Les parapluies de Cherbourg – 1

La scène se déroule à la fin du film. Guy (Nino Catelnuovo) a refait sa vie. Il a une famille. Il tient désormais une station service Esso L’escale Cherbourgeoise. C’est le mois de décembre et il neige à gros flocons. Il fait déjà nuit et l’épouse de Guy décide d’aller montrer les vitrines de Noël à leur fils.

Ils sont à peine partis lorsqu’arrive une Mercedes de couleur noire, avec, au volant Geneviève (Catherine Deneuve) son amour d’antan et une petite fille à ses côtés.

Station service Esso Tekno
Station service Esso Tekno

Alors qu’elle était enceinte de Guy, retenu en Algérie, Geneviève a fait le choix de quitter Cherbourg pour épouser Roland Cassar (Marc Michel), follement épris d’elle. Au moment de la rencontre fortuite, elle ignore tout de la nouvelle vie de son ancien amour. Inutile de rappeler que ce film est entièrement chanté et que nous devons la musique à Michel Legrand.

C’est pour rendre un modeste hommage à Jacques Demy, dont j’admire beaucoup l’œuvre, que j’ai reconstitué cette petite scènette des Parapluies de Cherbourg dans la station service Esso. Tous les composants ont été produits par Tekno. Les accessoires sont en bois peint : la firme danoise qui a commencé son activité par la production de jouets en bois a un grand savoir faire en la matière.

Tout au long de son existence elle produira des objets en bois. Il est intéressant de noter qu’Esso était très lié avec Tekno. Ce pétrolier collaborera également avec d’autres fabricants de miniatures durant les années 50, notamment Dinky-Toys France. Les autres pétroliers comprendront, mais plus tard, l’utilité de faire figurer leurs couleurs sur les miniatures, garages en bois et autres supports (films…). Tekno proposera des accessoires de différentes tailles, allant du garage au simple îlot en passant par la station service.

Curieusement, si la station Esso est bien au 1/43, les pompes sont d’un format assez généreux. Peintes avec de belles laques et décorés avec des papiers collés, ses accessoires ont fière allure. Remarquons au passage que le dessin représentant la goutte d’huile Esso est , dans les pays scandinaves, très différentq de chez nous. Jacques Demy grandit dans le garage que tenaient ses parents à Nantes. Dans le film de sa compagne, Agnès Varda : « Jacquot de Nantes » qui retrace l’enfance du cinéaste et la naissance de sa vocation, la place du garage familial est prépondérante.

Jacques Demy dira : « Les Parapluies de Cherbourg, c’est un film contre la guerre, contre l’absence, contre tout ce qu’on déteste et qui brise le bonheur » Le film obtiendra la palme d’or au festival de Canne en 1964.

(voir l’autre article https://autojauneblog.fr/2010/05/09/parapluies-de-cherbourg-2/ )