de ses lumières et de sa bonne humeur.